mardi 15 mars 2011

Comment tuer un roman : mettre la littérature au service d'une cause

Merde à Raspail

Actu — Article écrit par XP le 14 mars 2011 à 14 h 21 min
L’écrivain de passage Jean Raspail en général et son petit Camp des Saints en particulier m’ont toujours inspirés une indifférence sidérale, laquelle, à l’occasion de la réédition triomphale du fascicule, est en train de tourner à la colère froide… Quand il s’agit de littérature, on doit dire merde à la Patrie, comme le disait Daudet, mais aussi à la défense de l’Occident et leurs militants, en oubliant pas de surcroît que militer, c’est mal, c’est vulgaire et ça fait populace, quelle que soit la cause.
Ne faut-il pas être bête, et vulgaire, pour mettre la littérature au service d’une cause, comme un bédouin milliardaire en barils de pétrole met les rideaux d’organdi du Carlton au service de son gros nez, quand il est plein?…. Et surtout, de quelle suffisance et de vanité doit-on être rempli pour se proclamer le défenseur de l’Occident en démontrant du même geste que l’on est viscéralement étranger à son essence? Ce que cherche quoi qu’il arrive l’écrivain imprégné d’occidentalité, en effet, c’est  l’art pour l’art, c’est à dire l’absence de signification qui  signifie davantage, et c’est précisément cette posture et ce dandysme qui met en rage ceux qui en le sachant ou pas, rejettent de toutes leurs fibres ce qui le constitue, l’Occident, bien plus qu’un tract politique romancé rédigé pour le défendre… C’est si peu occidental et tellement français, cette façon de faire, de s’acharner à signifier et se moucher dans l’Art, ça empeste tellement la Francité et la Fwancoownie… Le Camp des Saints, c’est le livre que Césaire aurait écrit s’il avait eu la peau blanche tout en ayant sa structure mentale de Nègre, pour reprendre ce terme dont il était si fier…
Le Camp des Saints, de la littérature pour nègres blancs…
Ce qui m’ennuie, avec ce livre, ce sont ces gens qui au prétexte de défendre l’Europe contre l’Afrique, se comportent en Africain, en parasitant, en pénétrant bruyamment le sanctuaire feutré de la littérature, en transformant cet espace aristocratique  bâti pour s’isoler des masses en repère de masses militantes.
Mais je m’arrête là, car le Stalker vient d’expliquer tout cela  bien mieux, et l’objet de ce post était de vous le faire savoir.

Avec un commentaire :
XP dit :
C’est intéressant, ce que vous dites… Du roman de gare écrit par un sous écrivain à destination des masses, pourquoi pas.
Une espèce de plus belle la vie droitarde et couchée sur du papier.
Seulement, il se trouve que ce n’est pas ça, ce livre n’est pas grand public, il ne s’adresse pas à lui mais à la jeunesse de droite, pour dire les choses très rapidement… Il est censé faire partie de la « bibliothèque de survie » du jeune réac et refléter sa conception de la littérature, en partie tout au moins. C’est comme ça que Raspail voit les choses, lui qui se voit en héritier des Hussards de même que la garde rapprochée de ses lecteurs. Et c’est pour ma part tout ce que je déteste et que j’ai d’ailleurs bien raison de détester, si j’en juge aux gens que ça attire (Le pauvre Leroy, par exemple) ou ce que deviennent certains natios qui aiment ce genre de chose (droite moisie façon Duteurtre ou Lapaque…).
Et bien moi, ce monde là je m’en sens viscéralement éloigné, autant que celui des cocos, pour les mêmes raisons qui font que je me fous autant de Nimier que de Sartre…
C’est un monde qui n’est pas le mien, leur occident n’est pas le mien, leur France n’est pas la mienne, et je ne veux pas qu’il y ait la moindre ambiguïté. Je n’aime pas ce livre, pas cet univers et pas les gens qu’attire cet univers.

A relire : http://oralaboraetlege.blogspot.com/2010/12/critique-litteraire.html

1 commentaire:

  1. Pour être tout à fait honnête, il faut signaler le commentaire d'Aquinus, tout de même:

    http://ilikeyourstyle.net/2011/03/14/merde-a-raspail/#comment-7958

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