mercredi 4 juillet 2012

Un geste

..."son péché même devient en lui un principe de total renouvellement devant ses frères, mais aussi devant Dieu."(Mémoires intérieurs, François Mauriac)



Ce que l'on voit, c'est une femme malade, atteinte depuis douze années
De pertes de sang qui la rendent, au regard de ses pairs impure : jamais
Elle ne peut toucher qui que ce soit, -enlacer un homme, un enfant caresser
Sans souiller la personne à peine aimée.C'est la loi judaïque, implacable et fermée.

Ce que l'on ne voit pas, c'est qu'elle va oser effleurer le Pur parmi les purs,
Le Saint des saints, L'Agneau de Dieu sans tâche, le Christ dans la foule.
Embrassé par tous, écrasé par chacun, elle avance néanmoins une main douce
Et tremblante, se saisit d'une frange du vêtement divin, elle, la pécheresse, l'impure.

 Ce que l'on ne sait pas c'est la puissance du Crucifié, de son sang versé
Il a racheté toutes les souillures, tous les péchés et guérit l'humanité entière :
La foi de cette femme perdue l'a guidée jusqu'à son attitude familière
Son geste osé.
Au coeur de son mal, dans l'abîme de sa vie obscure, une force l'a embrasée : 
Celle de l'Esprit Saint fort et consolateur, dispensateur de grâce, de vie, de paix.
Elle s'est avancée, a de son propre chef posé, en dépit de la loi et de son péché
Un geste concret.
Il n'en fallait pas plus -mais il le fallait- pour que la puissance divine se déchaîne
"Ma fille, lui dit-il, ta foi t'a sauvée. Sois guérie de ton mal, et va en paix."




Évangile de Jésus-Christ selon saint Marc 5,21-43.
"Or, une femme, qui avait des pertes de sang depuis douze ans... -
Elle avait beaucoup souffert du traitement de nombreux médecins, et elle avait dépensé tous ses biens sans aucune amélioration ; au contraire, son état avait plutôt empiré -. . . 
cette femme donc, ayant appris ce qu'on disait de Jésus, vint par derrière dans la foule et toucha son vêtement. 
Car elle se disait : « Si je parviens à toucher seulement son vêtement, je serai sauvée. » 
A l'instant, l'hémorragie s'arrêta, et elle ressentit dans son corps qu'elle était guérie de son mal. 
Aussitôt Jésus se rendit compte qu'une force était sortie de lui. Il se retourna dans la foule, et il demandait : « Qui a touché mes vêtements ? » 
Ses disciples lui répondaient : « Tu vois bien la foule qui t'écrase, et tu demandes : 'Qui m'a touché ? ' » 
Mais lui regardait tout autour pour voir celle qui avait fait ce geste. 
Alors la femme, craintive et tremblante, sachant ce qui lui était arrivé, vint se jeter à ses pieds et lui dit toute la vérité. 
Mais Jésus reprit : « Ma fille, ta foi t'a sauvée. Va en paix et sois guérie de ton mal. » 



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