"Ce garçon, pensait Rearden, avait une mère qui avait tremblé d'inquiétude bienveillante chaque fois qu'elle l'avait vu vaciller sur ses petites jambes lorsqu'elle lui apprenait à marcher, qui avait dosé ses biberons avec la précision d'un joaillier, qui avait suivi avec zèle les derniers conseils de la science pour nourrir et soigner son enfant, protégeant son corps vulnérable contre les microbes... Puis elle l'avait confié à des hommes qui en avaient fait un névrosé bourré de culpabilité, qui lui avaient enseigné qu'il était dépourvu d'esprit et qu'il ne devait surtout ne jamais se mêler de penser. Si elle l'avait nourri de restes avariés, si elle avait mis du poison dans sa nourriture, la mort aurait été plus, moins pernicieuse, songeait Rearden.
Il pensa à toutes les espèces vivantes qui apprennent à leurs petits à assurer leur subsistance; aux chats qui apprennent à chasser à leurs chatons : aux oiseaux qui apprennent à voler à leurs oisillons, au prix de nombreux efforts... Et pourtant, l'homme, qui n'a pour survivre que sa faculté de penser, manque à son devoir d'apprendre à penser à ses enfants. Pire : il les éduque de manière à détruire leurs cerveaux et à les convaincre, dès leur plus jeune âge, que penser est vain, voire nuisible.
Des premières aux dernières rengaines assénées aux enfants, c'est comme une succession de chocs qui finissent par bloquer son moteur, par inhiber le pouvoir de leur conscience : "Ne pose pas tant de questions, un enfant doit se taire!" "Qui te demande de penser, c'est comme ça!" "Ne discute pas, obéis!" " N'essaie pas de comprendre, contente-toi de croire!" " Ne te rebelle pas, adapte-toi" " Ecoute ton coeur, pas ta tête!" "Qu'est-ce qui te permet de croire que tu sais! Tes parents, eux, savent ce qui est bon pour toi" " Qu'est-ce qui te permet de croire que tu sais! La société, elle, sait ce qui est bon pour toi" "En vertu de quoi veux-tu résister? Toutes les valeurs sont relatives!" "Qui es-tu donc pour vouloir échapper à la balle d'un tueur? Ce n'est qu'un préjudice personnel!"
Les hommes frémiraient, pensait Rearden, s'ils voyaient un oiseau rogner les ailes de son petit avant de le pousser hors du nid pour qu'il se débrouille seul. Et pourtant, c'étaient ce qu'ils faisaient à leurs enfants.
Ce jeune homme avait été lâché dans le monde armé de phrases creuses, à charge pour lui de survivre. Il avait avancé tant bien que mal, faisant son possible, protestant, hurlant d'incompréhension et d'indignation, pour périr la première fois qu'il avait tenté de s'envoler avec ses ailes rognées.
Il fut un temps où existait une autre race de professeurs, qui avaient éduqué les bâtisseurs de ce pays, pensait Rearden. Les mères feraient bien de partir, à genoux s'il le fallait, à la recherche d'hommes comme Hugh Akston, pour les supplier de revenir."
(Ayn Rand, La Grève, éd. Les Belles Lettres, p. 993)
Justement , il s'agit d'apprendre aux enfants à s'adapter .
RépondreSupprimerA l'heure actuelle , apprendre aux enfants à se prostituer (au sens figuré , ahem ...) , à se plier à la hiérarchie la plus stupide , à ne pas faire de vagues , à se conformer à l'air du temps , à se vendre pour pas grand-chose est peut-être plus "utile" que d'avoir pour mission de faire de ses enfants des hommes et des femmes droits , solides et intègres .
S'il on veut que ses enfants gardent un tant soit peu de principes , il est impératif de contrebalancer leur "inadaptation" au monde moderne par un sens de l'ascèse ou une éthique du travail terriblement oppressante . Revenons aux fondamentaux du Protestantisme ! ^^
Personellement , je préfère Roark ... ^^
Mais Roark s'était donné une mission sacrée , a mangé son pain noir des années avant de sortir la tête de l'eau .
Il est resté droit dans ses bottes , certes ... Mais s'il s'était simplement adapté , s'il avait trouvé un poste médiocre d'architecte de seconde zone dans un cabinet d'architecte en renonçant à ses principes , il aurait eu une vie plus simple et confortable .
En tout cas , sa Mère lui aurait probablement conseillée de baisser la tête et de s'adapter . Une éducation donnée uniquement par la Mère donne certainement de belles portées de prostituées . Les femmes sont prêtes à toutes les compromissions pour un peu de beurre dans les épinards .
Sans le Père , ou au moins la figure du Héros ou du Saint , notre monde serait probablement une belle saloperie .
Je ne sais pas pour les mères... je pense qu'une mère est tout à fait capable de comprendre qu'apprendre à penser fait partie de l'essence même de l'homme! De sa survie justement en tant qu'homme (ce qui intéresse en premier chef les femmes et les mères).
RépondreSupprimerLe fait qu'aujourd'hui une mère préfère dire à son enfant : "ne te protège pas par tous les moyens parce que tu risques en défendant ta vie de tuer un autre homme"; en niant son droit élémentaire à la légitime défense par exemple, hé bien on mesure l'inversion complète des valeurs. L'irrationalité est complète et lorsqu'il n'y a plus de raison, il n'y a plus d'être humain à proprement parler.
Une Mère apprendra naturellement à son enfant à sauver ses fesses , elles seront prêtes à conseiller à leurs enfants toutes les compromissions pour qu'ils ne prennent pas de risques .
RépondreSupprimerLes femmes ont des principes quand ça paye . Il est probable qu'un semblant de vertu féminine se soit maintenue pendant des siècles uniquement sous la menace de l'enfer ou de peur de se faire mal voir par la paroisse .
On peut se demander quel pourcentage de femmes auraient couchées avec des Allemands si elles en avaient eu l'opportunité ! ^^
Pour faire des enfants des hommes et des femmes efficaces , droits , intègres , enfin toutes les qualités requises , la part d'éducation féminine ne doit pas dépasser un certain seuil . Il n'y a pas plus corruptible et faible face à la facilité qu'un gosse élvé par une femme .
Les femmes sont tout simplement inaptes à l'Héroisme . Je suis conscient qu'on ne vit pas uniquement avec de beaux principes , mais il manquera toujours au femmes cet entêtement à suivre sa voie malgré les embûches , à avoir ses propres critères de jugement , etc ...
Le pragmatisme des femmes est souvent effrayant .
La Mère apprendra plus sûrement à ses enfants à survivre qu'a vivre . Précisément parce qu'elles possèdent l'instinct reproducteur , leur sens du sacrifice ne peut s'accomplir que pour la vie biologique , le corps , ce qu'il y a à l'intérieur ne les concernent pas .
Rearden, Hugh Akston... Je ne sais pas ce que vaut Ayn Rand comme romancière (pas grand'chose, paraît-il), mais les noms de ses personnages sont franchement nuls...
RépondreSupprimerHank Rearden est mon héros préféré dans la Grève, Bob! Il me fait penser à mon mari. Non mais.
RépondreSupprimerProlo : "La Mère apprendra plus sûrement à ses enfants à survivre qu'a vivre"
Justement, la survie (ou la vie tout court) pour un homme ça passe par la raison! Donc l'apprentissage de la pensée. Une femme comprend fort bien toutes ces choses là et c'est pourquoi instinctivement elles iront réclamer, à genoux s'il le faut, de bons éducateurs ou professeurs! Sauf celles évidemment qui ont l'esprit complètement dévoyé et plus cet "instinct rationnel" qui caractérise l'Homme.
" elles iront réclamer, à genoux s'il le faut, de bons éducateurs ou professeurs! "
RépondreSupprimerC'est bien ce que je dit ! ^^
Ahem ...
Hé bien elle feront leur devoir,tout simplement, espèce de lourd!^^ Admirables je vous dis, les mères.
Supprimer"Les femmes sont tout simplement inaptes à l'Héroisme " ouais hé bien relisez certaines figures féminines de la Bible : je prends ici uniquement la Bible mais nous pourrions développer sur des périodes plus modernes.
RépondreSupprimerLa mère de Moïse qui cacha son fils puis elle charge Myriam, la soeur de Moïse, de surveiller la corbeille sur le fleuve où elles ont mis l'enfant... qui sera recueilli par une troisième femme, la fille de Pharaon : un complot féminin héroïque.
Et Judith! j'aime beaucoup Judith : "Je vais accomplir une action dont le souvenir se transmettra aux enfants de notre race d'âge en âge"(jd 8, 32) et "Maître du ciel et de la terre, Créateur des eaux, Roi de tout ce que tu as créé, toi, exauce ma prière. Donne moi un langage séducteur, pour blesser et pour meurtrir..."
Et couac; elle décapite Holopherne!
Enfin l'admirable mère des sept frères qu'elle encourage à mourir dans d'horribles souffrances plutôt que de renier leur foi!
"Éminemment admirable et digne d'une illustre mémoire fut la mère qui, voyant mourir ses sept fils dans l'espace d'un seul jour, le supporta courageusement en vertu des espérances qu'elle plaçait dans le Seigneur. Elle exhortait chacun d'entre eux, dans la langue de ses pères, et remplie de nobles sentiments, elle animait d'un mâle courage son RAISONNEMENT de FEMME."(Livre 2 des Maccabées, chapitre 7, v20-21)
" un complot féminin héroïque. "
RépondreSupprimerAh ! Oui , l'aptitude prodigieuse au complot ... Merci , j'ai faillit oublier ce détail . ^^
En même temps , les actes d'Héroisme féminins sont tellement rares qu'ils méritent d'être mentionnés . Ici , ils ont eu de l'écho .
C'est vrai que c'est un best-seller qui s'est bien vendu . Plus que "La Grêve" , il paraît .
" Justement, la survie (ou la vie tout court) pour un homme ça passe par la raison! "
Mais les femmes font tout le contraire ! Elles ont pour devoir de protéger leurs enfants , quel qu'en soit le prix . Une mère seule ne peut qu'enseigner à survivre , et le manque de valeurs masculines fera de cette futur vie une vie faite de bassesses et de compromissions permanentes .
Les "filles-mères" étaient vues comme des putains . Ce n'est plus le cas , mais leur enfants ont toujours de fortes chances de le devenir , du moins mentalement .
Seule la survie du corps importe chez la mère . Le père est la pour couper le cordon , pour faire d'un enfant un homme . Ce cordon qui ne se brise pas , ce lien invisible va faire que l'enfant ne pourra vivre et se sacrifier , sa survie est indispensable pour la mère .
On ne peut véritablement vivre en ayant l'obligation de ne pas mourir , et c'est cette obligation inculquée à l'enfant par la mère qui force à toutes les bassesses .
" Enfin l'admirable mère des sept frères qu'elle encourage à mourir dans d'horribles souffrances plutôt que de renier leur foi! "
Je suis prêt à parier que c'était un homme avec une perruque .
Je n'avais jamais remarqué , mais entre la Bible et la Grêve , vous ne lisez que des best-sellers !
RépondreSupprimerPas très élitiste , tout ça ...
Prolo : "Elles ont pour devoir de protéger leurs enfants , quel qu'en soit le prix ."
RépondreSupprimerJustement, je ne vois pas pourquoi vous vous obstinez à leur reprocher ce fait, ce pour quoi elles sont faites, les mères. Ne moralisez pas ce qui est de l'ordre de la nature. Et si vous tenez à moraliser absolument, dites vous bien qu'une mère de famille qui fait tout ce qu'elle a à faire pour élever ses gamins, hé bien c'est plutôt vertueux.(et assez rare aujourd'hui pour être salué).
Ce qui m'inquiète, ce n'est pas cela, c'est plus le fait que les femmes et les mères en particulier ont perdu complètement le sens de l'éducation : élever un enfant c'est lui apprendre à devenir un homme c'est à dire un être rationnel, un être qui possède un esprit. En ne se préoccupant que du corps, de la survie physique, on en vient même, en ce qui concerne l'homme, à ne plus savoir comment l'assurer, cette survie physique, pire dans certains cas à s'y opposer.
Prolo :
RépondreSupprimer"Je suis prêt à parier que c'était un homme avec une perruque ."
Mékilécon!^^
Prolo : " l'aptitude prodigieuse au complot "
Mmm... je n'ai pas parlé d'Esther "la femme stratège" qui sauve les juifs contre Assuérus en cachant au départ son origine juive. Elle est remarquée et choisie par Assuérus, roi d'un empire qui s'étend entre l'Inde et l'Ethiopie. Elle est d'une très grande beauté. lorsqu'Assuérus, mal conseillé par un de ses proches Aman, décide d'exterminer tous les juifs, Esther va réussir à se présenter devant le roi sans être convoquée par ce dernier (ce qui était passible de mort!)et à l'inviter à un banquet... Le roi , fou d'elle, accepte l'invitation et au court du repas, Esther lui dévoile son origine juive et le convainc de les laisser en paix; Aman est pendu.
Le passage dans lequel Esther, après avoir prié et jeûné se présente devant le roi sans avoir été invitée préalablement est extraordinaire :
"A l'apogée de sa beauté, elle rougissait et son visage joyeux était comme épanoui d'amour. Mais la crainte faisait gémir son coeur. Franchissant toutes les portes, elle se trouva devant le roi. Il était assis sur son trône royal, revêtu de tous les ornements de ses solennelles apparitions, tout rutilant d'or et de pierreries, redoutable au possible.Il leva son visage empourpré de splendeur et, au comble de la colère, regarda. La reine s'effondra. Dans son évanouissement, son teint blêmit et elle appuya la tête sur la servante qui l'accompagnait. Dieu changea le coeur du roi et l'inclina à la douceur. Anxieux, il s'élança de son trône et la prit dans ses bras jusqu'à ce qu'elle se remît, la réconfortant par des paroles apaisantes."Qu'y a t-il, Esther? Je suis ton frère! Rassure-toi! Tu ne mourras pas. Notre ordonnance ne vaut que pour le commun des gens. Approche-toi." Levant son sceptre d'or il le posa sur le cou d'Esther, l'embrassa et lui dit : "Parle-moi!" -"Seigneur, lui dit-elle, je t'ai vu pareil à un ange de Dieu. Mon coeur s'est alors troublé et j'ai eu peur de ta splendeur. Car tu es admirable, Seigneur, et ton visage est plein de charmes. Tandis qu'elle parlait, elle défaillit. Le roi se troubla et tout son entourage cherchait à la ranimer."(Esther, 5 1-2)
J'aime tous ces évanouissements d'Esther et ses paroles louangeuses...
Je vais vous dire, Prolo, on devrait faire apprendre par coeur certains passages bibliques à nos jeunes filles ou femmes pour qu'elles en prennent de la graine et sachent y faire un peu mieux avec les hommes! Si les femmes "complotaient" un peu mieux, je suppose que tout le monde s'en porterait bien!