samedi 7 juin 2014

Le sacrement de confession

Mon chéri,

Je reviens vers toi pour insister sur un point  : tu n'as pas toujours bien interprété, me semble t-il mon insistance à la confession ou Sacrement de pénitence. Tu ne vois dans cette insistance pénible et maladroite que la crainte d'une mère pour l'âme noire de son fils! Quelque chose qui tient de la honte éprouvée pour un exclu, un moins que rien, un pauvre type sur qui se concentrent toutes les rancœurs familiales.

Tu te trompes bien évidemment.

Moi, ta mère, je n'éprouve qu'une énorme tendresse pour toi, mon fils et comme toutes les mères, je veux le meilleur pour mon enfant. Je veux que tu sièges auprès du Christ, que tu sois à la place d'honneur parce que mon orgueil de mère n'a pas de limite, parce que ma folie orgueilleuse est celle de l'amour. Je ne vois pas tes défauts, je ne connais pas ton péché, mon œil  ne distingue et ne contemple que  ton être comme au jour de ta naissance, c'est tout ce que je vois chez toi, tout ce dont je me souviens, quand bien même tu es un homme maintenant.

La confession est un sacrement bien mal connu de nos catholiques. Il se trouve que j'ai une curiosité pour les choses qui paraissent difficiles ou mystérieuses. Très jeune, on m'a expliqué ce que ce sacrement représentait. Le pardon des péchés. Soit. Mais encore? Le prêtre est le représentant du Christ dans ce pardon. Certes. Mais encore? Ce sacrement soulage bien souvent de façon éphémère, notre conscience. Super. Mais encore?

J'ai découvert, au fur et à mesure de nombreuses confessions (pas assez nombreuses, jamais assez) que ce sacrement, sa grâce particulière, ne se limitait pas à l'effacement de nos péchés souvent bien mal dits et peu distingués par notre conscience trouble.

La grâce de la confession va beaucoup plus loin que cela dans son action et ses effets.

Elle opère une véritable cicatrisation et guérison, comme un cancer dont on arrive à éradiquer la tumeur et les métastases. Il s'agit alors d'une rémission, puis au bout de quelques années, avec prudence, on parle de guérison.

C'est en cela que ce sacrement est une merveille bien trop négligée par nos frères catholiques. Nous n'avons aucune idée de sa puissance de guérison sur certains vices bien ancrés dans nos êtres (corps et âme).
Pour m'être confessée de nombreuses années, toujours des mêmes péchés, je peux témoigner avec force et simplicité de cette puissance de guérison.

Certes, sur cette terre, rien n'est jamais totalement parfait, nous restons pécheurs, avec les racines du mal ancrées en nos âmes, des surgeons poussent de partout à des endroits si je puis dire où l'on s'y attend le moins, mais nous savons comment les guérir et les traiter. Le combat, comme pour les mauvaises herbes d'un jardin ne cesse jamais. Jamais. C'est une guerre. Radicale, permanente, avec ses ruses, ses défaites, ses victoires.

Et ses avancées réelles.
Tu peux voir dans le jardin, dans ma butte aux roses en particulier, que si les mauvaises herbes sourdent toujours ici et là et sous terre, ce qui se voit le plus et le mieux, ce qui poussent de façon harmonieuse et éclatante, ce sont les roses avec leur parfum incroyable. Le bien l'emporte sur le mal.

Tout au long de ces combats qui font rage depuis le jour où nous sommes débarqués sur la plage hostile de la vie, dans le froid, les larmes et le sang déjà, où les victimes se comptent par centaines de milliers, nous avançons en rampant d'abord, puis en nous relevant quand nous le pouvons, puis en nous cachant (de peur et de honte), en tombant souvent. Parfois nous sommes blessés. Gravement. Mortellement même. Mais c'est là qu'intervient Celui qui nous créés et débarqués sur la plage, sur cette terre hostile. C'est là qu'Il nous propose son soutien et qu'Il nous guide dans l'obscurité et la peur, c'est là qu'Il nous soigne, nous redonne des forces, nous guérit. Les Sacrements, c'est Dieu qui intervient dans nos corps et nos âmes. Les sacrements, et celui de la confession en particulier, c'est Dieu-qui-sauve. 

Tu comprends mieux maintenant pourquoi, en bonne mère que je suis, j'insiste tant pour toi et tous mes enfants sur la confession. Comme un traitement vital qu'il ne faut pas négliger, jamais, je vous emmène ou bien vous propose d'aller vous confesser c'est à dire d'aller vous faire soigner en grande profondeur, là même où des médecins ne peuvent rien, des psychologues non plus, mais là où Dieu qui vous connait jusqu'à votre nombre de cheveux, peut tout.

On est parfois bien compliqués, nous autres catholiques, toujours à chercher le pourquoi du comment, toujours à tergiverser, alors qu'il ne s'agit bien souvent que de s'appliquer à croire simplement en la Parole divine.

Dieu ne nous demande pas d'être héroïque, les soldats du débarquement n'étaient pas des héros, loin de là, ils avaient peur, ils se demandaient ce qu'ils foutaient là pour la plupart. Mais ils ont obéi à la parole de leurs chefs.
C'est cela être catholique, c'est être un bon petit soldat. On est débarqué un jour sur la terre, cette vallée de larmes. On est baptisé. On adhère à la Parole donnée et reçue de tout son cœur, de toute son âme, de toutes ses forces. Quelque part on n'a pas tellement le choix au départ. On avance dans la fidélité de cette parole malgré ses faiblesses, son péché, sa peur et ses blessures. Le péché c'est à dire les rafales des armes ennemies,  nous maintiennent dans l'humilité et la volonté tenace d'avancer vers le but. Nous avons la rage de vivre qui augmente au fur et à mesure que nous rampons et buttons et souffrons. On se réfugie dans les bras du Seigneur surtout quand on est blessé. Notre désir de vie est parfois ténu, surtout si nous sommes blessés gravement. Mais nous, les catholiques, avons ce secret de guérison de Celui qui est le Chemin, la Vérité, la Vie.

On croit simplement que Dieu est présent tout au long de notre vie, comme Il nous l'a promis, et qu'Il nous sauve. Et on reste fidèle à cette Parole donnée et reçue.









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