vendredi 21 décembre 2012

De la foi et de la morale




"Aussi, celui qui désire vivre l'amour jusqu'à rejoindre son paroxysme risque bien de ne trouver que Dieu pour l'y inviter et pour le comprendre. Dès lors, je crois sincèrement que les amoureux de l'amour, surtout ceux qui veulent le servir dans sa tonalité universelle, ceux qui le rêvent grand, absolu, continu, et qui n'imaginent pas un seul instant que l'amour ne soit pas éternel dans ses promesses et intense dans ses manifestations, se retrouvent dans la nécessité de réfléchir à l'existence d'un Dieu qui expliquerait leur soif infinie d'aimer.
(...)
Il faut donc en convenir : si la foi en Dieu n'est pas en soi nécessaire pour marcher honnêtement au milieu du monde, le but de la foi n'est donc pas de faire la morale à notre vie mais de pousser l'amour comme nous l'avons vu, à rejoindre les sommets ou à descendre en des abîmes insoupçonnés à l'exemple du Christ qui, à force de trop aimer, se laisser suspendre au sommet d'un bois comme un vulgaire quartier de venaison. Se poser des questions sur l'existence de Dieu ne consiste donc pas à s'encombrer l'esprit et à compliquer sa vie en y introduisant un système éthique complexe et écrasant, mais bien plutôt à la recentrer sur l'essentiel qui est l'amour, et l'amour fou, source de joie et d’accomplissement quand il envahit un être."

(Croire, par Michel-Marie Zanotti-Sorkine, éd. Artège)

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