Je me suis permise, sans permission, de la retranscrire.
Les passages à la ligne sont de mon propre fait.La ponctuation aussi.Peut-être ne seraient-ils pas exactement ceux de l'auteur.
S'il y a des fautes -orthographes ou compréhension- merci de me les indiquer.
On s'en tape.J'ai fait ce que j'ai pu.
J'ai mis aussi à la fin un petit poème que j'avais écrit l'année dernière (à force d'écrire : "l'année dernière", ça finira par faire 10 ou 20 ans!) qui correspond bien à cette prière-poème.
Samedi 2 mai 2009
Alors voilà : j'ai un bon ami qui m'a donné cette version avec ces passages à la ligne. Je pense que c'est la version "officielle". Donc je la mets. Merci C.
Il faudrait sans doute que je prie pour ton âme
Visage du futur
Soit l’image d’une bouche écrasée par une botte
Je devrais me tourner vers les cieux en flammes
Et les tas d’ordures
Où survivent les enfants fabriqués de bric et de broc
J’écoute ta voix, gazé des camps
J’entends ta chair consumée au pétrole
J’entends l’enfant dans les nuées du zyklon-B
J’entends le son des os en carbone
Je vois tes yeux sous la montagne de feu
Ils se consument dans la lumière
Neutrons-noyaux / noyaux-neutrons
Ta vie n’est plus que particules élémentaires
Par ma bouche forée au laser
Je vais pour une minute le temps de détruire un monde
Laisser votre souffle guider ma prière
Comme s’il s’agissait de ma toute dernière seconde :
La voix de ma fille résonne dans la nuit jouvencelle
et par sa bouche c'est la Vôtre que j'entends
cristal acoustique transvaluant la lumière du réel,
buisson ardent qui se manifeste À l'instant
comme la musique d'un amour aux extrêmes étincelles,
Le Fils de l'Homme sous l'orage des injures
écartelé par le poids d'une croix de supplice
les pieds meurtris de pierres montait comme le calice
d'une vérité aux hommes impure,
l'impact lourd du fer, au bois clouant les os et écrasant la chair
ruina l'Homme pour des siècles
mais fit de Votre voix l'esprit des fous
et des poètes, des poètes et des fous
qui ne sont qu'autres noms pour les prophètes
en des temps plus doux;
l'image du Dieu vivant avili par les hommes
croix dressée invisible dans la nef déserte
semble le seul rayon possible à notre horizon mort
quand l’homme à Votre Image s’incarcère de spectacles et de fêtes,
Et c’est à l'envol blanc de la Colombe
qui s'échappe de Son corps endolori
Que j'aperçois une fenêtre neuve et claire sur le monde
La transfiguration de toutes les morts par une vie.
Alors s’élèvent les voix des enfants écrasés
Enterrés vivants
Recouverts de toutes les cendres de tous les brasiers
De tous les bombardements
J’entends vos chants dans la chambre ardente
Parole revenue du Néant
Armée de l’Épée de flammes tournoyante
Au Jardin d’Eden veillant
À genoux l’Homme se redresse enfin
Debout il se fait libre
Libre il lèvera la tête vers ce qui n’a pas de fin
Vers ce qui le fait vivre.
Amen -
Mon poème-prière :
J’ai soifL’enfant est né, après bien des alarmes.Il est beau et repose sur le sein de sa mère.L’enfant est né, après des cris et des larmes.Il est maintenant une créature de la terre.
Mais son regard se porte déjà vers le ciel,Ses bras se tendent vers l’immatériel,Se referment dans le vide et le néant.Il est une créature des cieux, pourtant.
Baptisé selon la coutume, avec de l’eauAu nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit,Dieu se love dans son cœur aussitôtFeu ardent et rouge-sang dans le joyau.
Feu ardent et brûlant attiré par l’eau,Il murmure maintenant et pour l’éternité,Dans le cœur de cette âme embrasée« J’ai soif , Moi le Seigneur, le Très-Haut » .
Descendu aux enfers, volontaire prisonnierAu cœur de l’homme, un brûlant et divin secret.Le Seigneur-Dieu, le Créateur, le Crucifié« J’ai soif » murmure t-Il à l’enfant nouveau-né.
« J’ai soif ! » la Voix enfle et se perdDans une vie d’épreuves et de misère.« J’ai soif ! » crient l’enfant et son Dieu-Trinitaire,Ils sont à la fois, tous deux, l’eau et le désert.« J’ai soif ! » parfois la Voix se tait, tout s’endort.
Le bruit du monde, la mollesse de nos corpsAssourdissent le doux murmure, le cri délirantLa voix du Père, et celle de l’enfant.Occultée, la Voix du Tout-PuissantMoquée, piétinée, écrasée, cette voix d’enfant
Et dans un silence d’outre-tombeQuand tout est fini, mort, nuit sombreLes martyrs, les saints, les pauvres, les malheureux !De leur bouche pleine de cendre et qui ne s’ouvre plusNaît un merveilleux sourire. Ils ne crient plusPuisqu’ils ont appelé, et le Verbe est venu .Le Calice suprême, La Coupe du salut,S’est versée sur leurs lèvres, jusqu’à la lieIls ont bu.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire