Aujourd'hui, c'est mercredi, la "journée des enfants" comme on dit.
Gabrielle, du haut de sa chaise haute a découvert le principe de la chute des corps et ça la fascine beaucoup : elle jette consciencieusement tous ses jouets, elle ferme en même temps les yeux au bord de la panique (et ses beaux yeux fermés frémissent jusqu'au bout des cils qu'elle a fort longs; ce spectacle est l'un des plus gracieux qu'il m'ait été donné d'observer) et patatra! un grand bruit qui achève de l'affoler et de l'étonner tout ensemble. Sa petite bouche forme alors un ovale parfait, un oh silencieux et sidéré. Elle recommence 20 fois d'affilié, prenant son courage et ses joujous à deux petites mains potelées...Elle s'obstine à vouloir communiquer avec le "chaaat" qui lui voue une indifférence absolue, sauf lorsqu'il s'agit d’attraper les bouts de biscuit qui tombent de sa chaise.
Je me suis mise au jardinage depuis quelques jours et ce matin les petits qui n'ont pas classe m'ont relayée en bêchant un endroit qui accueillera des fraisiers et quelques légumes. J'ai décidé de me la jouer "survivaliste" en plantant quelques graines de survie (je l'avais déjà fait auparavant) mais j'ai surtout craqué pour des rosiers... Pas sûre que ces derniers me servent vraiment en cas d'apocalypse mais bon...
Les enfants n'ont pas classe en primaire le mercredi depuis trois-quatre ans : mise à l'honneur de la semaine des quatre jours dont on connaît pourtant la nocivité : mais l'Education Nationale c'est cela : on sait que c'est mauvais pour l'enfant, on sait que c'est bon pour les profs, donc on le fait! C'est tout simple, c'est évident, c'est la France dirait H16 avec son humour inimitable.
Du coup, nous commençons généralement la matinée par une séance de travail à la maison : les maîtresses, de peur de laisser désœuvrés leurs petits élèves sans doute, mettent la dose pour le jeudi : grammaire, maths, poésie, tout y passe! Il y a eu ces jours-ci une proposition d'une association de parents d'élèves pour arrêter les devoirs à la maison : au départ je trouvais cela ridicule mais je suis "pour" maintenant, dans le primaire. Effectivement je me rends compte que ces devoirs à la maison déchargent de plus en plus les profs de l'apprentissage des fondamentaux ("oui, vous savez, parfois avec les parents, cet apprentissage passe mieux", nous serinent-ils hypocritement tout en regrettant parfois à coups de mots dans les cahiers que nous n'appliquions pas leurs méthodes prônées et obscures...) et nous faisons de plus en plus (au fil des années j'ai vu vraiment l'évolution) nous les mamans "l'école à la maison". Il suffirait, au vu du nombre d'heures invraisemblables passées par nos petits à l'école que ces fondamentaux soient explicités le matin et révisés l'après-midi. Cela suffirait amplement! Et qu'on laisse tomber toutes ces fadaises sur le "bien vivre ensemble", les cours "d’apprivoisement de l'élément aquatique", les visites "d'apprivoisement des petits vieux en maison de retraite" (nos enfants devraient déjà se préoccuper de leurs propres grands parents tout simplement!) et j'en passe et des meilleures....
Un des mes garçons de 12 ans a fait cette année, aux vacances scolaires, des stages accélérés en maths et anglais : en une semaine de stage il apprenait plus de choses qu'en trois mois à l'école, simplement parce que les profs s'attachaient à l'essentiel.
Sans compter la perversité de la pensée de la plupart des profs aujourd'hui! Bref, on n'en sort pas. Je mets mes gamins dans une institution mortifère (au sens propre comme au sens figuré) et voilà tout. Elle me décharge matériellement, elle me sert de garderie (et mal car n'importe qui peut rentrer dans une école, alors que chez moi n'importe qui ne peut pas rentrer sans dommages) mais guère plus. Triste constat.
Ces jours-ci aussi, un prof. qui passe pour un héros national a piégé ses élèves sur le net en dévoilant leur forfait : ces derniers font des copiés-collés sur Wiki! Horreur! Enfer et damnation et tout le bataclan! Oui bien sûr, sauf que les profs. oublient bien vite qu'ils sont les premiers à tanner les élèves et les parents et ce dès le primaire! pour des" recherches" (terme pudique) sur des thèmes plus ou moins incongrus... En 5ème, par exemple mon garçonnet de douze ans devait évoquer le sujet du tabagisme passif chez la femme enceinte. Oui, pour un garçon de douze ans, ça paraît primordial, essentiel, vital et tout à fait passionnant....
Et les recherches, sur ce sujet on ne peut plus raffiné, on les fait où? Sur la lune peut-être?
J'avais eu droit aussi l'année dernière pour ma fille au collège au SIDA et sa progression dans nos pays européens... Ma fille en cliquant sur le terme HIV avait eu accès à tous les forums avec les homosexuels racontant par le menu leurs "expériences" et s'inquiétant de savoir si elles étaient "à risque" ou pas. J'avais recopié quelques passages croustillants pour que la professeur constate à quoi étaient soumises des gamines de 14-15 ans grâce à ces fameuses "recherches".
L'hypocrisie et le cynisme des professeurs, certains du moins, vis à vis d'internet m'abasourdit personnellement. Leur crainte visible, visqueuse, lourde, suante vis à vis de cet "outil" en qui ils voient à juste titre un concurrent implacable est fascinante à observer.
Je m'étonne aussi régulièrement que personne ne relève l'hypocrisie des profs qui donnent des devoirs dont l'essence même consiste à recopier des informations avant de se plaindre que les élèves ont fait exactement ce qui leur était demandé. Seraient-ils incapables d'inventer des devoirs qui demandent suffisamment de réflexion personnelle pour ne pas être sujets à ce genre de "tricherie" ? Pourquoi les profs de maths ressortent les mêmes problèmes 10 ans de suite ? Pourquoi les sujets de disserte de philo sont les mêmes depuis 200 ans ?
RépondreSupprimerPourquoi les profs considèrent-ils d'ailleurs que trouver des informations sur internet serait "tricher" ? Sans doute parce qu'ils pensent être la source unique de tout savoir. Remarquez, quand on voit la vitesse à laquelle se développe l'enseignement sur internet (de grandes université américaines comme Stanford et le MIT proposent déjà des cours gratuits, avec exercices interactifs, devoirs notés, etc., et le secondaire ne devrait pas échapper à ce phénomène), on comprend qu'ils prennent un peu peur.
Certains profs français que je connais bien ont saisi la balle au bond et utilisent internet depuis des années avec un réel succès!
RépondreSupprimerEn fait heu je n'en connais qu'un...^^
" L'hypocrisie et le cynisme des professeurs, certains du moins, vis à vis d'internet m'abasourdit personnellement. Leur crainte visible, visqueuse, lourde, suante vis à vis de cet "outil" en qui ils voient à juste titre un concurrent implacable est fascinante à observer. "
RépondreSupprimerGénial ! Et pas que les professeurs , toutes les castes plus ou moins obsolètes mises en danger par internet , qui ont trop peur de s'adapter , de révéler leur médiocrité au grand jour .
Semi-journalistes , écrivaillons , télévision , presse-papier ...
J'imagine l'inquiétude de certains parents quand ils voient n'importe quel reportage bidon de France 2 ...
Internet y est dépeint comme un réservoir à pédophiles , on y traite de gosses accros aux jeux vidéos , de forums biens glauques comme si c'était la norme ... Les pauvres parents qui ne connaissent pas internet s'imaginent certainement que leur fille de 12 ans regarde du porno dès qu'elle est connectée !
La démocratisation d'internet est bien la plus belle victoire du XXIème siècle .
Comme on peut s'y attendre , le dernier recours des castes concurrencées par internet devient le recours au sacré . Le savoir est sacré , internet le vulgarise . Blasphème ! Nos ados ne savent plus écrire , c'est la faute à internet !
Les journaux papiers ne se vendent plus , les journalistes sont incapables de se remettre en question : La faute à internet !
Il est tout-à-fait logique que journalistes et professeurs soient massivement à gauche . Ou quand ils sont à droite , bien républicains .
Ils ne peuvent tout simplement pas exister sans l'argent public . Qu'ils soient soumis à la conccurence , et c'est fini . Plus de subventions , journaux qui ne se vendent plus , plus de journalistes papier . Plus d'invitations sur les plateaux télé . Aucun parent ne choisirait de confier ses enfants au prof moyen s'il avait le choix . Aucun écrivain bidon ne pourrait faire sa pub sur les plateaux télé sans avoir fait ses preuve en vendant d'abord .
Tout les moyens sont bon pour sauver leur peau . Mais ils ont encore l'audace de faire croire qu'ils sauvent leur peau en se sacrifiant au nom de l'intérêt général .
Oui c'est cette "moraline", soi-disant se sacrifier au nom de l'intérêt général, c'est cela qui est le pire de tout. Ces petits pères la vertu qui suintent la haine et la mort.
RépondreSupprimerC'est bien ce que je disait , une Nietzschéenne qui s'ignore ! ^^
RépondreSupprimerIl serait tentant de dire qu'ils agissent en cyniques , mais c'est probablement faux . Ils sont persuadés de "servir" , et ils en tirent une gloire ...
Ce simple fait devrait les disqualifier .
De toute façon, même s'ils faisaient parfaitement leurs jobs, ce serait encore tout à fait stupide de dire qu'ils servent au motif qu"ils vendent des prestations (ils sont payés)... Il ne viendrait pas à l'idée du boulanger de dire qu'il nous nourrit", et quand on leur achète du pain pour nos enfants, qu'ils "nourrissent nos enfants".
SupprimerJe ne sais pas si je suis Nietzschéenne mais je vous assure que pour moi un RV avec un prof. c'est la pire des épreuves... Je suis révulsée, c'est tout. Je me mets en mode "automatique", je parle mais j'arrive à me "voir" parler. Je deviens douée pour la langue de bois. J'ai le sentiment d'être dans un marécage en fait mais dont je commence à maîtriser un peu les arcanes fangeuses.
Supprimer"de grandes université américaines comme Stanford et le MIT proposent déjà des cours gratuits, avec exercices interactifs, devoirs notés, etc., et le secondaire ne devrait pas échapper à ce phénomène"
RépondreSupprimerCa, c'est tout à fait génial!
Pourquoi des boites privés ne vendent pas des programmes informatiques à 300 € genre "le CM2 de votre enfant", ou "la quatrième en promo pour 200 €, ou encore "pour l'achat du programme de cinquième en ligne, le programme de quatrième offert".
Les plus performents seraient les plus clairs, les plus concis, et ceux qui obtiendraient les meilleurs résultats en mobilisant les gosses le moins longtemps possible.
Sûr et certain qu'on aurait des résultats époustouflants, du genre 1H d'internet = 6 Heures de cours magistraux.
Pour des raisons évidentes: prenez un gabin de douze ans en début d'année scolaire et reprenez-le à la fin, évaluez son savoir et vous arriverez à un constat: c'est impossible que le savoir acquis depuis la dernière fois représente 1000 Heures d'étude et 1000 pages assimilés. On a forcément perdu beaucoup de temps et d'énergie quelque part.
Avec l'internet, les élèves ont autant accès au savoir que l'enseignant, ce qui change complètement la relation prof-élève, à MON avis. Comment respecter une autorité qui repose de moins en moins sur un savoir que le prof serait le seul à détenir.
RépondreSupprimerPar ailleurs, de plus en plus d'élèves doivent être habitués grace à internet mais aussi aux jeux vidéos à percuter plus vite, à aller tout de suite à l'essentiel, doivent sans doute s'emmerder pandant les cours magistraux, et paradoxalement avoir du mal à soutenir leur attention. C'est un peu "le syndrome du sur-doué".
Ce qui est amusant, c'est que ce reproche, les profs le font à internet et aux jeux vidéos. "Nos élèves ont de plus en plus de mal à soutenir leur attention", se plaignent-ils, et ils y voient une inaptitude à l'effort. Alors que ce constat est en réalité accablant pour les profs à l'ancienne, aus facultés intellectuelles ralenties par par l'habitude des cours magistraux devant capter l'attention d'enfants plus fifs qu'eux.
http://www.melekher.com/detail/dali-najeh-peut-on-remplacer-lecole-par-leducation-numerique-a-distance.html/
RépondreSupprimer" ce serait encore tout à fait stupide de dire qu'ils servent au motif qu"ils vendent des prestations (ils sont payés) "
RépondreSupprimerC'est pire que ça , tout emploi existant hors du marché , même si ceux qui le remplissent sont parfaitement compétents et travailleurs , devient de fait très peu efficace au regard de son coût . Quand le signal du marché n'existe pas , quand l'existence de postes est déconnectée de l'offre et de la demande , tout est soumis à la politique et aux syndicats et associations diverses . L'économie devient une annexe de l'idéologie . C'est ce que nous disent tout les étatistes , du communiste au Keynésien .
Ils parlent toujours de "créer de l'emploi" , sans se soucier de la demande . On créé de l'emploi en donnant du fric au service concerné . L'état peut donner des subventions à une entreprise de plomberie pour embaucher deux types , un qui prend les tuyaux dans un endroit A pour les poser dans l'endroit B , et l'autre qui fait le contraire , c'est de la création d'emplois .
C'est paradoxalement les trop grands succès du libéralisme qui fond irrémédiablement avancer l'étatisme , sous toutes ses formes .
RépondreSupprimerLe nombre de paysans nécessaires pour nourrir la pays à du passer grosso-modo de 75 % à 4 % . De même pour l'industrie , l'armée , etc ...
L'efficacité du travailleur moyen est devenue tellement grande qu'une des questions majeures devient "comment créer de l'emploi" . Créer ex-nihilo .
Non plus créer pour répondre à une demande , mais créer tout court .
Après tout , peut-être qu'avec un bon coup de rabot , une suppression des intermédiaires inutiles , la part de la population active pourrait être réduite dans des proportions gigantesques sans que cela s'en ressente d'un point de vue économique .
Mais seulement , que faire de autres ?
C'est cela , l'économie actuelle . Une part d'actifs qui répondent àun besoin réel , qui créent véritablement , et financent les autres . Autres qui travaillent aussi , mais dont l'emploi n'a que peu d'utilité , une demande inexistante .
C'est là tout le problème , tant que les gens raisonneront par rapport à la "valeur-travail" . Quand un libéral dit que nombre de fonctionnaires sont inutiles , l'autre va lui rétorquer que la majorité des fonctionnaires travaillent vraiment .
Si vous payez un type pour creuser un trou et l'autre pour le boucher , les deux travailleront . Dur , certainement . Mais il est impossible de mettre l'utilité de leur emploi en doute s'ils sont fonctionnaires , il vous répondront qu'ils travaillent dur , donc que leur emploi est indispensable .
"Après tout , peut-être qu'avec un bon coup de rabot , une suppression des intermédiaires inutiles , la part de la population active pourrait être réduite dans des proportions gigantesques sans que cela s'en ressente d'un point de vue économique .
SupprimerMais seulement , que faire de autres ?
C'est cela , l'économie actuelle . Une part d'actifs qui répondent àun besoin réel , qui créent véritablement , et financent les autres . Autres qui travaillent aussi , mais dont l'emploi n'a que peu d'utilité , une demande inexistante ."
Fondamental, tout ça. Le problème, c'est que les libéraux aussi, fantasment sur la "valeur-travail".
Exemple: on fout dehors un facteur pour lui donner le RMI, les libéraux seront les premiers à se plaindre de l'assistanat. Pourtant, chez les libéraux, théoriquement, ça s'appelle un impot négatif, le RMI, dans ce cas là.
Au chomage, l'ex facteur coute beaucoup moins cher, il a assez pour que la collectivité ne soit pas obligé de lui fabriquer un faux emploi, et pas assez pour qu'il n'ait pas envie d'en créer ou au moins d'en chercher un vrai.
Les libéraux doivent comprendre une chose: le discours sur les emplois inutiles et celui sur "l'assistanat" sont contradictoires.
Accepter l'idée que les emplois "réels" se réduisent et qu'il faut surtout resister à la tentation d'en créer des faux implique qu'on accepte l'idée de "l'assistanat", c'est à dire l'impot négatif.
Prenons n'importe quel service administratif : Il est évident qu'avec l'arrivée d'internet , n'importe quel formulaire pourrait être transferé en 2 mn , validé en 3 mn à 250 km de là , re-transmi , validé , et stocké . Mais , à qui cela profiterait ? Qui est en mesure de faire une réforme pareille ? Ceux qui y travaillent , et qui verrons leurs postes disparaître ?
RépondreSupprimerDans une entreprise privée , toute action qui est susceptible d'augmenter l'efficacité est tentée . L'entreprise y gagne . Si presque toutes les entreprises à l'exeption d'une seule supprimment leurs tamponneurs-vérificateurs de commande devenus obsolètes , la dernière se voit contrainte de faire de même pour rester dans la course .
Globalement , tout le monde est gagnant .
Sauf les tamponneurs-vérificateurs . Mais ceux ne sont pas eux qui décident . Licenciés , ils doivent se reconvertir .
Dans le public , ce sont les tamponneurs-vérificateurs qui ont le pouvoir de décision . Que font-ils ? Ils demandent plus de moyens pour les tamponneurs-vérificateurs . Pour mieux servir le public . De toute façon , c'est le public qui paye . Et s'ils ne sont pas content , ils ne peuvent voir ailleurs .
" http://www.monsieur-le-chien.fr/index.php?planche=6 "
RépondreSupprimer"C'est paradoxalement les trop grands succès du libéralisme qui fond irrémédiablement avancer l'étatisme , sous toutes ses formes .
RépondreSupprimerLe nombre de paysans nécessaires pour nourrir la pays à du passer grosso-modo de 75 % à 4 % ."
Oh que oui! J'ai compris ça en lisant le "C"était De Gaulle" de Pyrefitte, où ce dernier médite sur la difficulté à bouger le monde paysan. Il explique qu'ils s'accrochent à un mode de vie médiocre, sans grande perspective d'avenir, où la pauvreté est la rèlgle mais où, en échange, on est à peu près assuré d'avoir toujours un toit, un poireau, trois pommes de terre et un poulet de temps en temps, de ne pas avoir de risque à prendre et de travailler assez peu (quand la moitié de la France était peuplée de paysans, par la force des choses la moitié de leur travail était consacré à l'autoproduction, en sachant que toute la famille mettait la main à la pate...)
Moi je pense que la fonction publique de masse est la continuité de la paysannerie (voire la chanson de Jean Ferrat La montagne -ils seront flics ou fonctionaires, de quoi attendre sans s'en faire que l'heure de la retraite sonne).
Le rêve de tous les ploucs au moment de l'exode rural, c'était d'envoyer le fiston à la ville pour qu'il devienne postier. Ils avaient compris instinctivement que c'était le meilleur moyen de continuer comme avant, en moins salissant.
La photo est magnifique. Ciao douce Crevette.
RépondreSupprimerMerci Gil! Je suis très touchée.
RépondreSupprimerBien sûr , le fonctionnaire , comme le paysan , se sent investit d'une mission sacrée . La nourriture est essentielle à la vie , le savoir aussi , ces deux productions ne peuvent donc être soumises à la loi du marché . D'où la demande de privilèges , de subventions , de la reconnaissance d'une rôle sacré au sein de la societé , qui inpliquerait un statut particulier , qui les feraient sortir du cadre du marché . Donc aussi le caractère de monopole qu'ils réclament par des moyens divers .
RépondreSupprimerIl existe des tas d'exemples de "gens de la ville" qui ont achetés une ferme , un vignoble , un élevage , et s'en sortent beaucoup mieux que les paysans installés depuis dix générations . Par des méthodes plus productives ou simplement en exploitant dans le domaine du bio ou encore avec des méthodes de marketing plus efficaces .
De même que des societés de sécurité font mieux et moins cher que la police , que des societés de livraison de colis font mieux et moins cher que la poste , etc ...
La mentalité paysanno-fonctionnariale hait toute forme d'innovation , toute personne qui s'écarte du droit chemin de l'improductivité tracée par leur ancêtres est un traître , ils attendent avec impatience le moment où il tombera . Et si ça n'arrive pas , ils feront en sorte que ça arrive .
Une des premières formes d'industrialisation des campagnes s'est produit quand un industriel du tissu s'est rendu compte que les paysans avaient énormément de temps libre à la morte saison . Il a d'abord fait livrer des machines à tisser dans les fermes , une forme d'industrialisation décentralisée . Les paysans auraient logiquement dû voir un moyen d'augmenter leurs revenus et leur niveau de vie .
Même pas , ceux qui acceptaient de travailler sur ces machines en hiver étaient vus comme des traîtres , des semi-paysans , de quasi-ouvriers des villes .
Ou alors à l'arrivée de la pomme de terre en Allemagne : Un exellent produit , qui ne nécessite que très peu de travail par kilo , qui permet de vivre et de vendre même en cas de mauvais temps ou d'épidémies , qui permet même aux populations d'être auto-suffisantes en cas de troubles divers . La panacée . Et bien les producteurs de blés essayés de bloquer les exportations , des scientifiques faisaient tout pour affirmer que la pomme de terre était impropre à la consommation , qu'elle était tout juste bonne à nourrir les porcs .
Ne surtout rien changer . Et si ça bouge , taxer . Ca nous permettra de continuer à vivre de la même manière même si le monde change .
Voir l'exellente partie sur le tissage en Inde :
" http://susauxalbatros.blogspot.fr/2012/04/free-to-choose-episode-2.html "
"La mentalité paysanno-fonctionnariale hait toute forme d'innovation , toute personne qui s'écarte du droit chemin de l'improductivité tracée par leur ancêtres est un traître , ils attendent avec impatience le moment où il tombera"
SupprimerPutain, ç'est génial ça... Désolé mon vieux, mais je vous le pique.
Et merci au mystérieux et énigmatique Institut Coppet pour la vidéo , bien sûr ...
RépondreSupprimerAu sujet de la paysannerie et de la productivité, je viens d'acheter un superbe album de la Documentation Française publié en 1965, appelé Quinze jours en France.
RépondreSupprimerC'est une série de reportages, écrits et photographiques, sur une dizaine de familles anonymes dans autant de localités françaises.
Le tout est censé refléter la vie à l'époque, et se présente dans le style lendemains-qui-chantent des Trente Glorieuses : mélange de communisme de bon aloi (commissaire au Plan et génie administratif français), d'éloge des traditions mêlées au modernisme, et de célébration des héros du quotidien.
Bref, sur le papier, l'époque idéale des lecteurs de Fdesouche et des sympathisants de Mélanchon.
A en croire ce qu'on lit aujourd'hui sur la réacosphère, les Trente Glorieuses étaient une époque bénie où le Gouvernement donnait à tous les Français un emploi bien payé, un logement spacieux, une voiture et tout le confort domestique.
Puis, comme chacun sait, les gros richards qui ont bénéficié des Trente Glorieuses ont gardé pour eux emplois, retraites, voitures et appartements, et ont organisé la flambée des prix de l'imobilier pour empêcher leurs enfants de se loger, ainsi que le chômage pour les empêcher de travailler.
(Je résume, hein.)
On découvre tout de même, en feuilletant cet album, que les Trente Glorieuses n'étaient pas ce paradis où coulaient gratuitement les rivières de miel et les fontaines de chambertin.
Au fil des photos, on découvre qu'en 1965, en France :
- Des paysans se chaussaient encore de sabots ;
- Des paysans labouraient encore leurs champs à l'aide d'une charrue tirée par un cheval ;
- Des maîtresses de maison, dans les villes de province, lavaient encore le linge de la famille à genoux, au lavoir municipal.
En 1965. Pas en 1945. Ni en 1918.
Autrement dit, la richesse ne tombe pas du ciel. Elle vient du travail et de l'épargne. Et le niveau de vie considéré comme de rigueur aujourd'hui est très récent. La France a longtemps été un pays économiquement arriéré.