mardi 25 octobre 2011

Une journée parisienne

 Hier, début des vacances scolaires et à la réception d'un carnet de notes peu encourageant pour mon Pierre, je l'inscris à des cours de maths. et anglais à Paris toute la semaine, ce qui m'oblige évidemment à l'emmener et le ramener car nous habitons loin. En ce beau lundi ensoleillé, je me décide à emmener pour une journée parisienne les jumeaux et Rémi qui sautent de joie à l'idée de monter à la Capitale et de monter en haut de la Tour Eiffel.

D'abord, le train jusqu'à Paris : les gamins et surtout Pierre observent tous les graffitis le long de la voie et Pierre d'expliquer doctement la technique de la bombe de peinture qu'il faut passer très vite ("c'est L. qui m'a expliqué"). Puis il y en a un qui  suggère alors de "tagger la maison de Bonne Maman  en Bretagne puisqu'elle est toute blanche". Alors je prends un air très sévère pour leur faire passer l'envie.

A la Tour, une heure de queue avec les jumeaux et Rémi qui se battaient comme d'habitude et au bout d'un moment j'étais un peu dissipée, prise par le jeu , et du coup je montre aux garçons un enchainement que j'avais appris à mon cours de self-défense et les gamins le reproduisent en trente secondes sous le regard mi hilare mi horrifié des gens autour. Je suis toujours fascinée par cette capacité d'imitation presque parfaite des jeunes enfants de gestuelles ou voix d'adultes qu'ils repèrent... Il y a une fluidité de mouvement, une telle aisance du geste reproduit que c'en est étonnant à observer. Cette capacité d'imitation disparaît avec le temps, pour certains enfants, ils en font par la suite "trop" ou " pas assez", ils s'inhibent eux-mêmes, mais vers 6-7-8 ans, leur innocence, leur appréhension sans barrières de la réalité en font de véritables éponges et donc des imitateurs hors pair.  Plus que le simple geste mécanique de la personne imitée, ils en appréhendent le "ton" si je puis dire, c'est à dire l'essence comme l'écrit si merveilleusement Cioran et c'est cela qui est prodigieux ou génial stricto sensu, cette forme de génie qui ne dure qu'un temps...

Bref. Superbe vue en haut de la Tour Eiffel à cause du beau temps ... Grégoire cherchait les "grains de ciel", c'est à dire les grattes ciel.

Puis barquettes de frites en bas sous la Tour, avec, oh joie suprême, des bonbons en forme de tour Eiffel  et Basile qui paniquait avec les pigeons et un gros corbeau qui faisait la loi. Basile, j'ai failli le perdre plusieurs fois, il est très "tête en l'air", il avance sans faire attention à ce qu'il faut, il est toujours souriant mais étourdi et il est effrayé par tout et n'importe quoi mais jamais par les choses qui devraient vraiment l'effrayer.

Puis récupération de Pierre, très content de ses cours (les profs sont meilleurs et en un cours d'anglais il a plus bossé que depuis le début de l'année avec sa  prof. habituelle m'a t-il expliqué et je soupirais en songeant que si tous les professeurs au lieu de faire du "pédagogisme" se décidaient tout simplement à faire du bachotage et rien que du bachotage, des exercices à répétition, comme c'est le cas dans ces stages, hé bien nos enfants seraient nettement plus avancés, même les moins doués).
 Puis train à nouveau que nous avons eu de justesse, vraiment, nous avons couru comme une volée de moineaux et j'ai eu encore très peur d'en laisser un sur le carreau!

Quelle belle journée, passée dans une sorte de légèreté et de féérie, parce que placée sous le prisme des regards enfantins. Grâce à eux, par substitution, je retrouve cette ivresse et joie simple que nous perdons avec le temps... Mais le soir, au moment d'entrer dans notre village, chez nous, dans la brume du soir qui se levait et rendait tout le paysage mystérieux et attirant, avec les enfants endormis épuisés à l'arrière de la voiture, je songeais combien le retour chez soi, dans sa demeure, c'était une sensation absolument unique... Je crois que retrouver le havre de paix qu'est ma maison, je crois que c'est dans ces moments de pur bonheur que je me dis que j'ai réussi quelque chose, retourner chez moi c'est trouver la paix. Et cela n'a pas de prix.
Tenir sa maison, c'est tenir le monde.








9 commentaires:

  1. J'aime beaucoup ce texte qui te ressemble tellement, ma chère.

    Que nous dis-tu ici? Que la vie est belle. Elle n'est pas belle pour ceci ou pour cela, elle est belle pour rien, grâce à des trois fois rien.... Une journée ensoleillée à Paris, un jeu de mot foireux qui fait éclater de rire, un dimanche avec les copains...

    La "bonne nouvelle", elle est déjà un peu "ici et maintenant". Il suffit de regarder.

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  2. Ah merci XP! Oui, j'avoue être intéressée, fascinée par ces "trois fois rien"...

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  3. Paul Hodell-Hallite26 octobre 2011 à 16:07

    Je ne comprend pas ...

    Si leur capacité d'imitation est si développée , pourquoi ne vous imitent-ils pas en débarrassant la table , en mettant le couvert , en faisant le ménage , en faisant tourner la machine à laver ?

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  4. KIDS = korrigans ilysiens droitards socialophobes ?

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  5. Bien trouvé Gil, je me demandais justement...^^
    Mais Prolo! Ils font tout cela parfaitement!

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  6. Prolo : LOLMDRPTDR

    Crevette : euh... rassurez-moi... ils ne vous imitent pas aussi en engloutissant des litres de porto, sherry et vodka ??

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  7. Mais vous avez fini Gil de me faire passer pour une espèce d'avinée alors que je dois boire une fois l'an en tout et pour tout un peu de Chartreuse pour faire passer une sinusite?
    Je vous montrerai un jour mon enchaînement de self, il aboutit directement dans vos ADM...Vous serez tout faible vocalement ensuite.

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  8. ^^

    Vi vilez dire qui ji parlirai cumme ça ? Ah non merde me faites pas ça, on dirait un arabe !!

    De tout façon, votre enchaînement risque de finir dans le mur, l'orteil fracassé comme avec pedrito LOLMDRPTDR

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  9. "De tout façon, votre enchaînement risque de finir dans le mur, l'orteil fracassé comme avec pedrito"
    Rhaa. Je suis un cas désespéré^^

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