vendredi 9 mai 2014

La Parole et les Sacrements


Saint [Padre] Pio de Pietrelcina (1887-1968), capucin 
Ep 3, 980 ; GF, 196s (trad. Une Pensée , Médiaspaul, p. 26-27)



« Tu as les paroles de la vie éternelle »


      Il arrive que les abeilles traversent de grandes distances dans les prés avant de parvenir aux fleurs qu'elles ont choisies ; ensuite, fatiguées mais satisfaites et chargées de pollen, elles rentrent à la ruche pour y accomplir la transformation silencieuse, mais féconde, du nectar des fleurs en nectar de vie. Fais de même : après avoir écouté la Parole, médite-la attentivement, examine ses divers éléments, cherche sa signification profonde. Alors elle te deviendra claire et lumineuse ; elle aura le pouvoir de transformer tes inclinations naturelles en une pure élévation de l'esprit ; et ton cœur sera toujours plus étroitement uni au cœur du Christ.




J'ai eu récemment une discussion avec un ami qui m'expliquait que ma façon d'aborder la foi par les sacrements et uniquement par les sacrements était très restrictive selon lui. Pour nourrir sa foi assez fragile, il avait besoin de lectures spirituelles bien ficelées, à la façon de ce Monléon dont parle sur Ilys Lounès et il disait que ce type de lecture, plus que les sacrements, était pour lui une source vitale de foi. ça m'a beaucoup éclairée sur une réaction assez négative et violente que j'observe chez beaucoup de jeunes qui se convertissent ou souhaitent se convertir à l'Eglise catholique lorsque j'évoque l'importance des sacrements. 
En fait, depuis quelques décennies, l'Eglise s'est beaucoup rebattue sur le Dogme et les sacrements (surtout chez les "tradis", depuis les dérives de Vatican II) en disant qu'hors de ces derniers, point de Salut. Ceci parce que la place laissée à la lecture des textes bibliques et des évangiles, à l'exégèse (c'est à dire à l'interprétation des textes), à la Parole en gros (dans la messe vous avez deux parties : une première partie sur la liturgie de la Parole avec les lectures et le sermon et une deuxième partie, la liturgie eucharistique) a pris au regard des puristes ou "tradis" une place trop importante au détriment du sacrement de l'eucharistie (et donc aussi des autres sacrements). Et ceci avec des interprétations exégétiques plus ou moins fantaisistes et parfois carrément opposées au grands docteurs de l'Eglise (comme St Thomas d'Aquin).
Donc il y a eu un retour de balancier, chez un côté plus traditionnel de l'Eglise qui a pris ses distances avec la place accordée à la Parole et qui est plus porté sur les Sacrements.En fait les deux sont très importantes. J'ai moi-même été élevée ds cette vision traditionnelle qui accorde toute l'importance aux sacrements et moins à la liturgie de la Parole. 

Nos théologiens souvent progressistes ne donnent pas forcément envie de faire de l’exégèse et nos prêtres d'aujourd'hui sont bien incapables de faire un commentaire de texte basique, un sermon bien ficelé. Apprennent-ils ce genre de chose au séminaire?
Le fait que ce jeune ami m'explique son propre cheminement et sa pratique de la foi me fait sans doute mieux comprendre la façon d'envisager les choses par de jeunes chrétiens et leur difficulté à pratiquer leur foi c'est à dire à recevoir les sacrements ou bien à faire partie d'une paroisse au sens classique du terme. Il faut qu'ils trouvent d'autres structures ecclésiales pour ce faire : les pèlerinages, les Goums, les retraites dans des abbayes de moines, la Route saint Martin, autant de chemins divers mis à la disposition de catholiques pour recevoir les sacrements dans de bonnes conditions (et aussi recevoir une exégèse souvent déficiente).
Et bien évidemment se procurer ces bons livres de dom Monléon pour continuer à pratiquer cette Parole qui est vivante et source de Vie.

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