jeudi 15 mars 2012

Créations


Longtemps on regrette de n'avoir pas une oreille à laquelle se confier, et puis on comprend que ce qu'on a à dire n'intéresse personne et que c'est bien normal puisque que cela a déjà été dit des millions de fois et que, grosso modo, tout le monde dit à peu près la même chose. C'est à ce moment là que l'on peut grandir, en acceptant que la solitude n'est pas un état temporaire ni exceptionnel mais bien la norme de l'existence humaine. C'est alors aussi que l'on comprend qu'il est vain de chercher à être systématiquement acteur d'une agitation qui peut être parfois euphorique mais qui est immanquablement décevante. C'est alors que l'on comprend toute l'importance vitale de l'art, de la poésie et de la littérature, non pas comme fuites dans la fiction mais comme supra-réalités. Il n'y a pas moins de vérité ni moins de sensations effectives dans un poème que dans une conversation, pas moins de sensualité dans un roman que dans une coucherie, pas moins de labeur, de courage et d'efforts dans la construction d'une oeuvre que dans dans celle d'une famille...
Seule la vie sans création est un véritable échec. Tout le reste n'est qu'aléas et circonstances.

6 commentaires:

  1. Je trouve A moy que chaut un observateur extrêmement lucide et pertinent (même s'il prétend faire de la fiction). De plus, il est souvent très drôle.

    En revanche, sa politique (ou du moins ce qu'il en laisse deviner) est médiocre. Ses sentiments prennent le pas sur sa raison. Cela donne une espèce de gauchisme de droite assez impressioniste et peu convaincant.

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  2. Ah Marchenoir, la fiction est plus réelle que la réalité en fait.La fiction c'est la réalité qui nous est dévoilée(du moins un aspect de la réalité).

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    1. Parfois aussi "le Réel n'est que l'illusion qui masque la réalité de nos rêves"
      (libre adaptation d'une sentence guarani - cf. Klaus Kinsky dans "Fitzcarraldo" - de mémoire...)

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  3. Hum, Plouc, je crains que le guarani ne soit trop balaise pour mon cerveau de crevette.

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  4. Je crois Marchenoir que vous ne l'avez pas convaincu... ^^
    http://amoyquechault.over-blog.com/article-les-passions-101719142.html

    En fait le problème ce n'est pas les "fonctionnaires", les personnes, mais le système étatique qui vicie les personnes. Il existe bien évidemment d'excellents fonctionnaires qui aiment leur métier mais ils travaillent dans un système qui pousse à la médiocrité et à la malhonnêteté. Et beaucoup en souffrent.

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  5. Oui, la Crevette, c'est exactement le genre de dégagement gauchiste et moralisateur auquel je faisais allusion. Comme tous les anti-libéraux et tous les gauchistes, il fait semblant de croire que les libéraux font du fonctionnariat un problème de personnes, dû à la psychologie et aux moeurs du fonctionnaire.

    Après quoi, la mécanique se déroule : il y a des fonctionnaires consciencieux, etc.

    C'est exactement le même mécanisme que "l'anti-racisme". Quoi ? Quoi ? Vous voulez arrêter l'immigration ? Mais alors c'est que vous êtes raciste, vous n'aimez pas les Arabes (variante : vous n'aimez pas les fonctionnaires), ces gens-là ne cherchent qu'à survivre, à élever leurs enfants, etc.

    Ca a à peu près autant de sens que de dire : comment ? Vous trouvez qu'on mange trop gras ? Mais c'est que vous êtes porcophobe, ces animaux sont gentils comme tout, ils ont de la graisse comme vouzémoi, ils ne cherchent qu'à atterrir dans votre assiette, etc.

    En fait, ce genre de discours est un symptôme de plus de cette tactique favorite de la gauche qu'est le changeage subreptice de sujet.

    Je n'ai absolument rien à dire d'intelligent sur la question dont on parle (pour la bonne raison que j'ai absolument tort), par conséquent je vais jouer au con et faire semblant de croire qu'on est en train de parler de tout autre chose. Avec un peu de chance, personne n'y verra rien.

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