mercredi 8 avril 2020

Mercredi 8 Avril, Journal de Bord, du confinement de plus en plus confit




Mercredi 8 Avril
Les Yvelines décident d'interdire le jogging entre 10h et 19h, pour faire comme Paris. Ça a toujours été l'obsession des provinces, de faire comme la Capitale. Interdiction qui paraît saugrenue, absurde, dans notre campagne, aux confins des Yvelines. On voit une voiture de gendarmes tourner dans les ruelles du village comme une toupie qui tourne, grâce à la force centrifuge mais dont le principe actif, la main, le cerveau, a depuis longtemps lâché l'objet.
Tout cela parce que le confinement n'est pas géré dans toutes les zones de non-droit, dans les quartiers sensibles de nos villes, grandes ou moyennes.
D'autres pays européens encouragent, au contraire, les activités de plein air, avec quelques règles d'hygiène simples.
Ce confinement, solution du pauvre, est strictement inapplicable pour certaines populations pudiquement décrites comme "populaires ". Et, à court terme, ce remède devient pire que le mal. Nous ne pourrons pas mettre à l'arrêt plus longtemps tout notre pays, nous ne pourrons pas isoler plus longtemps nos personnes âgées dont la vie même consiste à être touchées, embrassées, enlacées, massées, nourries à la main, habillées, soulevées, manipulées. Sinon elles meurent.
Nous ne pourrons pas continuer à nous confiner entre nous sans échanges possibles avec d'autres à l'extérieur, comme des tribus de primitifs (qui ont disparu justement).
Le confinement, même strictement appliqué ne tient pas. Nous-mêmes sommes bien sortis pour faire des courses alors même que nous étions contagieux.
La course en avant pour un confinement de plus dur, total, est un manque élémentaire de réalisme basique.
La difficulté avec cet état socialiste, c'est qu'il n'y aura personne pour prendre la décision et donc la responsabilité de décréter un "déconfinement". Cela va prendre des mois. Des mois de fatigue, de stress, de fermetures d'entreprises, de morts autres que par ce virus, dans l'anonymat le plus absolu. Ce confit va faisander et pas qu'à moitié.
L'état, avec ses affidés, les journalistes, se lance donc dans le jeu inverse de "celui qui confinera "le plus, le mieux, le plus fort".
Je ne comprends pas qu'on supporte à la radio et à la télévision ces hordes de journalistes, sans masques, âgés, qui déblatèrent à longueur de plateaux sur des potins politiques, des chiffres, des stratégies. Hier, Duhamel sur bfm avec trois/quatre journalistes. Mais pourquoi ces gens là ne sont-ils pas confinés comme le lambda?? Au nom de quoi se permettent ils une telle impunité ? Sont-ils, par la grâce d'un totalitarisme étatique et divin, immunisés contre le virus? Effrayant, écœurant.
Hier, Basile a fait un moelleux au chocolat, selon la recette de Cyril Lignac, regardé à la télévision, qui cuisine de chez lui, confiné (avec son caméraman visiblement). Je lui demande de doubler les proportions, ce qu'il fait à peu près mais, dans sa lancée de doublement, il multiplie aussi par deux le temps de cuisson! Le moelleux n'est plus très fondant mais demeure délicieux.
Hier soir, "super lune". Décor de carte postale depuis ma terrasse. J'appréhende ces trois jours saints où il va falloir motiver les troupes pour tenter de les vivre le plus catholiquement possible. Le cœur
n'y est pas. Nous sommes plutôt comme les apôtres endormis au jardin des Oliviers pendant que Jésus agonise.

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