jeudi 5 juin 2014

Josué : du combat spirituel, de la nécessité de l'Eglise dans ce combat.

"... tout est récupérable, rien n'est perdu, d'autres voies s'ouvriront pour donner chance à l'amour." (Père Michel-Marie Zanotti-Sorkine)






A partir du "Josué et les Juges, Histoire sainte", par Dom Moléon

Dans Josué et les Juges, il s'agit de toute la conquête de le Palestine, de la Terre promise, qui s'accompagne de l'éradication brutale des peuples installés sur cette terre promise, avec au cours des années, la lutte incessante, les jougs et les libérations des Juifs à l'encontre de ces mêmes peuples qui reprennent du pouvoir régulièrement selon que les Juifs se laissent aller à une cohabitation accommodante avec eux au lieu de les combattre sans relâche. Bien souvent des jougs d'une vingtaine d'années venaient humilier et écraser les Juifs jusqu'à ce qu'ils se retournent à nouveau vers Dieu pour le supplier de les délivrer, ce que ce Dernier faisait alors par l'intermédiaire d'un personnage éminent (Josué, Débora, Gédéon et d'autres qui suivront).

Ces combats, ces accommodements, ces victoires, ces défaites sont à l'image de notre vie spirituelle qui ne doit jamais accorder une once de répit à ces peuples qui ont pris racine dans notre âme et qui représentent les vices. "Ces populations étaient bien plus nombreuses que les enfants d'Israël, "parce que le nombre des vices est plus grand que celui des vertus... Et ils sont aussi plus forts, comme nous le sentons par le combat que nous livre la nature elle-même.(...) Mais confiante dans l'assistance que Dieu lui a promise, guidée par le véritable Josué, c'est à dire par le Christ, l'âme ne doit pas hésiter à entreprendre la lutte, pour que les vertus entrent en possession du domaine indûment occupé en elle par les vices."
Je peux témoigner personnellement de ces combats et de ces victoires : pendant plus de vingt ans j'ai été humiliée par un vice personnel que je n'arrivais absolument pas à éradiquer et je m'en voulais beaucoup. Néanmoins, je réussis d'abord à m'en confesser une première fois, puis à chaque fois qu'il le fallait. Ce n'était pas très drôle, certaines de ces victoires avaient un goût un peu amer, je savais quelles batailles et quelles défaites m'attendaient... Et puis un jour, Dieu a fini par m'en délivrer... ça a duré plus de vingt ans, et maintenant j'ai d'autres vices qui se dressent à la porte! Mais bon, JE SAIS aujourd'hui qu'avec l'aide de Dieu et une foi inébranlable en sa Miséricorde, on peut se sortir de tout. Et je voulais en témoigner. C'est pourquoi j'insiste souvent sur la confession qui est véritablement le soutien concret, presque physique pourrait-on dire, de Dieu.

L'histoire de Josué
Josué dont le nom signifie Jésus et qui est une figure christique bien évidemment comme tous les grands personnages bibliques. Josué va opérer une entrée fracassante en Terre Promise avec la prise de Jéricho et d'autres prodiges guerriers. La puissance divine va prendre sa pleine mesure avec le peuple Juif tout au long des siècles et si nous transposons ce soutien divin à notre propre cause, nous les élus de Dieu par élection, nous ne pouvons qu'être remplis d'admiration et de bonheur à voir combien Dieu est présent dans ce combat métaphysique qui nous met toute notre vie en opposition au Mal.
Josué avait envoyé deux espions entre les murailles de Jéricho, auparavant pour étudier l'ennemi. Ces deux espions, repérés par les habitants de la ville avaient trouvé refuge dans la maison d'une courtisane nommée Rahab qui leur avait permis, moyennant leur promesse de protection au moment de l'assaut des Hébreux (sa maison serait reconnaissable à un signe extérieur, une corde rouge qui pendrait à la porte), de s'échapper et de revenir auprès de Josué. Rahab a reconnu en les Hébreux, un peuple élu avec une puissance divine unique et s'y soumet avec foi et humilité, au contraire de tous les habitants de Jéricho et de leur roi qui se fichent des préparatifs de guerre de ce peuple arrivé de nulle part avec un Dieu inconnu en étendard.
Dieu ordonne aux juifs et à Josué leur chef de faire pendant six jours le tour de la ville de Jéricho avec les trompettes sonnantes et l'Arche d'Alliance, et au septième jour,  le Seigneur fait dire par l'intermédiaire de son Ange saint Michel, Prince des armées célestes et apparu à Josué : "A cette heure, j'ai déjà, livré entre tes mains Jéricho et son roi, et tous les hommes de guerre."
Josué et le peuple hébreux observent scrupuleusement les instructions divines et au septième jour, ils lancent une grande clameur (de jubilation) devant les murailles de la ville, murailles qui s'effondrent et permettent ainsi aux Hébreux de conquérir la ville et de tuer tous ses habitants, hommes, femmes enfants sauf ceux qui avaient trouvé refuge dans le lupanar de Rahab.

Et maintenant le commentaire moral et mystique qui accompagne l'histoire de Josué :
"Les scofars, ou cors liturgiques, servaient encore chez les Juifs, à annoncer le jubilé, c'est à dire : la remise des dettes, la libération des esclaves, la restitution des biens. Or, transposés sur le plan spirituel, ce sont là les avantages que le Seigneur assure à quiconque veut écouter sa voix. Il ne demande qu'une chose, il ne fait entendre qu'une seule note; il dit et redit inlassablement à l'âme infidèle : Viens. C'est la supplication continuelle que son Cœur adresse aux pécheurs endurcis, c'est la seule condition qu'Il exige pour leur remettre tous leurs crimes, les libérer du joug du démon, leur rendre l'héritage du royaume des cieux. Et l'esprit et l'épouse disent : Viens. Et celui qui entend, qu'il dise : Viens...Cependant la patience de Dieu a une limite. Au septième jour, c'est à dire au dernier âge du monde, Jésus viendra en personne et il viendra au son de la trompette, c'est saint Paul qui nous le dit : Canet enim tuba. Alors les murailles tomberont, les tombeaux s'ouvriront, la terre et la mer rendront leurs morts, les Anges sépareront les bons des méchants. Au milieu de ce cataclysme, il n'y aura de salut que dans la maison de la courtisane. Tous ceux qui se réfugieront sous son toit, tous ceux qui se mettront à l'abri de la corde rouge, c'est à dire de la Passion du Sauveur, n'auront rien à craindre. Ne nous étonnons pas, dit saint Augustin, de voir l'Eglise représentée par une courtisane : dans une sa partie militante, elle est en effet composée de pécheurs, mais de pécheurs qui confessent leurs péchés et qui font pénitence. Tous ceux qui  reconnaîtront qu'elle est la seule arche de salut, seront agrégés au peuple de Dieu et comblés d'honneur. Tous ceux au contraire qui resteront obstinément attachés à l'esprit du monde et murés dans leur orgueil, périront irrémédiablement.

Cette Eglise militante dont je fais partie, voilà ce que j'ai tant de mal à présenter à certains de mes proches ou connaissances qui ne voient en elle qu'une courtisane non pas affriolante mais plutôt défraîchie et entachée et il est vrai que le péché ne rend pas forcément attirant. Mais voici que cette courtisane possède un atout extraordinaire, une foi invincible en son Dieu qui lui a promis Miséricorde et qui l'a déjà sauvée depuis l'aube des temps, si elle acceptait simplement de se mettre à l'abri du Christ et de sa croix.
Voilà qui rend notre Eglise plus attrayante et surtout absolument indissociable d'une véritable foi en Dieu. Etre catholique c'est croire en Jésus Christ, Époux mystique de l'Eglise, c'est croire en notre Salut tout simplement. Etre sauvé c'est se soumettre à l'Eglise du Christ c'est à dire recevoir les fruits de sa Passion.
On ne peut avoir la foi (catholique) sans entrer dans l'Eglise, refuge des pécheurs, Corps mystique du Christ.

Entrer dans l'Eglise -par les sacrements-, c'est se jeter dans les bras du Christ.






2 commentaires:

  1. Parfois, je me prends à regretter que les femmes ne prêchent pas...

    c'est mon côté pst conciliaire.

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    1. Oui enfin là c'est surtout Dom Monléon et les Pères de l'Eglise qui prêchent!
      Mais ces livres sont absolument passionnants et se lisent comme des romans.

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