Rares, très rares sont les jours où j'éprouve le sentiment bienfaisant du devoir accompli.
Ce qui prédomine, au quotidien : le fait de débuter chaque jour comme si la veille n'avait jamais existé.
Le mercredi je peux théoriquement me lever plus tard : les grands prennent le car pour aller en classe, les plus jeunes, en primaire (soit 4 d'entre eux) restent à la maison. Mon mari est parti à l'aube, je n'ai pas eu la force de répondre à son : "à ce soir?" interrogatif, comme s'il quémandait une parole, un geste, qui ne viendront pas, il faut l'avouer. Pas de rancœur ou d'embrouille là-dessous, une grande fatigue, simplement, de la paresse aussi, la force de ces fichues habitudes. Elles ont du bon, les habitudes, remarquez, elles sont fort utiles : s'il fallait vivre avec son homme comme aux premiers jours de notre amour, nous serions morts d'épuisement .
Et puis, je n'ai pas répondu, car cette phrase anodine, "à ce soir", sonnait le glas, comme tous les jours, de notre séparation : une porte qui se referme, qui me laisse dans ma demeure et face à moi-même, face aux enfants, face à toutes les responsabilités d'une journée, bref, c'est la trompette de la bataille quotidienne qui commence et j'ai la gorge trop serrée, déjà, pour parler.Allongée dans mon lit, je rassemble mes forces, mon esprit établit des plans d'action, je suis déjà partie, d'une certaine façon, au moment où D. s'en va.
Il m'appellera dans la journée, je le sais, pour reprendre le fil d'une conversation entamée la veille, ou pour ne rien me dire de particulier : sa voix, c'est tout. J'ai entendu la voiture dans le préau démarrer, je sais que les routes sont verglacées, une inquiétude me taraude, dans mon demi-sommeil. Nous demeurons reliés, de façon inconsciente, tout au long de ce jour sans fin, il est dans ma tête, dans mon cœur, il est partout, depuis que je l'ai connu, à 19 ans.
Je me lève, en sursaut, au son de cris stridents et de fracas de vaisselle : les jumeaux et les deux plus grands ont décidé d'aller déjeuner, c'est à dire de transformer la cuisine en champ de bataille. J'hésite, en enfilant maladroitement un jean, les cheveux dans les yeux, entre hurler : "qu'est ce qui se passe?" -phrase-type du mercredi- que personne n'entendra, me recoucher - la cuisine, je le sais, est foutue, déjà - me lancer dans les escaliers court vêtue - "maman, ton "pyzama", il est tout ouvert !!"-, j'hésite, et pourtant les automatismes prennent déjà le dessus, je suis à peu près habillée quand j'arrive sur le Théâtre des Opérations et je tends la main vers une cafetière-vide- sans un regard pour le lait renversé qui goutte à terre, deux gnomes qui se jettent dans mes jambes, rouges de colère, un troisième qui rase les murs avec trois tartines scotchées contre son cœur et un quatrième qui brandit un couteau menaçant et plein de miel...
La journée commence et tout commence. Avant de pouvoir bénéficier d'un petit déjeuner et d'un vrai café, je vais devoir ranger une cuisine dévastée, éteindre au lance flamme un conflit ou deux, éteindre au sens propre cette fois, le grille pain qui a pris feu pour la énième fois du mois, passer un coup d'aspirateur dans les miettes et les céréales qui collent sous mes pieds nus, expliquer sans impatience aux plus jeunes qui gambadent à poil dans la maison, que, oui, aujourd'hui, il faut mettre la tenue de sport, il y a cours d'arts martiaux pour toute la bande, et auparavant, sous le jogging, un slip est bienvenu.
J'épluche dans la foulée mes 5 kilos de pommes de terre, décongèle un peu de viande hachée -hachis Parmentier, à midi, succès assuré, il n'y aura pas de restes pour ce soir, c'est le seul problème - la neige commence à tomber et les enfants que j'avais installés pour travailler dans le salon, autour de la grande table, sautent dans tous les sens.
J'arrive dans un état de nerfs lamentable au bout de la lecture des jumeaux, de la conjugaison de Pierre ("Pierre n'a pas fait son travail hier, il doit écrire, à tous les temps : faire son travail avec sérieux. Signer la punition. Si Pierre ne se met pas plus sérieusement au travail, il ira dans le bureau de Madame la Directrice."). Seul mon Rémi, mon doux Rémi, travaille seul, vite et bien. "z'ai des soustractions avec Retenue, maman! Z'y arrive trop bien!"
Café. Il faudra que j'écrive un jour un hymne à cette boisson.
L'aspirateur reprend du service dans les escaliers, le garage aménagé, la salle de jeu, le salon etc... La veille, je l'ai bouché avec un petit jouet et en tentant de débloquer le tuyau avec un fusil (pas fusil-revolver! Un fusil pour aiguiser les couteaux), j'ai massacré ledit tuyau. Mon mari s'y est collé le soir et dans un calme admirable, a réparé le tout. Je suis une reine et j'ai trouvé mon Roi.
Les grilles- pain et les aspirateurs ont une durée de vie d'environ un mois, chez nous.
Le passage dans le garage me permet de lancer quelques machines de linge, le panier à linge était vide, la veille, mais j'ai du rêver, ce matin il est plein de fringues.
Je vais ensuite me lancer sur des routes verglacées, enneigées, laissant les enfants seuls pendant une bonne heure : je dois aller chercher les grands à l'école et il n'y a pas de cars pour le retour : les bus, comme le faisait remarquer Nicolas dans un article sur Ilys, dépendent d'un service public, pas du besoin des gens. Ici, ils dépendent uniquement des lycées publics de la grande ville. Mes enfants vont à l'école privée : pas de cars pour eux, au retour, le mercredi midi, les horaires ne correspondent pas avec la sortie du Public.
La voiture a toujours été un immense délassement : j'aime conduire, plus que tout, j'aime aller vite au travers de la forêt, au son d'Ennio Morricone, de Dire Straits, de Supertramp. Vieux tubes de ma jeunesse dont je ne me lasse jamais. Je double, par jeu plus que par nécessité, je me détends enfin, je décompresse un peu. Ces jours-ci, la neige et le verglas rendent "le jeu" nettement moins amusant et la bétaillère proteste d'être brimée dans ses élans.(1)
Déjeuner dans les bruits de tabouret, dans une cuisine minuscule où nous avons réussi à caser une grande table : les aînés se heurtent aux épaules, racontent avec animation leurs cours de la matinée. J'entends sans vraiment écouter : je ne supporte plus de relever les insanités des cours d'histoire,(la colonisation et ses méfaits, rien que ses méfaits) de géographie, (l'Amérique, l'axe du Mal), d'éducation civique,( comment vos parents pratiquent-ils Réellement l'écologie?) d'économie ( les méfaits du capitalisme), de SVT (comment enfile t-on un préservatif?). Je ne supporte plus, je me dis que les cerveaux de mes gamins sont bien formatés, que le chemin de la reconquête est trop dur pour nous les parents, qu'il est plus difficile de remonter un escalier que de le dévaler, que nous avons perdu la guerre sans même s'apercevoir que les morts, ce sont tous nos enfants.
Le gratin disparaît, j'en éprouve une certaine satisfaction en même temps que de l'inquiétude : la sempiternelle question : qu'est-ce que je vais faire à manger ce soir ? se pose depuis le matin... J'ai prélevé une bonne assiette de gratin, pour D. Je la protège jalousement, contre mes propres enfants qui tournicotent autour avec des airs intéressés, affamés, comme s'ils ne venaient pas de s'envoyer cinq kilos de purée et de viande...
J'ai réussi à fourguer au dessert les pommes du jardin, délicieuses, que nous entreposons dans le garage. Cette année a été une année "à fruits" : j'ai fait des confitures que les enfants ne mangent pas, des bocaux -réussis- et j'ai congelé des framboises et baies diverses : mon François, grand cuisinier devant l'Eternel depuis l'âge de dix ans environ, me concocte, dans ses temps libres, des cakes, des tartes, etc...
Je pense systématiquement, avec ces fruits, au passage dans la Route où le père découvre sous la neige un parterre de pommes... Si des évènements apocalyptiques ont lieu, il y aura, par ici, une réserve avec quelques nourritures de première nécessité et des bocaux de fruits. Je pourrai chasser dans les forêts avoisinantes, le gibier abonde. Nous avons été bloqués, samedi soir, à l'aller et au retour, avec mon mari, dans la forêt, par une harde de sangliers qui traversaient la route... La nuit, la forêt leur appartient. Et la route aussi.
Je dis : je pourrai chasser, parce que, évidemment, la fin du monde aura lieu pour les autres, pas pour moi et les miens. Pas ici. Ici, c'est le Paradis.(2)
Café. La troisième ou quatrième tasse de la journée. Un café léger, brûlant, j'ai rempli ma cafetière ce matin, elle restera allumée toute la journée jusqu'à tard le soir. Je prendrai un dernier café, dans mon bain, avec un bon bouquin.
Conduites l'après-midi pour les cours de sport des enfants : deux par deux, ils vont à une initiation d'arts martiaux, donnée par un prof. noir, de deux mètres de haut, très gentil, il est pro en Taekwondo, je crois. Les jumeaux font les combats ensembles : le prof. m'a expliqué qu'ils se tapaient dessus comme des brutes et qu'ils font pleurer les autres petits lorsqu'on décide de les mettre à combattre avec d'autres gamins... Je suis très fière.
Pierre se bat parfaitement : poings-pieds, la coordination est impeccable, les coups solides. Rémi, mon doux Rémi, est une catastrophe : il subi le combat. Bon, néanmoins, il se prend les coups sans broncher, sans pleurer, c'est déjà ça.
J'emmène les deux petits derniers, après le sport, à une heure d'adoration devant le Saint Sacrement. C'est un peu le clou de ma journée, mon heure de sport à moi, mon Combat!
Auparavant, dans l'après-midi,une maman m'aura appelé, me demandant d'animer cette heure prévue pour les petits enfants. Je n'ai rien préparé, je n'ai pas de montre à mon poignet, il faut "tenir" une heure, avec des tous-petits qui s'agitent dans tous les sens. J'adore ces instants de vérité, le vertige qui me touche lorsque je songe que je suis en présence de Celui qui a créé le ciel et la terre et tout l'univers, dans le décor d'une chapelle d'une banalité affligeante, au milieu de petits d'hommes qui batifolent sous le regard de leur Dieu. Ah! Cette Réalité infinie qui nous dépasse! Je songe que Bloy a écrit des pages là-dessus, il faudra que je retrouve quelques citations de celui qui a percé le secret de ce Réel et qui aura montré, comme McCarthy que je lis aujourd'hui : le réel est Grâce.
Mon curé me chope à la fin et me dit : "Ah! ils ne sont pas très sages, tout de même!" Je ne sais s'il s'inquiète pour moi ou s'il me reproche mon manque d'autorité. Je lui réponds que je n'ai rien vu ni entendu des cris et bruits des petits, que c'est normal qu'ils s'agitent, que le Bon Dieu s'en fout, en fait.(3) Cet instant, cette heure d'adoration est quelque chose de si unique, lorsqu'on y songe, que rien, pas même l'immolation par le feu du plus grand de nos saints ne pourrait compenser la Présence de Celui qui est Tout.
Retour à la maison, hurlements sur les grands que je trouve vautrés devant la télé ou sur Face Machin.
Douche pour les petits, je sors deux pizzas et une soupe toute préparée, rediscute avec mon fils aîné d'un épisode scolaire qui date d'avant les vacances : il a été auditionné par des flics, à l'école : une bagarre avait éclaté à la sortie des cours, près d'un arrêt de bus, avec 10 ou 15 jeunes issus du lycée public et issus de la Diversité. Ils avaient pris à partie un petit jeune du privé (sans doute pas complètement innocent : une histoire de trafic de drogue, certainement) que mon fiston connait : résultat, mon grand ado s'est cru obligé de se lancer au secours du petit jeune. Un troisième appelait les flics, pendant ce temps. Récit ordinaire d'une histoire ordinaire. J' ai attendu le coup de fil du directeur. "Tout va bien Madaaame, il ne s'est rien passé dans l'enceinte du lycée! "(traduisez : cela ne nous concerne pas). Bon, mon fils veut qu'on reste là, je l'engage de nouveau à ne pas forcément se mêler des bagarres entre racailles. Je voulais examiner ses côtes, il a tenu son pull, à deux mains, pudiquement, et crié avec un ton effarouché : "ça va pas non?! T'es ma mère!" Je ne comprenais pas trop l'argument mais me suis inclinée...
Vivement que D. rentre. (4) Je n'en peux plus, la nuit est tombée depuis longtemps, la maison bruisse, les petits crient dans les chambres, jouent avec leurs petits soldats, les filles mettent la musique à fond dans leurs tanières respectives, je me réfugie un instant dans mon bureau, je lis quelques blogs, me décide à commencer la correction d'un texte sur le libéralisme, pour mon mari. C'est un peu rasoir, je n'y comprends rien mais on me demande une bête correction, pas de refaire le monde... J'essaie de me convaincre que les grandes guerres se gagnent toujours dans les détails.
Les pizzas brûlent doucement dans le four, la soupe bout à gros bouillons, il est temps de sonner la cloche pour rameuter la troupe. J'installe les petits, oblige chacun à prendre un bol de soupe bouillant et c'est dans cette agitation que le maître de maison fait son apparition, tous sourires : un seul : "salut les gars" prononcé d'une voix douce et grave suffit à apaiser mes sauvages. Un baiser, pour moi, le premier vrai baiser de la journée!!
Je me rends compte à ce moment-là que le poids que j'avais sur le cœur, depuis l'instant où j'avais entendu son "à ce soir, chérie", le poids disparaît, miraculeusement. Je respire mieux maintenant et je voudrais raconter ma journée, j'ai plein de choses à lui dire mais tous, nous avons plein de choses à lui dire, alors mon tour attendra!
La soirée s'accélère : les jumeaux sont au lit, auparavant ils auront lu une histoire, soit tout seul, soit avec un grand, je serai montée les embrasser, chercher un doudou perdu et ils me feront, gravement, chacun leur tour, un signe de croix sur mon front...
Le couchage de Pierre et Rémi suit de près, ils sont fatigués et s'endorment sans difficultés. Mon cuisinier de treize ans achève au lit son Blueberry ou ses Tuniques bleues.Les trois aînés, le garçon batailleur et ses deux sœurs, se racontent quelques anecdotes scolaires ou terminent leurs devoirs.
La soirée commence tout juste, notre soirée, et je suis bien. Le monde tourne dans le bon sens, maintenant, le monde c'est ma maison. Nous gagnerons, j'en suis persuadée.
"Quand l’être aimé fait son entrée.
Communiquer, se relier, se retrouver, s’embrasser
Enfin !!
Dans la chambre, le lit luit faiblement.
Se laisser envelopper,
Se laisser tomber,
Se laisser aimer."(5)1/ http://oralaboraetlege.blogspot.com/2009/03/blog-post.html
2/ http://oralaboraetlege.blogspot.com/2009/07/jai-pu-regarder-le-soleil-de-face.html
3/ http://oralaboraetlege.blogspot.com/2009/11/adoration-du-saint-sacrement_23.html
4/ http://oralaboraetlege.blogspot.com/2009/07/fatigue.html
5/ http://oralaboraetlege.blogspot.com/2009/03/normal-0-21-avril-2008-mes-deux.html
« je ne supporte plus de relever les insanités des cours d'histoire,(la colonisation et ses méfaits, rien que ses méfaits) de géographie, (l'Amérique, l'axe du Mal), d'éducation civique,( comment vos parents pratiquent-ils Réellement l'écologie?) d'économie ( les méfaits du capitalisme), de SVT (comment enfile t-on un préservatif?). Je ne supporte plus, je me dis que les cerveaux de mes gamins sont bien formatés, que le chemin de la reconquête est trop dur pour nous les parents, qu'il est plus difficile de remonter un escalier que de le dévaler, que nous avons perdu la guerre sans même s'apercevoir que les morts, ce sont tous nos enfants. »
RépondreSupprimerC'est le grand avantage de la Révolution sur le conservatisme. Elle achève ce qui est à l'agonie, quand le conservatisme fait l'inventaire de ce qui doit être gardé et de ce qui ne doit pas l'être. Et c'est pourquoi la Révolution l'emporte. Elle est plus simple, plus facile.
Patience toutefois : ça ne durera pas éternellement, ces conneries. On ne sait pas encore par quoi ce sera remplacé, peut-être sera-ce pire, mais il y aura une fin à tout cela.
Quand plus personne ne croira aux idées de gauche, elles s'écrouleront. Et il y a bien un jour où le décalage avec la réalité sera patent.
Cher Roman,
RépondreSupprimerj'avoue que bien souvent, lire des jeunes comme toi me fait penser que rien n'est perdu.
Merci.
Oui, pour les idées de gauche qui s'écroulent mais je ne suis pas convaincue que le décalage avec la réalité nous saute aux yeux et c'est bien là le problème : Chantal Delsol parle très bien dans ses livres du déni de la réalité en particulier du déni de l'échec des idées marxiste.
Pour prendre un exemple plus prosaïque, dans le ton de ce texte : j'ai un grand ado. : j'ai beau lui mettre le nez dans sa chambre mal rangée et qui est un bouge, il me répond toujours : "meuh...non, c'est propre!"
Quand on NE VEUT PAS voir, on ne voit pas. Il n'y a rien à faire, ni l'argumentation, ni la vision, ni rien ne peut convaincre quelqu'un qui ne veut pas l'être.
Et je vais plus loin : des gens qui s'en prennent plein la tronche avec la réalité , ces gens-là eux mêmes la nieront alors même qu'ils en auront subi, parfois de façon affreuse, les conséquences : cf. par exemple le jeune du Noctilien, tabassé, et qui dit, la tronche en sang : "tout va bien."
Qu'est-ce qui peut faire changer un être humain? Je ne sais pas. McCarthy, dans ses romans, parle d'un Instant, d'un arrachement du cœur. Je serai assez de son avis mais en ajoutant que même cela ne suffit toujours pas : après il faut se confronter à cette nouvelle donne qui nous est imposé par Dieu, le Hasard, je ne sais et,souvent, nous craignons le défi.
Je ne dirais pas que rien n'est perdu, mais que tout ne l'est pas. Une nuance de taille... ;-)
RépondreSupprimerSur le déni du réel : Jean-François Revel en parle dans La Grande Parade (2000).
Cela dit, il y a un moment où ça ne marche plus.
Le jeune du Noctilien a « juste » été tabassé.
Si sa copine se faisait violer, ou bien tuer, il finirait par voir, au prix d'un arrachement.
Comme tu l'as vu, je compare souvent la vie des idées avec celle des étoiles. Les étoiles naissent, grossissent, stagnent, explosent, puis se ratatinent. Les idées socialistes en sont au stade de la « géante rouge » : elles envahissent tout leur système, et l'on croit que rien ne pourra plus jamais les arrêter. Rien, certes, sinon leur mort interne. Les idées de gauche puent la mort, il n'est plus question que d'euthanasie, d'avortement, bientôt d'eugénisme.
On ne peut rien faire contre ce train fou qui déraille, sinon en sortir, prendre tous les gens et les meubles que l'on peut, et le laisser partir vers le mur qui l'attend, fatalement.
Après, on pourra songer à reconstruire, enfin.
Ah oui! Ton image stellaire est très éclairante, je trouve, très juste.Le problème, c'est que une géante rouge met des milliers d'années à s'effondrer. Je suis un peu pressée, moi!^^
RépondreSupprimerLa vie des idées est plus rapide que celle des étoiles, heureusement. Cela dit, il faudra être patient. Enfin, cela fait déjà quarante ans que les idées de gauche sont au stade de la géante rouge.La supernova approche,puis la naine blanche.
RépondreSupprimerTranche de vie. Choix qu'il faut assumer jusqu'au bout et que vous assumez à merveille. Pas d'inquiétude, un jour vous regarderez en arrière et vous verrez le chemin parcouru.
RépondreSupprimerQuant à ce que vous précisez : "je me dis que les cerveaux de mes gamins sont bien formatés, que le chemin de la reconquête est trop dur pour nous les parents, qu'il est plus difficile de remonter un escalier que de le dévaler, que nous avons perdu la guerre sans même s'apercevoir que les morts, ce sont tous nos enfants." nous avons, mon épouse et moi, les mêmes inquiétudes... mais nous nous disons quelque part que si les valeurs essentielles leur ont été transmises elles referont surface au bon moment. Mais il est difficile de lutter contre la Réalité de ce monde... son nom est Légion.
Nebo : merci.Je voudrais souligner à quel point rien n'est jamais acquis, dans le bon comme dans le mauvais et c'est ce qui fait à mon sens l'intérêt de l'être humain, l'avantage de croire en sa liberté.
RépondreSupprimerCriticus : "Le jeune noctilien s'est juste fait tabasser".
Je ne crois pas que cet arrachement du coeur, ou cet Instant ait grand chose à voir, malheureusement, avec une forme d'intelligence lucide.ça peut aider, c'est vrai, mais pas complètement. A mon sens, tout commence ou tout s'arrête à cet Instant.Sinon, beaucoup de gens seraient d'une très grande lucidité, parce que beaucoup de gens souffrent ou ont souffert.
Et ça n'est pas le cas : le bon sens n'est plus la chose la mieux partagée au monde, c'est cela qui m'interpelle.
Par ailleurs, ce moment particulier peut s'éprouver certes dans une grande peine mais aussi par un très grand bonheur. J'ai mis un passage un peu "osé" de McCarthy, toujours, sous les fesses d'une femme nue chez Ilys.Et il y a cette phrase de l'auteur : "...et il regardait et en regardant il sut que le monde qui avait toujours été partout devant lui avait échappé à son regard."
Oui. Mais les gens qui ne sont pas révoltés à l'idée du viol ou du meurtre d'un proche ne m'intéressent pas. Ils ne forment pas un matériel humain pour la guerre intellectuelle à mener.
RépondreSupprimerGuerre intellectuelle... certes... mais attendez que nos "chances pour la France" aient le droit de vote au niveau municipal... on va se retrouver avec de jolies enclaves musulmanes et là ce sera LA GUERRE tout court... ^^
RépondreSupprimerCe pays est un pays de merde...
D'où l'idée de faire une contre-société en se regroupant par villes, villages, quartiers, pâtés, rues sains…
RépondreSupprimerJ'ai remis un vieux texte que j'avais écrit il y a un moment à propos de guerre intellectuelle et guerre tout court. Au mercredi 13 Janvier (je n'arrive pas à faire de copier-collé sur un com., il y a beaucoup de choses qui m'échappent dans l'internet, de même cette stupide page blanche à droite avec "commentaires récents" : je comprends pas pourquoi les derniers commentaires ne s'affichent pas gracieusement comme partout!!^^)
RépondreSupprimerJe ne crois pas un seul instant à cette théorie qui a beaucoup cours sur la "réacosphère" ces derniers temps et qui ne serait qu'une manière de faire bon coeur contre mauvaise fortune. Pour moi, s'organiser en communauté refermée sur elle-même c'est déjà s'avouer vaincu et céder du terrain à l'ennemi qui se frotte les mains. A mon avis, y'a juste à attendre que ça s'effondre et que ça pète.
RépondreSupprimerNebo, c'est dans la même perspective que je pense qu'il faut se regrouper (pas vivre en autarcie).
RépondreSupprimerSi une masse critique est atteinte, peut-être y aura-t-il des changements politiques, qui sait ?
Pour l'instant, les gens sont bien trop atomisés.
Okay, c'est chouette tout ça, mais je ne vois pas pourquoi je devrais vivre coupé de mes potes backs et beurs qui se foutent de l'islam de France ou d'ailleurs.
RépondreSupprimer« qui se foutent de l'islam de France ou d'ailleurs »
RépondreSupprimerAlors ils seront les bienvenus.
Et bien ça fait plaisir de lire ce que vous soutenez là, mais toute la réacosphère n'est pas de votre avis. Chez ilys par exemple.(lol)
RépondreSupprimerLe problème est essentiellement l'islam. Cela dit, l'immigration, même non-musulmane, doit être restreinte. On dit souvent - à raison - que les Asiatiques ne posent pas de problème, mais ils sont relativement peu nombreux en France. Là où ils le sont (Colombie-Britannique par exemple), les problèmes sont analogues à ceux de la France.
RépondreSupprimerRay, je veux bien pleurer avec vous sur le sort de vos potes black et beurs mais faut quand même pas abuser!
RépondreSupprimerComme dit Vertumne,(cf son texte sur le film Avatar) les conquis aujourd'hui c'est nous, ça n'est plus vos potes!
Quand Criticus dit : "ils seront les bienvenus", il fait une erreur grammaticale d'importance. Il faut dire : "ils sont depuis longtemps les bienvenus".
Pour rejoindre partiellement La Crevette, j'ajoute que les (rares) personnes d'origine musulmane sincèrement intégrées que je connais n'ont pas besoin qu'on leur ouvre la porte. Elles sont déjà du bon côté. Quant aux autres, plus on la leur laissera ouverte, et plus elles envahiront la maison. On ne peut assimiler que celui qui veut l'être. Sinon, c'est de l'assimilation à l'envers.
RépondreSupprimerSi les chambres des garçons sont sales et en désordre c'est parce que l'instinct du mâle les pousse inconsciemment à marquer leur territoire, ce qu'ils font en jetant leurs frusques par tous les coins de leur piaule pour signaler que "ICI-C'EST-MACHAMBRE ! ICI-C'EST-MACHAMBRE ! ICI-C'EST-MACHAMBRE !". Ma mère me racontait une anecdote que lui avait rapportée une de ses collègues: lasse de voir les slips et chaussettes de son mari choler dans la chambre, elle avait disposé un panier à linge juste au pied du lit conjugal afin que l'époux n'ait plus d'excuse pour sa négligeance. Eh bien ça n'a pas loupé, dès le premier soir de cette installation elle a trouvé les nippes du mari répandues au pied du plumard A COTE DU PANIER et pas une chaussette tombée au bon endroit.
RépondreSupprimerJe vous admire pour la ténacité dont vous faites preuve dans le combat du quotidien et compatis de voir l'esprit de vos gniards intoxiqué par le salmigondis occidentalo-repentant qui contamine jusque les programmes des écoles privées. Mais rien n'est joué pour eux, lorsque j'étais collégien j'avais moi-même le syndrome du petit blanchouille boursouflé de culpabilité confuse chaque fois que je croisais un abyssinien ou un berbère dans la rue ( "merde faut pas que j'le regarde ou il va penser que j'suis raciste... oui mais si j'le regarde pas il va croire que j'le snobe et que j'suis raciste... si je détourne les yeux quand il croise mon regard il va croire que j'suis raciste... j'peux pas changer de trottoir ou il croira que j'suis raciste...") mais depuis j'ai pris l'habitude de lire des bouquins pour me décrasser la conscience et je me sens tellement plus pisser de nonchalance que j'réponds "me ne frego" à des zazous qui veulent me sensibiliser sur le sort des cent-papys.
François Baygowdow
François, vous me faites rire! Oui, le coup du panier à linge me paraît vain...
RépondreSupprimerEn ce moment je réfléchis à une stratégie "chaussettes dépareillées" : j'ai une cinquantaine de chaussettes toutes tailles et couleurs confondues en manque de leur alter ego.ça devient lourd...
Pour en revenir à des choses plus sérieuses, oui, une forme de "résistance" passe par la lecture, la réinformation, et surtout un apprentissage de la réflexion. On ne sait plus réfléchir, argumenter, ne pas céder à l'émotion basique.
Je ne m'inquiète pas trop non plus pour mes propres enfants, mais cependant leur isolement futur m'angoisse : pour un ou deux petits qui auront la tête bien faite, combien d'autres autour d'eux complètement pervertis?
Vous ne m'avez pas compris ou je me suis mal exprimé. Je suis chrétien et je ne veux pas que l'on fasse de mal à des gens que j'aime et à la lecture de certaines envolées racialistes sur ILYS par exemple je crains pour eux le jour où on demandera des comptes aux colonisateurs. Et je ne crois pas du tout que l'occident soit foutu, il est en train de se réveiller et ses habitants ne manqueront pas d'exiger des comptes. Je pense que ça va être méga sanglant. Je crains le pire pour les musulmans et autres, sans distinction.
RépondreSupprimerRay, oui, je comprends mieux. En ce qui concerne le conflit "méga sanglant", je ne me prononce pas, je ne suis pas devin.
RépondreSupprimerEn ce qui concerne les "envolées racialistes d'Ilys", je vais répondre en reprenant la réflexion dans un post récent d'un contributeur d'Ilys (Nicolas dans "Nadia") qui explique que ce n'est pas un métissage accidentel qui concerne les individus et eux seuls qui est en cause aujourd'hui mais la promotion politique du métissage présenté comme l'alpha et l'oméga de l'Occident.
On republie? On fait son Xyr?
RépondreSupprimerXP : ^^ Comment dire... xyr c'est un niveau au dessus en fait, pas les parlottes d'une mère de famille!^^ Ses textes peuvent lus et relus et on y découvre toujours de quoi boire et manger.
RépondreSupprimerJe vais republier le dimanche, moi, ça me fera des vacances!
Et puis je suis assez fière : j'ai trouvé comment remettre un texte en ligne avec ses vieux com.!
RépondreSupprimerProlo De La Lite
RépondreSupprimerMa messe à moi ...
Prolo : là où vous êtes, vous devriez vous trouver sans difficultés une messe de temps à autre à suivre : je ne crois pas qu'un grand gaillard comme vous aurait des craintes d'y aller, de peur de se faire "ravir" par Notre Seigneur? Non? Si? tss tss tsss, allons...
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