lundi 16 février 2009

réalité

http://www.lemessieetsonprophete.com/annexes/edito-index.htm


C’est un article un peu exceptionnel que nous reproduisons. Dans une chronique du quotidien palestinien Al-Ayyam (journal de l’Autorité palestinienne, le 25 octobre 2008), Abd Al-Nasser Al-Najjar dénonce la persécution des Chrétiens dans les pays arabes, notamment sous l’Autorité palestinienne. Des propos que les Chrétiens palestiniens et israéliens n’oseraient pas tenir. Extraits.
Un musulman dénonce les atteintes faites aux Chrétiens


Les Chrétiens sont persécutés non seulement en Irak, mais dans la plupart des pays arabes, sans égard pour leur nombre dans ces pays, ils sont victimes de tous les types possibles de discriminations, ainsi que d'expulsions.
Le problème est que ce ne sont pas seulement les officiels arabes qui gardent le silence [vu que leur mentalité primitive est centrée sur le culte du dirigeant] mais, ce qui est plus inquiétant, les intellectuels arabes, les élites, les organisations non-gouvernementales et les dirigeants du secteur privé. Tous ces groupes observent celle folie sans précédent sans évaluer le danger représenté par ces crimes. (…)
Aujourd'hui, le problème est également répandu en Egypte, au Liban, en Algérie et en Palestine ; même si la situation est un peu différente en Palestine, la tendance est la même.
Soyons honnêtes avec nous-mêmes en reconnaissant courageusement que les Chrétiens palestiniens reçoivent de nombreux coups durs, et continuent de souffrir en silence pour ne pas attirer l'attention. Je ne pense pas ici aux souffrances causées par l’occupation… mais aux agissements de ces vingt dernières années au moins, |qui durent depuis peut-être déjà] le début de l’occupation en 1967, et qui incluent la confiscation des propriétés des Chrétiens, notamment à Bethléem, Ramallah et Al-Birah.
Pour ne rien arranger, ceux qui pillent les propriétés [des Chrétiens], ont du pouvoir ou bénéficient de l'appui de divers éléments, dont des hauts gradés et des membres influents de clans importants.
Les efforts des dirigeants politiques pour remédier au problème se sont soldés d'un échec. Le système judiciaire n'a pas non plus su [résoudre] ces problèmes, qui existent encore aujourd'hui. Ces dernières années, plusieurs de mes amis Chrétiens m'ont confié les souffrances endurées, les menaces, de mort parfois, proférées parce qu'ils avaient tenté de récupérer leurs terres usurpées par d'influents résidents de Bethléem.
En outre, il y a en des tentatives de marginalisation de la culture chrétienne en Palestine, bien qu’elle y soit foisonnante et profondément ancrée. Cela a commencé par des accusations d’impiété [à l’encontre des Chrétiens]. Cette tendance a fini par affecter la société palestinienne dans son ensemble (…)
Malgré toutes les injustices [commises contre les chrétiens], aucune action constructive n’a été prise pour enrayer le phénomène et défendre leurs droits, ni par aucune des trois branches [exécutive, législative et judiciaire], ni par les ONG, ni même par des factions politiques [Des mesures auraient dû être prises] non par gentillesse ou compassion, mais parce que les Chrétiens palestiniens sont des indigènes sur cette terre et se trouvent dans la même situation que nous [musulmans], ayant les mêmes droits et les mêmes devoirs.
Mais le problème de fond ici est peut-être lié a la culture. Nous continuons d’insuffler une culture horrible à nos enfants, culture qui présente les Chrétiens comme des infidèles (…) comme étant « l’autre ». Nous avons besoin d’une injection d’humanisme et de patriotisme. Nous devons hausser le ton et rétablir les droits bafoués des Chrétiens, ceci afin de préser­ver l’équilibre démographique qui permettra de sauvegarder l’unité de notre pays et [d’affirmer] la légitimité de la cause palestinienne.
Souvenons-nous que les tribus d’Arabie étaient chrétiennes. Les meilleurs poètes et écrivains étaient Chrétiens, tout comme nombre de guerriers et de philosophes (...) Ce sont eux qui portaient la bannière du panarabisme. La première université palestinienne a été créée par des Chrétiens.
Assez [d’exemples] ! Ce ne sont pas des mots dont nous avons besoin, mais d’attitudes progressistes, et de vérité, afin qu’elles puissent être présentées aux dirigeants tyranniques, que les clercs et les anciens ne soient pas les seuls Chrétiens restant en Terre sainte et dans la ville de la naissance [de Jésus].
Abd AL-Nasser Al-Najjar

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