mardi 12 mai 2009

Des enfants


"La vérité est scandaleuse.(...) Pour ce qui vous concerne, dites simplement la vérité; dites tout simplement la vérité, ni plus ni moins." (Houellebecq, "Rester vivant")



Je vais vous avouer un secret inavouable : j’ai fais des enfants parce que je ne voulais pas mourir. J’ai été un monstre d’égoïsme, j’ai voulu sauver ma peau avant toute chose et j’ai réussi à me tirer de la nasse grâce à mes enfants. Le combat que je menais durait depuis trop longtemps et j’étais sur le point de le perdre. Les ombres envahissaient mon espace vital de façon inquiétante. Le bon Dieu m’ a tendu la main pour me tirer de cet enfer. Je suis remontée à la surface et c’est là que je me suis rendue compte, vaguement , de mon état. Ca n’était pas joli-joli à voir.

Il a fallut trouver des remèdes, très puissants, très efficaces, c’était la fin.

J’étais sur le point de disparaître quand j’eus mon premier garçon.

Ce dernier m’a ressuscitée d’un coup, « one shot », et l’affaire était dans le sac .

Bon, c’est vrai, mon mariage avait été le premier électro- choc, mon cœur s’était remis à battre. Très faiblement, très lentement. Quelqu’un m’a fixé une perfusion et j’ai bien voulu tenir le coup, ai-je compris, bien des années après. La perf. s’appelait D. et le médecin qui me l’avait prescrite, était Dieu.

D’abord, réanimer. Puis soigner, rééduquer. Tout cela a pris un certain temps pendant lequel le bon Dieu ne m’a pas dit un mot. Rien, nada, nothing, niente. Un silence absolu. Il est vrai que je ne pouvais plus lui parler ni l’entendre, vu mon état critique.

Cela faisait longtemps que je ne l’avais pas entendu. J’ai à peine reconnu sa voix. ( ne le dites à personne, surtout pas à Lui, j’ai du aller voir un curé pour qu’il me certifie que c’était bien Lui ; je n’en étais pas sûre, vous dis-je ).

Mais maintenant, comme dit Ballavoine : « dans un monde où le plus beau reste à faire »,

J’ ai tout à accomplir et j’ai déjà presque 40 ans.

There’s not another way, j’en ai bien peur, mais la paralysie n’est plus de mise. Il me faut combattre.

A ce moment-là, toutes les portes seront fermées, il n’y aura plus d’issues possibles. Mais j’aurai tout tenté. J’aurai vécu. Je n’aurai pas flotté entre deux eaux.

2 commentaires:

  1. Vous avez écrit ma vie ou quoi ? qui vous l'a raconté ?

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  2. Je suis contente d'avoir raconté votre vie, AE, c'est la plus belle vie que je connaisse,je ne pouvais pas la laisser dans le secret.

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