La « pensée unique », les sujets interdits
Le débat public en France n’est plus possible quasiment pour des raisons qui prennent leur source dans un monopole d’État idéologisé à gauche depuis quelques décennies. Ce monopole se réalise concrètement d'une part dans « l’école unique », volonté de réduire les inégalités sociales et de donner une même chance pour tous dans l’éducation, ce qui a provoqué un effondrement des savoirs parce qu’on ne peut niveler que par le bas et non par le haut, et d'autre part dans une mainmise sur la presse et les médias qui ont écarté définitivement le moindre journaliste de droite ce qui a donné une presse à la pensée unique ou monocolore. « Soumis à ce régime, le pays a commencé à être frappé de paralysie intellectuelle. »
Les lois de censure
C’est la loi de 1881 sur la presse qui consacrait la liberté d’expression en France, préalable indispensable à toute réflexion ou débat intellectuel digne de ce nom. « Sous le régime créé par la loi de 1881, il y eut en France, à la fin du XIXe siècle, plusieurs centaines de quotidiens allant d’une extrémité à l’autre de l’éventail politique, et il y eut une floraison de publication les plus diverses, livres, brochures, etc., traitant librement de tous les sujets. »
A partir des années 70, plusieurs lois vont écorner puis briser complètement cette liberté nécessaire à la qualité du débat intellectuel en France.
-La loi Pleven, tout d’abord, en 1972, qui constitue en délit « la provocation à la haine » ; sauf que la haine est un sentiment et donc quelque chose de difficilement quantifiable ou démontrable chez quelqu’un. Le rôle octroyé, ensuite, aux associations qui peuvent se déclarer partie civile, au nom du combat contre le racisme, à la place d’une « vraie » victime sans être elles-mêmes (les associations) directement touchées ou lésées par celui qu’elles attaquent. Le combat est alors non pas celui d’une victime contre son agresseur mais un simple combat idéologique.
-La loi Gayssot, en 1990, établit le délit d’opinion. Certaines opinions (la Shoah, par exemple, ou plutôt la contestation de cette dernière, de ses chiffres ou autres points concernant ce fait historique) ne peuvent, sous peine de tomber sous le coup de la loi, être remises en cause.
-Le nouveau code pénal crée par la suite trois infractions nouvelles, celles de « diffamation, d’injure et de provocation à la discrimination non-publiques » ce qui consacre le régime de censure très strict qui sévit en France : des conversations mêmes privées entre deux ou plusieurs personnes peuvent être sanctionnées par la loi…. « Une révolution est intervenue, faisant de la France un équivalent des pays totalitaires du passé où tout le monde écoutait tout le monde, y compris au sein des familles. »
-Les lois mémorielles qui s’ajoutent à la loi Gayssot en comptant comme non contestables la traite des noirs et l’esclavage en Europe à partir du XVe siècle ; une loi mémorielle à propos de la colonisation (aspects positifs et négatifs) et une autre sur le génocide arménien.
-La loi sur HALDE : en décembre 2004, une loi portant sur de nouveaux délits d’opinions (« Renforcement de la lutte contre les propos discriminatoires à caractère sexiste ou homophobe ») établit un véritable tribunal d’exception : « ses agents peuvent entrer chez les particuliers sans mandat judiciaire, utiliser à leur encontre des « testings » qui sont des méthodes de fraude et de tromperie, imposer discrétionnairement des amendes… »
Un grave détournement du droit
Toutes ces lois pervertissent dans sa nature même la nature du droit. En effet, elles sanctionnent des propos et non des actes ; elles s’attaquent à des intentions ou des idées jugées délictueuses au lieu d’actes que l’on pouvait constater.
Certes, certains propos peuvent influer directement sur certains comportements délictueux (par exemple distinguer à l’embauche les femmes enceintes pour éviter d’embaucher ces dernières) mais aujourd’hui, par ces lois, la simple distinction intellectuelle ou démarche informative (évoquer les noirs, les arabes, les homosexuels, les femmes enceintes, les immigrés, etc….) peut être considéré comme un délit, indépendamment du contexte dans lequel la distinction est faite (un cours, une recherche ou autre).
Par ailleurs si victime il y a, cette dernière n’est jamais identifiée au sens strict du terme puisqu’il s’agit d’une catégorie de personnes, une « personne collective » que l’on estime incriminée.
Enfin, l’enchaînement causal (opinion ou idée qui entraînerait de facto un comportement ou des actes délictueux) ne peut pas être prouvé ; en effet, on ne peut pas prouver rationnellement qu’une parole exprimée publiquement a directement influencé une personne à commettre un acte nuisible.
C’est pourquoi en Europe tout au long des siècles, « on [avait] renoncé à faire d’une simple idée l’équivalent d’un acte et, partant, à punir l’auteur d’une idée comme on punit l’auteur d’un délit. » On en revient donc à des sociétés primitives où l’on sanctionnait de façon irrationnelle des personnes considérées comme « mauvaises » d’office mais ceci nous apparaît alors clairement comme une régression et non comme un progrès juridique, quasiment comme une démarche superstitieuse…C’est au nom d’une idéologie d’État que les milieux politiques français en sont venus à pervertir ainsi le droit. Mais « Ils ont cru plus habile de dissimuler leur volonté de mainmise idéologique sur le pays sous le masque de lois pénales ordinaires. »
En quoi consiste cette idéologie ?
« Il conviendra d’enseigner aux jeunes juges que
1) la « diversité » est désormais la norme en France, que la France n’a d’ailleurs jamais été autre chose qu’une « terre d’immigration »…
2) que les nations ou même civilisations sont dépassées, que le métissage universel, culturel aussi bien que racial, doit devenir la règle…
3) que la colonisation n’a eu que des effets criminels et dramatiques…
4) que le mariage et la famille ne sont plus et n’auraient jamais dû être une norme sociale valide…
5) qu’il n’y a a aucune distinction morale ni sociale à faire entre l’hétérosexualité et l’homo-, la bi- et la trans-sexualité…
6) que la Résistance en France a été le seul fait des communistes et de certains gaullistes (pas tous)… »
Les juges deviennent au gré de leurs idées ou opinions des adversaires ou alliés non objectifs des citoyens français. Ils ne jugent plus selon des critères juridiques mais selon des opinions personnelles rarement étayées car ces juges ne sont pas des scientifiques, des philosophes, des historiens. Discriminer, classer, distinguer et par là même exposer des jugements positifs ou négatifs sur certaines catégories de personnes fait partie du débat critique dans nos pays démocratiques, cela est nécessaire à l’intérêt général, au progrès de nos sociétés. Ceux qui ont été à l’origine de ces lois de censure sont donc contre les sociétés démocratiques modernes et pour un contrôle étatique de ces dernières en vue de les transformer selon leur idéologie.
Le pur et l’impur
Cette censure généralisée dans les débats publics (et privés !) en France prend un caractère crypto-religieux digne des anciennes sociétés primitives. En effet, ce ne sont pas les arguments rationnels ou juridiques qui sont retenus mais au contraire des comportements ou un vocabulaire complètement irrationnel et parfois violent. Ces comportements obéissent à une autre logique : « …ils relèvent des structures mentales typiques des sociétés pré-scientifiques et de ce que les anthropologues appellent les phénomènes de tabou, lesquels consistent à ne pas juger et hiérarchiser les idées selon le critère du vrai et du faux, mais selon celui du pur et de l’impur. » La France est littéralement retombée dans les travers d’une société archaïque qui obéissait à des mythes. Exemple, à la simple évocation de l’idée d’utiliser des tests ADN (ce qui est pratiqué dans beaucoup de démocraties en Europe) pour aider au contrôle de l’immigration clandestine, les médias se soulèvent pour évoquer un lien entre ces tests et les tests raciaux nazis au moment de la Seconde Guerre Mondiale. Même si le lien n’existe pas objectivement. L’utilisation de ces tests serait donc honteuse, tabou.
Cette régression à une société primitive se caractérise par deux traits décrits par René Girard : « le rôle croissant de l’imitation moutonnière » par les journalistes qui relaient sans recherche ni vérification les informations reçues par l’AFP ou les services presses des ministères ; cette diffusion moutonnière de l’information ressemble à s’y méprendre à la diffusion de l’information dans les sociétés archaïques. Et ces phénomènes de mimésis se produisent aux dépens de boucs émissaires qui essuieront les foudres de tous sous prétexte de tenter d’exprimer la réalité qu'ils connaissent et qu'ils vivent.
Une société aveugle
Le résultat de cette censure du débat public en France est que celui-ci s’est appauvri et faussé. Les intellectuels ou chercheurs n’osent plus poser en vérité les problèmes qui gangrènent notre société car ils ont bien trop peur de se faire lyncher par la vindicte publique, de perdre leur emploi, d’avoir des comptes à rendre à la justice. Et pourtant bien des problèmes mériteraient qu’on s’attarde un peu et qu’on tente de les résoudre :
Le problème de l’ « École unique », présenté comme l’alpha et l’oméga de réussite scolaire et sociale, et qui pourtant ne provoque qu’une baisse de niveau pour ne pas dire un effondrement de celui-ci.
Le problème d’une immigration trop rapide et massive dans notre pays auquel s’ajoute la difficulté d’un islam peu « accordable » avec notre civilisation.
Le problème du poids de l’État, des impôts, qui font augmenter le chômage chez nous et détruisent le tissu entrepreneurial de la France.
Le problème de la justice et de la sécurité: on nous explique qu’aujourd’hui il n’y a plus de délinquants et de victimes mais simplement des victimes de notre société qui corrompt tout le monde. La prison n’est plus la solution pour les criminels, mais il faut au contraire les accompagner dans leur liberté souveraine… Les vraies victimes, elles, sont coupables de tenter de se défendre contre ceux qui ne sont, selon l’idéologie ambiante, que des malades.
Conclusion
Il faut donc impérativement, pour retrouver notre liberté d’expression et surtout notre possibilité de faire avancer au mieux notre pays qui souffre de vrais problèmes, abroger sans complexe et au plus vite ces lois de censure.
Les paroles et les idées peuvent être des actes au sens du droit, tout dépend du contexte.
RépondreSupprimerLes menaces de mort, la préparation d'un attentat ou d'un crime, ou même d'un vol, les insultes peuvent être légitimement condamnées.
L'absence de victime au sens du droit n'est pas non plus une innovation, on peut tout à fait condamner un individu en l'absence de victime précisément parce qu'il projetait d'en faire une, ou encore en cas de trouble à l'ordre public, ou en cas de conduite dangereuse, mise en danger de la vie d'autrui.
Lorsqu'on punit l'incitation à la haine raciale de certains individus, lorsqu'on punit un certain groupe de rap pour propos outrageants envers les forces de l'ordre (2 mois de prison avec sursis), il n'y a pas non plus de causalités en jeu, personne n'a prouvé qu'écouter du rap incite à commettre des délits, ni que l'incitation aurait pu déboucher sur un crime.
Le but de la loi est ici de preserver la paix sociale pas de réparer le mal fait à une victime.
Je pourrais reprendre un à un les désaccords sur ce texte mais cela serait trop long et plus ennuyeux qu'intéressant.
Disons simplement que si je partage l'objectif de la liberté d'expression, et le principe de supprimer les réglementations limitatives, je ne suis pas du tout d'accord avec l'inteprétation et l'analyse des causes et des conséquences de ces lois limitatives.