lundi 1 octobre 2012

Un beau destin, Ayrton Senna





Mon mari  m'a enregistré une très belle émission retraçant la vie du pilote automobile triple champion du monde dans les années 90, Ayrton Senna. Je ne connaissais pas très bien le personnage, j'avais suivi quelques courses mythiques, le duel avec Alain Prost, son décès tragique sur le circuit de Monza mais je souhaite vous faire partager les réflexions qui me sont venues à l'esprit en suivant une vie hors du commun et dans le même temps une vie belle dans ses épreuves surmontées et sa simplicité réussie.

Une vision superficielle de ce pilote a souvent provoqué la conclusion rapide et erronée d'un fou-furieux du volant, incapable de maîtriser ses pulsions et son agressivité. La vérité est beaucoup plus complexe que cela et même complètement à l'opposé de cette imagerie qui lui a collée injustement à la peau et qui a été par ailleurs distillée perfidement par ses détracteurs à commencer par son rival sur les circuits, Alain Prost. L'émission s'emploie à rétablir la vérité et ce faisant elle dévoile une figure d'homme exemplaire, une vie dignement vécue selon les valeurs de courage, de travail, d'humilité et d'excellence. La dimension chrétienne que les auteurs de l'émission soulignent chez Ayrton Senna complète un tableau magnifique que je vous livre du mieux que je peux.


Le talent à l'état pur : faire danser sa voiture

En 1978 Ayrton Senna débarque en Europe pour son premier championnat du monde en Kart et le discours qui est le sien ne variera plus d'un iota jusqu'à sa mort : "Il s'agissait à l'époque, explique t-il, de vraies courses, du vrai pilotage. Pas d'enjeux stratégiques alors, pas d'enjeux économiques, de la course à l'état pur."

En parlant ainsi, Senna se campe d'emblée dans ce qu'il est profondément ; un pilote de course.  Sa mère raconte qu'à l'école le jeune Ayrton était concentré au maximum pendant ses cours pour pouvoir apprendre ses leçons au plus vite et ainsi rentrer chez lui faire du Kart... "J'ai des milliers et des milliers de kilomètres derrière moi, j'ai dû me battre très jeune, j'ai laissé ma famille et mes amis pour venir en Europe, tout n'a pas été facile" explique t-il pudiquement.
Il est un pilote de course, c'est son talent, son génie et il met tout en oeuvre pour le faire fructifier ce talent, dès son plus jeune âge. Ses parents, voyant sa détermination et surtout son travail, finiront par l'aider de leur mieux dans cette voie particulière.

Son talent éclate littéralement dès le premier grand prix disputé à Monaco en 1984 et Prost ne s'y trompera pas : "Ce qu'Ayrton a fait, à Monaco, c'était du génie à l'état pur" explique sobrement un journaliste sportif. Senna qui pilote une Talman (petite écurie non performante) part de la 13ème place et remonte jusqu'à la deuxième place, juste derrière Prost qui, sentant le danger, demande à arrêter la course pour cause... de pluie. Il obtient l'arrêt des frais. Senna, avec quelques tours supplémentaires aurait certainement dépassé notre pilote français.
En 1985, première victoire de Senna d'un grand prix, au Portugal, là encore sous la pluie : "Senna gérait la pluie avec génie" explique à nouveau un journaliste. Cette victoire fait dire à Senna : "C'est comme une drogue, une sensation tellement intense qu'ensuite on passe sa vie à la rechercher..."
Tout Senna est dans cette phrase : il est pilote de course c'est à dire qu'il court pour la victoire. A Jackie Stewart qui lui reproche de casser trop de voitures il s'emporte : "Je ne comprends pas... Lorsqu'on est pilote, on court non pas pour la deuxième ou la troisième place mais pour la première, pour la victoire!! Il faut bien évidemment prendre des risques, c'est obligé dans ce domaine!!"

Le talent de Senna se caractérise par sa rapidité. Il était rapide, il plongeait dans les virages, freinait à la dernière seconde, exploitait au-delà de ses capacités la voiture, bref, il faisait danser sa voiture, littéralement. Si on observe la carrière de Senna, c'est son tempo et sa détermination qui frappent. Et au fond, son intelligence. C'est à dire son génie.

En 1988, alors pilote chez McLaren, coéquipier de Prost, au grand prix de Monaco, Senna raconte : "Je ne pilotais plus de façon consciente. J'étais entré dans une dimension. Le circuit était devenu un tunnel dans lequel je m'engouffrais encore et encore, toujours plus loin. Je me suis aperçu que j'allais au delà de toute perception consciente." Il reçoit alors un message de l'équipe McLaren : "Ralentis, tu vas beaucoup trop vite par rapport aux autres!!" Il fera alors une erreur de pilotage et perdra sa première place et son avance incroyable. De cette erreur il tirera partie, comme toujours,et reviendra plus fort que jamais dans les courses suivantes. "Une mauvaise course pour cinq courses gagnantes, c'est le deal", réfléchit-il mi figue mi raisin.

A l'inverse,  Prost -surnommé parmi ses pairs "le Professeur"- était un pilote méthodique, capable de prendre une deuxième ou troisième place au lieu de gagner si cela servait ses intérêts. Il connaissait les rouages de ce sport à la perfection et à ce jeu-là il était imbattable... Ou presque.
Prost n'avait pas le talent de pilote de Senna, c'est évident,  mais il possédait tout de même un talent calculateur et stratégique avéré.

Des épreuves pour des victoires: se battre, le lot quotidien.

En observant toute sa carrière, on s’aperçoit que Senna a dû se battre au delà du possible dans chaque courses ayant un enjeu essentiel : nous l'avons vu avec son premier championnat (voiture non gagnante, pluie) et son génie se manifeste de façon encore plus flagrante au grand prix du Japon en 1988 où il concourt pour son premier titre mondial : Senna va caler au départ et va réussir à remonter de façon inouïe jusqu'à Prost et... le dépasser. Sous la pluie of course. A la question d'un journaliste : "Qu'est-ce que cela vous fait d'être champion du monde?", il réponde brièvement : "Je me sens en paix".
En paix parce qu'il s'est enfin accompli personnellement dans ce qu'il est au fond de son être :  un Pilote. "Je ne pouvais pas abandonner mes objectifs, ma passion, mon rêve, ma vie. C'est cela ma vie" s'écrie t-il après avoir suivi de près l'accident grave d'un pilote concurrent au grand prix d'Espagne en 1990.

En 1989, au grand prix du Japon, après avoir été percuté fielleusement par Prost, il repart avec une voiture déglinguée, les commentateurs soulignent qu'il est im-pos-si-ble qu'il remonte la course et pourtant il va dépasser les pilotes un à un et gagner. Sa victoire sera contestée par Prost -nous le verrons ensuite-, mais il n'empêche que là aussi, victoire dans l'épreuve et la difficulté.

 De même, au grand prix du Brésil  -sa patrie- en 1991, Senna prend la tête mais sa boîte de vitesse va se bloquer sur le 6ème rapport au beau milieu de la course : impossible de continuer! Il décide néanmoins de rouler, en 6ème, et.. remporte la victoire. Le cri qu'il pousse alors à peine la ligne d'arrivée franchie tient plus du hurlement de douleur que du cri de joie tellement l'effort mental et physique a été démesuré ... Il perd connaissance et finit par sortir de sa voiture complètement bloqué au niveau du cou et des épaules : "La douleur était inconcevable" décrit-il. Et le journaliste d'ajouter : "C'est à ce moment là qu'il a été le plus héroïque". On le voit effectivement tenter de soulever sa coupe, grimacer de douleur, puis, dans un geste "ultime", lever droit comme i son bras avec le trophée au bout...

En 1993, Prost signe chez Williams dont la voiture bénéficie d'une technologie électronique d'avance sur toutes les autres voitures. Prost, prudent et stratégique, comme toujours,  ne demande qu'une seule chose dans son contrat, c'est de ne pas avoir comme co-équipier Senna. Prost était ainsi assuré à 100% d'un 4ème titre mondial qu'il obtiendra. "Quand on entre dans ce genre de guerre électronique, on peut se retrouver complètement coincé. L'Electronique réagit à une situation donnée. Peu importe qui vous mettez dans la voiture, c'est l'électronique qui conduit, pas le pilote. Je ne pense pas que se soit souhaitable si on veut voir un vrai championnat du monde de... pilotes" commente dédaigneusement Senna. Malgré la réussite indiscutable de son grand rival, Senna conduit merveilleusement bien sa voiture beaucoup moins performante. Et Prost parti, Franck Williams embauche immédiatement  Senna. Mais alors, les hautes instances de la formule 1 décident d'obliger toutes les écuries à se séparer des nouvelles technologies mises en place et la Williams pilotée par Senna devient une voiture quelconque, encore moins stable que les autres. Tout est à recommencer de zéro estime Senna plus concentré que jamais dans ses objectifs.

La rivalité avec Prost : l'injustice subie 

L'opposition entre les deux pilotes est avant tout une opposition absolue de style. L'un est calculateur et courre comme on joue aux échecs, l'autre courre droit devant, sans atermoiements, pour la victoire.
"Ayrton Senna avec son amour de la vérité était moins habile que Prost pour mettre en jeu l'autre aspect de ce sport : le jeu des intérêts stratégiques." explique lucide un journaliste sportif. Tout est dit dans ce commentaire. Senna est pilote de course, dans son être même pourrait-on dire. Séparer Senna de la fonction de pilote c'est détruire la personne qu'il est, l'entité qu'il représente. Mais vous pouvez couper Prost de cette fonction de pilote, ce dernier y survivra si je puis dire et c'est bien ce qui s'est passé :  Senna est mort au volant de sa voiture.
Prost a cette phrase à propos de Senna qui montre à quel point il était totalement différent de son rival : "Ayrton Senna a un petit problème parce qu'il se croit immortel parce qu'il croit en Dieu... Je trouve cela dangereux pour les autres pilotes." dit-il assez perfidement.
Senna répond avec une grande dignité et lucidité : "Le fait que je croie en Dieu, que j'ai la foi ne veut pas dire que je me crois immortel, invulnérable même si c'est qu'on raconte. J'ai autant peur que les autres de me faire du mal. Quand on pilote une voiture de formule 1, le danger est constant." Et l'on constate, au cours de l'émission regardée que ce dernier, à chaque accident subi par ses concurrents, se rendait immédiatement sur les lieux pour témoigner par sa présence de son empathie avec le blessé; c'est assez frappant de voir que Prost lui ne bougeait pas des écuries. Du moins c'est que j'ai remarqué dans l'émission mais peut-être me trompé-je... Senna,  après être venu immédiatement sur les lieux de l'accident d'un pilote dont le corps disloqué crève les écrans au grand prix d'Espagne 1990, se confie : "J'ai compris que jamais je n'abandonnerais ma passion même après avoir vu ce que je venais de voir. J'ai dû prendre sur moi, retourner à ma voiture et continuer encore et encore mais mieux qu'avant. C'était le seul moyen d'occulter l'impact que ça avait eu sur moi. Je n'étais tout simplement pas prêt à abandonner même si j'avais peur de continuer."

Motivation pour être encore meilleur qu'auparavant, décision de surpasser ses peurs, bref, volonté de faire face et de s'accomplir dans ce qu'il est profondément. Un parcours de pilote exemplaire pour une vie d'homme réussie."Il était d'une grande humilité ce qui n'est pas courant chez les pilotes" témoigne Watkins, un médecin sur les circuits et bon ami d'Ayrton Senna.
A l'inverse, Prost qui en 1991 se fait virer de Ferrari pour avoir critiqué la voiture, est toujours en train de reporter la responsabilité de ses erreurs sur les autres, la voiture, le temps etc mais jamais il ne se remet en question lui-même ironise assez lucidement Senna qui ajoute : "Au lieu d'améliorer ses propres compétences, Prost a trouvé commode de m'attaquer."

A partir de cette opposition fondamentale entre deux styles, deux personnalités, deux hommes, la rivalité éclate au grand jour et Prost gagne une première manche au grand prix du Japon en 1989 : au départ de la course, si Senna ne terminait pas la course, Prost était assuré de remporter le titre de champion du monde.
Prost ne va pas laisser passer Senna au premier virage et le percute. Mais Senna, malgré une voiture déglinguée réussit à repartir et passe par une chicane pour se remettre dans la course. Il effectue l'exploit inouï de gagner cette épreuve. Mais Prost entre temps est allé se plaindre aux jurés (et en particulier à Balestre, président français de la FIFA et favorable à Prost) de la façon dont Senna s'est remis dans le circuit et le pilote brésilien sera déchu de sa victoire et de son titre de champion du monde.."J'ai été traité comme un criminel" raconte Senna qui a failli arrêter la Formule 1 à ce moment-là, dépassé par le traitement injuste dont il est la victime véritablement innocente. Mais alors qu'il est au fond du gouffre, Ron Dennis, directeur de McLaren (écurie de Senna) va lui dire : "Lorsqu'on croit que ses valeurs sont justes alors, se défiler devant les forces obscures qu'on rencontre dans la vie n'est pas une option viable"... Et Senna va reprendre du service, sa vie.

L'année suivante, en 1990 la situation inverse se présente au grand prix du Japon toujours : si Prost ne termine pas la course il sera privé de son titre de champion du monde. Cette fois Senna a compris la leçon et il est décidé à se battre avec les mêmes armes stratégiques que Prost, d'autant que Balestre continue de lui mettre les bâtons dans les roues (en exigeant une "mauvaise" pôle position pour Senna) : Senna percute la voiture de ce son rival, l'empêchant de continuer la course et remporte froidement le titre mondial. Senna se révèle aussi bon que son Prost au jeu stratégique, Justice lui est rendue. Il ne gagne pas comme pilote mais sa victoire est malgré tout exemplaire. "Impeccable dans ses voies" pourrait-on dire, et le pluriel est ici important : il n'y a qu'une finalité, la victoire, mais plusieurs voies pour l'obtenir et Senna se révèle doué dans les deux possibles, au grand dam de Prost.

La mort de Senna : un cadeau de Dieu

En Avril 1994 Senna est au départ du grand prix d'Imola, sur le circuit de Monza en Italie. Le vendredi d'avant, pendant les essais, Senna fait un tête à queue, sa voiture est mal équilibrée, Senna est hyper tendu. Barichello, toujours pendant les essais, fait un accident mais s'en sort indemne. Puis c'est le terrible accident du pilote autrichien Roland Ratzenberger qui décède à l'hôpital... Senna, arrivé sur les lieux du drame se met à pleurer. Watkins, son ami médecin, l'adjure d'arrêter la compétition et de partir à la pêche avec lui. Senna répond laconiquement : "Je ne peux pas arrêter".

Le 1er mai 1994, le jour du grand prix, la soeur d'Ayrton Senna raconte : "Ce matin là quand il s'est réveillé, il a demandé à Dieu de lui parler. Il a ouvert la Bible et a lu un passage qui disait que Dieu lui ferait le plus beau des cadeaux. Ce cadeau, ajoute la soeur du pilote, c'était Dieu Lui-même."

Ayrton heurte un mur à pleine vitesse, après une longue ligne droite. La voiture sera seule mise en cause. Watkins témoigne après avoir pris en charge Senna : "J'ai entendu tout à coup un soupir et j'ai senti que son corps se relâchait. C'est à ce moment -et je ne suis pas croyant- que j'ai compris que son âme nous quittait." 

Senna n'avait pas la moindre contusion, pas le moindre os cassé, simplement une blessure mortelle à la tête.


"Rien ne m'éloignera de l'amour de Dieu" peut-on lire sur sa plaque tombale.

 Senna n'aura de cesse de faire fructifier ce qu'il est profondément, un pilote de course, il le fera toute sa vie, en travaillant comme un forcené sans jamais abandonner malgré des épreuves nombreuses, la trahison, la peur, le découragement face aux avancées technologiques dont il ne bénéficie pas."Je me sentirai heureux que lorsque je me sentirai complet, ce qui n'est vraiment pas le cas pour le moment", dit-il après son troisième titre mondial. Dieu le récompensera d'une certaine façon en l'enlevant à Lui alors qu'il était au volant de sa Formule 1. Une vie d'homme réussie et une mort à l'image de ce parcours exemplaire.





5 commentaires:

  1. Très beau portrait. Merci.

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  2. L'émission, sur laquelle je suis tombé par hasard (et en son début), il y a une quinzaine de jours, était en effet fort bien faite. Cependant, elle était aussi assez fortement hagiographique, et je crois que vous vous êtes en partie laissé prendre par elle, notamment pour tout ce qui concerne les rapports entre Prost et Senna.

    D'abord, il est excessif de faire passer Prost pour un pilote “prudent”, qui serait devenu triple champion du monde essentiellement par ses qualités stratégiques ou de bon “communicant”. Dès son arrivée dur les circuits, en 1980, Nigel Mansell souffle à Nelson Piquet, à propos de ce “petit jeune” : « Il va falloir se méfier : il est très vite (jargon de pilote…). » Prost était en outre, à sa grande époque, le meilleur “metteur au point” du circuit, celui qui obtenait le meilleur d'une voiture donnée.

    D'autre part, Senna n'était pas un ange, il était lui aussi capable de jouer des médias, de distiller de fielleuses petites phrases au bon moment. Et, oui, en course, il pouvait devenir dangereux, il l'a prouvé à plusieurs reprises.

    Du reste, et j'en terminerai là-dessus, il est significatif que le réalisateur de l'émission, dans sa volonté d'accentuer la différence entre les deux pilotes, ait omis d'inclure dans son montage la phrase adressée par Senna à Prost (devenu consultant pour TF1), quelques heures avant de mourir, alors qu'il exécute le tour de circuit en commentant chaque partie pour la télé : « I miss you, Alain… » Phrase qui, évidemment, scellait définitivement la réconciliation.

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    1. Oui, vous n'êtes pas le seul à m'avoir envoyé des critiques pour rééquilibrer la balance sur le parti-pris pro Senna de l'émission et de moi-même...
      Vous avez évidemment raison sur tout, certainement que Senna n'était pas un ange et même plutôt un démon quelque part -dans tous les cas, obsédé par le démon de la réussite- mais il n'empêche : je garde une espèce de fascination admirative pour ce type de personnage qui voue toute sa vie à son "art", qui lui sacrifie tout -et tous.

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    2. Ah mais, fascinant, il l'était bel et bien ! Et quel panache sur la piste ! Du reste, j'ai cessé (et Catherine avec moi) de m'intéresser à la F1, quasiment du jour au lendemain, après sa mort : voir tourner inlassablement en tête le grisâtre Schumacher ne me disait plus rien…

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    3. Oui tout à fait, après Senna, c'est devenu plus morne.
      Je pense que le problème de ma fascination vient aussi du fait que la conduite automobile est -était parce que je me suis calmée depuis Gabrielle et puis je vieillis tout simplement- pour moi un de mes "démons" favoris :
      http://oralaboraetlege.blogspot.fr/2009/03/blog-post.html

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