samedi 16 mai 2009

Je ne comprends pas.

vendredi 16 janvier 2009

«Elle lit toujours les mêmes pages, parce que dans chaque livre elle cherche toujours la même chose : ce qui dès le commencement lui est destiné»

Tomber

Le monde, le vaste monde s’est ouvert à moi
Un jour de folie, de rage et de rouges lueurs.
J’ai entrevu ce qui EST, le bonheur, l’horreur
Le temps n’était plus, plus d’espace et de lois.

J’ai voulu me tenir sur cette crête aussi affutée
Qu’une lame. Je suis tombée et la chute
Infernale dure toujours. J’ai sombré, erré
Sans espoir de retour. J’ai voulu l’amour
Et me retrouve pute.

Mon Dieu,
En ces temps de grande solitude, je me tourne vers Vous ayant enfin compris que vous ne me destiniez qu’à Vous. Il m’a fallut une chute dans un gouffre très profond pour que je le comprenne.
J’ai mal, très cher Ami, j’ai très mal et mon cri de souffrance raisonne entre les parois obscures de cette caverne immense, glaciale. L’écho rebondit sur tous les rochers et me revient déformé comme un rire sauvage et cynique qui se moquerait de moi et de ma douleur.

Je ne comprends pas.

Cette incompréhension est la pire des solitudes et le plus grand des désespoirs mais je m’accroche, mon Dieu, car vous m’avez envoyé des petits cadeaux, comme ces miettes que les chiens reniflent et lapent sous les tables des maîtres. Vous m’avez donné du Philip Glass à écouter, « Naqoyqatsi », mélange symphonique d’une étrange puissance et douceur. Mon cœur trop serré se noie dans les résonances et fluides mélopées.
Vous m’avez envoyé aussi la vue de ces deux magnifiques jeunes cerfs traversant la route sur les plaines nocturnes de la Beauce. Passage d’une grâce inattendue, beauté éphémère de ce monde secret et animal. Je cherche encore ce qu’ils voulaient me dire car toujours les animaux parlent mais nous ne comprenons leur langage secret que si nous devenons attentifs à d’autres dimensions. Philip Glass devait fort bien comprendre tous les langages terrestres et sub-terrestres, j’en suis persuadée. Philip Glass ou le vent de la plaine que je traverse, beauté du soir commençant, solitude-essence de ma malheureuse âme.

Je ne comprends pas.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire