jeudi 1 avril 2010

Aujourd'hui, Jeudi Saint, fête des prêtres. Réflexions sur la prêtrise par deux articles.

Dans le nouveau Valeurs Actuelles, cette réflexion juste de Vincent Trémolet de Villers à propos des attaques contre le Pape :


"Ce pape le fait exprès: négationniste et propagateur du sida l’année passée,le voilà protecteur des pédophiles! Les Thénardier de la souffrance des enfants se sont interrogés sur la nécessité de sa démission.“Et si les prêtres étaient mariés ?”, a-t-on entendu, comme si le mariage était une thérapie pour criminel sexuel. On a cherché en vain ceux qui avaient couru les plateaux de télévision lors de l’affaire Frédéric Mitterrand pour fustiger l’amalgame entre homosexualité et pédophilie. L’amalgame entre prêtrise et pédophilie a, lui, été médiatiquement imposé.Au risque de faire subir aux ecclésiastiques du monde entier une irrésistible loi du soupçon.


Ceux qui se font le devoir d’informer ignorent- ils que 80 % des actes de pédophilie sont commis par des hommes vivant en couple ? Qu’une savante étude montre qu’aux États- Unis, on trouve beaucoup plus de pédophiles chez les professeurs d’éducation physique que dans l’Église (6 000 condamnations en cinquante ans pour une centaine de condamnations de prêtres) ? Que Benoît XVI a plus fait qu’aucun autre chef d’institution contre ce fléau et à demander dès 2001 que les coupables soient livrés à la justice ? Ou poursuivent-ils des motifs plus obscurs ?"


Et le début de cet article envoyé par Charles (qui a fait la traduction) que je remercie :
Thursday, March 25, 2010 Un changement de culture dans l'Église Père Raymond J. de Souza, National Post

"Il y a eu beaucoup de conseils qui ont été donnés à l'Église catholique en ce qui concerne le scandale des abus sexuels. Il n'y a toutefois que deux vraies options. Soit l’Église devient plus catholique, ou moins catholique.
Beaucoup de commentateurs favorisent la dernière approche. Si l'Église catholique devenait moins distincte et catholique -- et commençait à changer son enseignement en proclamant faux ce qu'elle enseigne aujourd'hui comme vérité, modifiait ses pratiques traditionnelles, adoptait un mode de gouvernement plus démocratique --- le problème serait réglé. Bien que la plupart du temps ce ne soit pas dit si brutalement, le conseil que les progressistes donnent aux Catholiques est de se fondre avec les Protestants.
L'autre choix pour l'Église est de devenir plus pleinement ce qu'elle est déjà -- une missionnaire, une enseignante, une mère, une médiatrice, une souveraine. Le scandale sur les abus sexuels est le résultat des infidélités de l'Église envers sa propre identité et à sa mission. La solution exige donc d'être plus catholique et non moins catholique.
Cela saute aux yeux dans le cas de ces prédateurs sexuels. Le péché, spécialement un péché si grave et criminel, est une trahison des grâces du baptême et du sacrement de l'ordination. Ces scandales cependant, sont à la fois un échec de gouvernance et de surveillance. C'est du mot grec episkopos "surveillant" "celui qui veille sur, qui a soin de" que vient le mot "évêque"
Dans les années 60, comme la plupart de la société et après le Concile de Vatican ll, l'Église a tout simplement abandonné sa vie disciplinaire. Les dérapages sur la doctrine de l'Église ne furent pas rectifiés ni corrigés, mais souvent célébrés. Les abus liturgiques, autant mineurs qu'outrageusement sacrilèges étaient tolérés. Les évêques ont tout simplement abandonné la formation de leur clercs et cessé de s'informer de l'ascétisme des prêtres, de leur vie de prière et de leur sainteté. "

2 commentaires:

  1. Je sors de lire Valeurs Actuelles en prenant mon café et je tombe sur votre dernier billet. Les propos de ce père de Souza m’ont refait penser aux efforts bénévoles déployés il y a quelques années par un de mes amis pour convaincre divers évêques d’inclure une formation au "management" dans leurs séminaires… Oh combien indispensable mais pas suffisant.

    L’actualité nous fait toucher du doigt que l’Eglise (l’institution humaine) dépasse (devrait dépasser) infiniment l’entreprise soucieuse de sa marge et de sa part de marché. Déjà, vue sous cet angle purement profane, la simple gestion des "Ressources Humaines" est défaillante (dérives dogmatiques, etc.) Le DRH profane peut (trop) souvent se contenter de veiller à la productivité et à l’efficacité de ses collaborateurs. Et jeter ceux qui se révèlent en deçà des objectifs… Le DRH ecclésial, lui, doit aussi veiller sur l’homme… Dans les activités profanes, certains métiers psychologiquement "difficiles" exigent un accompagnement périodique. Qu’en est-il des prêtres ? Je crains que la routine aggravée par la raréfaction des "collègues" ait fait abandonner l’accompagnement spirituel et même le Sacrement de Réconciliation… Bref, "Y a du boulot ! "

    Je pense aussi à l’isolement des prêtres diocésains, "seuls dans leurs églises vides" comme chantait Michel Sardou il y a bien au moins trente ans… Ceux qui vivent en communautés sont sûrement plus protégés et soutenus…

    Je m’arrête de soliloquer en vous conseillant de lire (si ce n’est déjà fait) l’article d’un sociologue paru dans l’Osservatore Romano du 18 mars et dont Liberté Politique donne une traduction sous ce lien :

    http://www.libertepolitique.com/actualite/56-eglise/5944-attaques-contre-le-pape-le-decryptage-du-sociologue

    Je pense qu’il y a quelque chose à creuser pour la réflexion et l’action dans le concept de "panique morale"…

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  2. Merci Plouc! Je vais lire l'article de liberté Politique ce soir...enfin si je peux. Là, il faut que j'aille faire un peu de popote, je suis déjà en retard... Je prendrai mon café en conduisant...^^

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