vendredi 4 février 2011

L'impératif d'Eva : Pauvre, pauvrons, pauvrez

Aujourd'hui j'accompagnais comme tous les vendredi mes jumeaux chez l'orthophoniste et exceptionnellement je n'avais pas pris de lecture dans mon sac. Je me rabats sur un magazine, A/R, "magazine voyageur" qui contient quelques belles photos (on passe de la Norvège à Bamako) et une interview d'Eva Joly avec cette réponse hallucinante à la question :

Hiberner comme vos ancêtres norvégiens, c'est peut-être une solution? 

Eva venait d'exprimer sa culpabilité intense devant son bilan carbone, elle prend l'avion souvent pour se rendre en Norvège où elle a des responsabilités quelconques. Mais assure t-elle d'un ton péremptoire, ces responsabilités sont plus importantes que le bilan carbone. Sa parole suffit évidemment. Pas besoin pour Eva de justificatifs.
Réponse de Joly :

"C'est aussi un grand bonheur de vivre de rien. Le bonheur c'est aussi le contraste. Un bon repas est encore meilleur quand on a très faim. Si on vit tout le temps gavé, on n'apprécie plus rien. Un modèle de sobriété, ce sont les touaregs dont l'empreinte sur la terre est légère."

 En d'autres termes : 

"Crever de faim est la meilleure façon d'apprécier la vie. Les pays pauvres sont certainement plus riches en bonheur c'est connu d'ailleurs, observons et imitons le Nomade aujourd'hui dans son désert étique ( paradis sur terre) le Touareg,squelettique et donc léger, modèle insurpassable d'esprit LIBRE! Oui, nos sociétés gavées doivent à nouveau vivre de rien!"

7 commentaires:

  1. C'est la raison pour laquelle on nous recommande de bouffer des insectes, comme le Touareg, entre autres.
    Ah ces riches peuples qui n'ont de cesse de venir s'appauvrir chez nous et refusent le pur bonheur de crever la dalle ! Ils ne savent pas ce qu'ils quittent, ces malheureux.
    A nous d'aller les remplacer dans leurs déserts et goûtons enfin la pureté des étoiles, le ventre vide.

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  2. Je sais, je suis abjecte, on me l'a dit sur un blog ^^

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  3. Hé bien c'est pas sur un blog qu'on me l'a dit que j'étais abjecte mais dans la salle d'attente de l'orthophoniste : je montrais indignée l'article à ma fille aînée qui m'accompagnait et un père de famille a été choqué par mes propos lapidaires. Je lui ai répondu vertement que faire la promotion de la misère était ignoble en plus d'être ridicule. Je me suis un peu échauffée ce qui m'arrive rarement et il a battu en retraite.

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  4. Prolo De La Lite
    Ce qui me fascine chez les décroissants , bien plus que chez les écolos en genéral , c'est cette aptitude à se dresser des barrières mentales . La croissance , c'est MAL . La croissance des biens matériels . La croissance , c'est bien , quand c'est autre chose qui augmente . Mais ils ne disent jamais quoi ... J'attend avec impatience le jour ou un chercheur américain roulant en pick-up trouvera une machine capable de produire de l'énergie à partir de la merde . Le décroissant qui ramassera des haricots bio avec son pull en laine dans sa bicoque sans chauffage ni ampoules verra son voisin regarder la T.V. sur un écran plasma au chaud avec une serre où les tomates poussent toutes seules le tout en ayant une enpreinte écologique moindre . Héhéhé .

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  5. L'a bien fait, de fermer sa gueule, ce con.

    Sinon, c'est quelque chose qui revient très souvent, chez Eva Joly. CHez elle, le riche n'est pas un homme qui exploite les pauvres et qui nage dans la joie sans se soucier des autres, mais un malheureux qui gache sa vie parce qu'il ne lui donne pas le bon sens et qui n'a pas les bonnes valeurs... On retrouve aussi ce discours chez le l'inspecteur socialiste ancien de la LCR dont le nom m'échappe (Gilbert quelque chose...).

    Et on touche là au coeur de leur idéologie: pour eux, ce qui donne un sens à la vie et les voies du bohneur doivent être préalablement établis et indiqués, il ne saurait il y en avoir plusieurs, et ca ne saurait être une question de choix personnels. Ce que refusent ces gens là, c'est de devoir eux même s'interroger sur le sens qu'ils doivent donner à leurs vies... Parce que celui qui leur dit implicitement "le bohneur et la satisfaction, je le trouve de telle ou telle manière, mais vous faits ce que vous voulez... Et puis je le trouve de telle manière aujourd'hui, on verra bien demain", et bien il les oblige quelque part à se comporter librement eux aussi, à penser ce qui fait sens ou non... Et ces gens détestent deux choses; être libre et penser.

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  6. Décroissants pour tout le monde, mais des croissants au beurre pour Dame Joly dans son gros n'avion…

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  7. "Eva dans le mur" disent certains de ses adversaires (écologistes !).
    Voir ci-dessous (article du Figaro) :
    "Certains cadres, jusque dans l'entourage proche d'Eva Joly, redoutent que la députée européenne s'enferre dans un discours éthique qui finisse par agacer et dérouter les militants. «On va dans le mur», murmure-t-on chez les écologistes. Les plus cruels la surnomment «Eva dans le mur»..."
    J'adore !
    Geneviève

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