J'aime ce passage, il me fait penser à ceux dont les parents ont divorcé ou qui ont subi une autre grande cassure du même genre : la blessure est toujours présente et il faut vivre avec. C'est une forme de blessure un peu particulière me semble t-il, parce que tout le monde est blessé par la vie, c'est évident. Mais ces blessures là d'un divorce ou d'une séparation touchent aux sources de la vie et de l'amour et elles sont sacrément dangereuses, elles engagent le pronostic vital comme on dit en jargon médical. On garde une faiblesse. On revient de chez les morts, littéralement.
Le jeune étudiant parle :
"Voilà pourquoi le problème se situe en moi.
- Quel problème?
Takahashi [le jeune étudiant] regarde Mari [la fille rencontrée dans un bar vers 11h du soir] en souriant. "Pour résumer, si tu as été orphelin, tu le seras jusqu'à ta mort. Je fais souvent ce même rêve : j'ai sept ans, je suis à nouveau orphelin. Je suis seul, je ne peux compter sur aucun adulte. On est à la fin de la journée, les alentours deviennent de plus en plus sombres. On est aux portes de la nuit. C'est toujours le même rêve. Dans ce rêve, je retourne toujours à mes sept ans. Tu vois, ce type de logiciels, une fois qu'ils ont été infectés, on ne peut plus les réparer."
Le jeune étudiant dit aussi un peu plus haut dans le roman :
"En somme, voilà ce que j'ai ressenti à ce moment-là : mon père, quelles que soient les circonstances, n'aurait jamais dû me laisser seul. Peu importe les raisons."
(Haruki Murakami, "Le passage de la nuit")
C'est ravissant, mais il faut se méfier : la méchante plante va manger la gentille maison.
RépondreSupprimerOui, il y en a déjà sur certaines tuiles mais je suppose que les proprios vont finir par tailler un peu...
RépondreSupprimerSatanés lierres qui enlèvent les tuiles des chaumières ! ^^
RépondreSupprimerC'est la vigne rouge et non le lierre...
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