mardi 6 mars 2012

Portrait féminin



Un couple marié avec deux enfants, vit tranquillement dans une magnifique maison que lui a fait construire pour sa femme jusqu'au jour où ils rencontrent un jeune couple de voisins venus s'installer depuis peu.
La femme mariée, Fay,  est attirée dès le début de l'histoire par l'homme du jeune couple voisin et 
elle poussera d'une certaine façon son propre mari au suicide et épousera au final le jeune voisin (obtenant qu'il divorce préalablement); ceci sans paraître plus monstrueuse ou machiavélique que d'autres femmes... Quelque chose qui s'apparente à de la normalité. 

Dans cet extrait, le jeune voisin, fraîchement divorcé de son adorable femme, et futur marié de la mégère Fay, réfléchit et son constat, par ricochet, nous livre un portrait féminin des plus universels : 


"Je n'ai plus aucun espoir de m'en tirer, songea t-il. Et ça ,'est même plus terrible, peut-être même comique. C'est embarrassant, voilà tout. Un peu embarrassant de me rendre compte que je ne contrôle plus ma vie, que les décisions capitales ont été déjà prises, bien avant que j'aie pris conscience du changement qui s'opérait.
Quand je l'ai rencontrée, ou plutôt, quand elle a regardé par la fenêtre de sa voiture et nous a vus, Gwen et moi... c'est à ce moment-là que la décision a été prise, si jamais elle l'a été. Elle a fait son choix, dès qu'elle nous a vus, et le reste devait en découler inévitablement.

Elle fera sans doute une bonne épouse, songea t-il. Elle sera loyale envers moi, et essaierai de m'aider à faire ce que je veux faire. La passion qu'elle met à me dominer finira par s'atténuer; toute cette énergie qui la possède s'estompera. De mon côté, je provoquerai en elle des changements importants. Nous nous modifierons l'iun l'autre. Et un jour il sera impossible de dire lequel a le pas sur l'autre. Et pourquoi.

Le seul fait tangible, se rendait-il compte, c'est que nous serons mariés et vivrons ensemble, que je gagnerai ma vie, que nous aurons deux filles d'un précédent mariage et peut-être nos propres enfants. Une question raisonnable se posera : sommes-nous heureux? Mais seul le temps pourra le dire. Et Fay elle-même ne peut répondre à cette question; elle est aussi dépendante que moi, dans cet ultime domaine."


("Confessions d'un barjo" de Philip K. Dick)

3 commentaires:

  1. Mais enfin , j'aimerais que l'on m'explique POURQUOI l'hystérie féminine , les manigances , les complots , devraient être vus comme quelque chose de "normal" , d'inhérent à la nature féminine !
    C'est un vice , en aucun cas une caractéristique humaine qui doit être acceptée !

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  2. L'hystérie féminine, ici plus justement appelée "énergie" peut être quelque chose de très positif si elle est dominée par la raison (et l'éducation.Mais quand elle est livrée à elle-même, sans raison ni principes d'aucune sorte, elle est destructrice et fait des ravages. C'est un pouvoir énorme en fait, vraiment impressionnant, mais qu'il faut apprendre à utiliser à bon escient. D'où la nécessité d'éduquer nos jeunes filles très très bien.

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