vendredi 1 juillet 2011

De l'insécurité

"Quand quelqu'un joue au casino ou achète une grille de loto, il prend l’initiative des opérations, et le résultat ne tarde pas à être connu : l'attitude est active, et l'incertitude de courte durée. Il en va tout autrement pour l'exposition au risque diffus d'être victime d'un délinquant ou d'un criminel : la victime potentielle est passive, et elle ignore complètement où elle sera agressée,...(...)
Comme l'expliquent Bauer et Raufer (2001), "l'insécurité n'est pas un fantasme" : elle existe. Certes, l'information étant imparfaite, et notre capacité à la traiter l'étant aussi, le sentiment d'insécurité n'est pas toujours correctement proportionné au danger réellement couru. Les probabilités subjectives peuvent différer des probabilités objectives. Mais on n'est pas dans la subjectivité pure, dans le fantasme : les actes criminels et délictueux sont bien à l'origine du sentiment d'insécurité." (Dans "le coût du crime et de la délinquance", par Jacques Bichot, économiste, professeur émérite à l'Université Lyon III)

A lire : "Florensac n'est pas Chicago" : "Il y a sur la Promenade, c’est vrai, un noyau de jeunes qui vocifèrent le soir. Mais ce ne sont pas des violents. Aucune agression n’a d’ailleurs été enregistrée à cet endroit. Les gens ont peur mais ils ne devraient pas."

Témoignage  "maison", JB me raconte  : 

"Vers 21h30, ou 22h, on est parti chercher à deux de la bouffe pour un barbecue, dans le centre de F. (banlieue bourgeoise de la région parisienne), chez un épicier ouvert tard.
On marchait tranquillement, ils sont arrivés en bande, une quinzaine, filles et garçons. Ils étaient stationnés à un carrefour, nous n’avons pas voulu changer de trottoir, nous les croisons sans rien dire et les insultes fusent. Nous nous sommes retournés pour les fixer sans nous arrêter cependant. Ils n’ont pas du tout aimé qu’on les regarde sans rien dire. Un type de la bande s’est avancé pour taxer une clope à mon copain et lui n’a pas voulu lui donner ; du coup, j’ai commencé à voir que toute la bande s’énervait à l’arrière et ils nous ont sauté dessus immédiatement (mais en fait à peine nous avaient-ils repéré que l’affaire était déjà « bouclée » dans leur esprit.) Les filles rigolaient. 

Un des types m’a poussé  en pleine poitrine, j’ai reculé puis suis revenu sur lui et j’ai frappé tout de suite. J'étais très énervé et décidé à ne pas me laisser faire... Du coup la bande s’est vraiment excitée devant cette attaque. En fait au départ c’était « un contre un » mais la bande a rappliqué très vite pour un tabassage en règle. Ils m’ont calé contre un mur et j’ai pris des coups, puis je suis tombé et ils m’ont shooté dedans quelques secondes ou minutes  (impossible de savoir combien de temps).

Mon ami s’est fait tapé par un mec puis les nanas ont voulu le frapper avec les poings refermés sur des clefs entre les doigts ; il a eu des griffures sur un bras et s’est explosé le coude en tombant. Il n’osait pas frapper les filles (si tant est qu’on puisse appeler ça des "filles"). 

Nous avons réussi à nous dégager et ils n’ont pas réussi à prendre mon portable. Ils ont été surpris parce que le premier type qui m’a touché je l’ai immédiatement frappé et ils ne s’y attendaient pas en fait. Mais malgré tout, ils étaient trop nombreux …
L’ami qui recevait chez lui avec sa grande sœur a insisté pour que j’aille faire un tour aux urgences (j’avais la mâchoire explosée , je saignais du nez et un œil « noir » dans le coin et quelques hématomes ailleurs) mais je n’y suis pas allé finalement.

Le lendemain, samedi, retour à la maison il y avait de la famille pour le baptême de Gabrielle et je n’ai pas voulu raconter devant tout le monde ce qui s’était passé. J’ai simplement dit que j’avais mal à la mâchoire et que j’avais du mal à manger, maman a cru à un abcès… Elle a vu mon œil noir mais j’ai réussi à noyer le poisson."

7 commentaires:

  1. Robert Marchenoir1 juillet 2011 à 16:46

    Ah oui, d'accord.

    S'il y avait des filles dans le lot, c'est que c'était une bande de Noirs, je suppose ?

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  2. Non, il n'est pas allé porter plainte ce que je regrette beaucoup.
    Oui, que des noirs.

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  3. Robert Marchenoir2 juillet 2011 à 14:34

    Les "flash mobs" sont très à la mode en ce moment aux Etats-Unis. Des groupes de plusieurs dizaines à plusieurs centaines de Noirs se réunissent via Facebook ou SMS dans des quartiers blancs, dévalent les rues en hurlant, dévalisent les magasins, frappent et volent les Blancs, menacent de les tuer.

    C'est aussi un rite d'initation pour les gangs, voire un sismple amusement : frapper un Blanc au hasard dans la rue.

    C'est la guerre ethnique à l'africaine. C'est la routine, en Afrique, entre Noirs. Les femmes participent, seules ou avec les hommes. Une réaction fréquente, devant une victime grièvement blessée ou morte, est le rire.

    http://stuffblackpeopledontlike.blogspot.com/2011/06/livin-in-black-run-america-there-can-be.html#comments

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  4. Marchenoir, votre lien est très intéressant à étudier.Merci.

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  5. Robert Marchenoir7 juillet 2011 à 00:58

    Attaque raciste à Milwaukee il y a trois jours :

    Shaina Perry remembers the punch to her face, blood streaming from a cut over her eye, her backpack with her asthma inhaler, debit card and cellphone stolen, and then the laughter.

    "They just said 'Oh, white girl bleeds a lot,' " said Perry, 22, who was attacked at Kilbourn Reservoir Park over the Fourth of July weekend.

    Perry was among several who were injured by a mob they said beat and robbed them and threw full beer bottles while making racial taunts. The injured people were white; the attackers were African-American, witnesses said.

    Most of the 11 people who told the Journal Sentinel they were attacked or witnessed the attacks on their friends said that police did not take their complaints seriously.

    http://www.jsonline.com/news/milwaukee/125027704.html

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  6. Ce qui est fou dans cette histoire c'est que je suis quasiment persuadée que si mon fils avait porté plainte, les policiers lui auraient rétorqué : "fallait pas les provoquer du regard" ou une bêtise de ce genre...
    Bref, tout va bien. être blanc et propre sur soi aujourd'hui est une provocation en soi.

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