samedi 2 mars 2013

Plus le marché est développé moins le gaspillage est grand.



Paul Hodell-Hallitte sur Ilys
"Le capitaliste idéal, ce n’est pas le trader qui dilapide tout son fric en oeuvre d’art, c’est l’ascète radin, c’est Emile Grandet. C’est celui qui abat une vache et trouve une part de marché pour chaque morceau. Poils, cuir, cornes, foie, cervelle, muscles… Plus l’économie est développée  plus la marché est élargi, plus le paysan est susceptible de trouver des clients pour les marchandises les plus étranges. Plus le marché est développé moins le gaspillage est grand.
Toute l’histoire de l’industrie, du commerce, n’est qu’une longue suite d’optimisation des ressources, de réduction des coûts, et donc de chasse au gaspillage. Celui qui gaspille est moins compétitif que celui qui ne gaspille pas. N’importe quelle ménagère de moins de cinquante ans comprend que recycler la viande en hachis n’a rien d’un geste pour la planète.
Les décroissants sont au contraire de fervents partisans du gaspillage. Il n’y a pas de plus grand gaspillage que de passer des heures, des jours, des semaines en plein hiver les pieds dans la boue pour obtenir deux patates et trois carottes. Celui qui refuse le gaspillage investit son talent ailleurs, dépense une partie de son fric dans l’achat de patates et in fine obtient le même résultat que le décroissant en cinquante fois moins de temps et sans terre sous les ongles.
Le décroissant voudrait contraindre l’informaticien à planter des poireaux, à gaspiller son temps et son énergie dans une telle activité. Avant, l’informaticien gagnait ses poireaux en 10 minutes de travail derrière un ordinateur. C’est ça, la chasse au gaspillage."

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