vendredi 13 juillet 2012

Speedy


Chaton récupéré hier au soir en sortant du cinéma; il était coincé dans le moteur d'une voiture garée. Maintenant il est chez les crevette mais je ne sais pas pour combien de temps. Gabrielle va devoir lui prêter ses biberons.


Dans la nuit, Maman a voulu nous changer de nid... Nous sommes partis à la queue leu leu, parfois Maman m'aidait en me prenant par le cou dans sa gueule... A un moment donné, il y a eu un bruit effrayant, un grondement terrible et nous avons galopé comme des fous droit devant... Quand j'ai repris mes esprits, tout le monde avait disparu. Maman, mes frères et soeurs. J'étais seul dans le noir et le froid. J'avais très très peur. J'ai grimpé le long d'un conduit crasseux et puis cul de sac! J'étais coincé. Je miaulais désespérément pour rappeler ma mère.. Mais elle ne venait pas, ne viendrait plus. Je le savais au fond de moi-même et pourtant je continuais à crier.

Tout à coup, j'ai entendu d'autres bruits terrifiants, des bruits différents chacun. Une voix grave et voilée, et des sons plus aigus autour. La première voix s'est arrêtée à ma hauteur et j'étais tellement désespéré que je n'ai pas suivi les consignes que Maman nous avait apprises, ne pas se faire remarquer, en aucun cas, lors de présences étrangères... J'ai miaulé de plus belle. La voix s'est exclamée, puis, avec impatience me semble t-il a fureté autour de mon piège obscur. Puis elle est partie... J'ai cru que c'était la fin, je ne disais plus rien... Mais alors, un gros déclic, une lumière aveuglante, je suis dans la nasse d'un monstre. Un autre me récupère, et je reconnais, contre son coeur, la voix. Je suis contre son coeur et sa voix me parle directement à mon propre coeur battant parce que mon pauvre petit cerveau n'imprime plus rien. Je ne bouge plus, je ne gémis plus, je suis au chaud, je suis bien. Je suis sauvé.

7 commentaires:

  1. « L'enfant qui sait se pencher sur l'animal souffrant saura un jour tendre la main à son frère. » Albert Schweitzer

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    1. Ah ben oui Suzanne; quand j'étais plus jeune, je passais des heures à sortir les insectes qui se noyaient dans la piscine familiale. Même les insectes, je n'aime pas les voir souffrir.J'ai un souvenir qui me saisit encore aujourd'hui : un matin, très tôt, je vais à la piscine pour ma pêche et je vois en train de couler une énorme araignée... elle avait sur son dos plein de minuscules araignées, qu'elle supportait vaillamment tout en se noyant... J'avais très peur de ces bestioles, et celle-ci était vraiment monstrueuse mais je me suis dit qu'elle était vraiment une mère exemplaire... Surmontant ma répugnance, j'ai réussi à la choper (avec une palme) et à la sortir de l'eau.

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  2. ca me met les larmes aux yeux, ce texte. En fait, non, ca me fait chialer.

    C'est dans mes idess. Je dis bien dans mes idées, j'emploie ce mot à dessein.

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  3. Gil-Gato Montés13 juillet 2012 à 13:59

    Trop mimi. Faut l'garder, it's an order from the politburo of cats.

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  4. On a des devoirs envers celui à qui on sauve la vie.

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  5. C'est dégueulase , ce que vous faites , là .

    Parlez de communistes noyés . Là , on ne pleure pas .

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