L'Homme est une cause perdue. Je dirais même plus, l'Homme est la quintessence de la Cause Perdue.
Tout, dans la nature, que ce soit dans le règne animal ou végétal, c'est à dire dans le monde du vivant, tout suit une chemin prédestiné à assoir sa survie. Il y a des obstacles, souvent majeurs mais il y a aussi des solutions inscrites directement dans l'adn des végétaux et des animaux. Leurs défenses sont en eux-mêmes, leurs armes aussi.
Mais l'homme? Il naît sans défense, nu, incapable de ramper jusqu'au sein nourricier. Son esprit ne se développe que très lentement. C'est une cause perdue d'avance, dès la naissance. Il n'a rien, il est nu.
Et pourtant, cette cause perdue a réussi à survivre, à se développer, à grandir, à se multiplier, à prospérer.
Nous avons oublié cette réalité élémentaire. Nous sommes une cause perdue qui déjoue l'impossible.
Cette réflexion m'est venue hier, en parlant à un ami qui m'expliquait sa nuit de boulot dans le BTP : il part à 18h traiter une dalle en béton de 50m carrés. Le traitement, délicat et difficile, foire. Il y revient à minuit car tout dépend beaucoup des conditions climatiques, de la température, de l'humidité de l'air, etc... ça rate encore. Il revient à 4h du matin, à moitié allongé sur sa dalle, longtemps, avec sa lampe, à gratter délicatement. Le traitement fonctionne. Il me dit : "je ne sais pas trop pourquoi je me suis obstiné, la perte d'argent, réelle, certes, mais aussi sans doute parce que je suis un adepte des causes perdues."
Après avoir raccroché, je débute ma soirée en lisant le dernier livre d'Obertone, "Eloge de la force" : "Où sont les Troyens? Où sont les Grecs? Comme toi je les ai cherchés dans les ruines de cette guerre qui n'a jamais eu lieu. Avec ton flambeau, parmi les ténèbres humaines, rêvant Achille et Hector, ne trouvant que Macron et Mélenchon.
Ne cherche plus. Regarde-toi."
J'avais oublié que le principe même de notre agir humain, ce qui nous permet de nous en sortir, c'est justement le fait que nous sommes d'abord, (c'est inscrit dans notre corps et dans notre âme pécheresse), nous sommes foutus. Et c'est à partir du moment où nous prenons conscience de cette simple évidence que nous pouvons commencer à fonctionner, à nous battre, à vivre.
Ensuite, il s'agit d'identifier contre quoi et qui se battre. Le virus? Oui, bien sûr, les hommes se battent depuis toujours contre la maladie. Le terrorisme? oui, indispensable et urgent aujourd'hui.
Mais Obertone balaie toutes ces batailles d'un revers de page. Identifier notre véritable ennemi est le propos de son ouvrage : "Tu n'as aucun pouvoir sur ta vie. Ce n'est pas normal. Tu es à la merci de tout. Et tu as un maître qui a tous les pouvoirs. Ce n'est pas normal. Il s'appelle l'Etat. Big Brother."
Hier, dans notre jardin, nous avons fait un feu de branches. Qui est strictement interdit.
Je vais faire quelques courses avec une carte Bitcoins qui fonctionne à priori aux caisses (la plupart sont interdites). Je fais le code en me demandant si mon état bienveillant ne va pas me faire envoyer dans la seconde où je clique sur valider un hélico avec un GIGN surarmé pour m'alpaguer, moi et mon mode de paiement qui échappe au système...
Nous avons appris que nous ne pourrions pas avoir de messe dans nos églises. Nous pouvons y aller, dans les églises, mais pas de messe.
Nous ne pouvons pas circuler dans une autre région que la nôtre. Nous ne pouvons pas nous rassembler avec des amis chez nous. Résultat, je vois maintenant des rassemblements de mémés dans mon supermarchés; elles papotent des heures, debout, entre les rayons, appuyées sur leur caddie.
Nous ne pouvons pas acheter de casseroles ni de collants, ni de vêtements. Il faut pour cela passer par un circuit détourné, contrôlé, avec des factures ou un ticket. Les colis sont remis après être passés par plusieurs mains alors qu'auparavant nous les prenions directement nous-mêmes (c'était moins contaminant à priori...).
Le président de la plus grande puissance mondiale se fait couper à l'antenne par ses propres médias.
Je crois que tous, nous avons mille exemples par jour de la main mise de l'Etat sur nos vies, nos corps et nos esprits.
"Oui, tu as un problème, c'est lui, ton maître, l'Etat. Pas l'équipe aux commandes. Le principe même d'Etat. La foule qui suit. Ta croyance implacable en lui."
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