jeudi 18 février 2010

Quelle est la place dans l'Eglise pour les musulmans convertis?











 Témoignage de Moh-Christopher Bilek, fondateur de l'association  Notre Dame de Kabylie.

En préliminaires, je veux préciser la question du colloque : comment vivre avec l'Islam ? En ce qui me concerne, je ne veux plus rien à voir avec l'Islam, la page est tournée. C'est plutôt comment vivre avec les musulmans qui m'intéresse, vivre avec eux, c'est ce que je fais.

Une évidence à rappeler : les musulmans sont aimés de Dieu. Jésus est mort pour les chrétiens mais aussi pour les musulmans. De ce point de vue, du point de vue du Salut, les musulmans sont sur un pied d'égalité avec les chrétiens. Il nous faut nous chrétiens nous rappeler la parabole de la brebis égarée ("Je viens pour celle qui est perdue") pour comprendre le projet de Dieu sur les musulmans, leur conversion.

Quand j'ai commencé à cheminer dans la conversion au catholicisme, j'ai eu à cœur de comprendre que Jésus était venu aussi pour ceux que j'aime, pour les miens. Je n'aurais pas pu me convertir sans cette certitude.

La conversion se fait à Dieu uniquement. Personne ne convertit personne. Je me suis converti en 1970, mon épouse en 2005. Personne ne m'a imposé cette conversion à moi ou à mon épouse, il s'agit d'une adhésion libre. Ceci est très important car pour un musulman, ce dernier fait partie d'une Masse où l'individu, sa liberté personnelle est niée.

Pour ce cheminement de conversion, j'ai franchi trois portes verrouillées :

La première porte à franchir, au sens propre : un jour, vers l'âge de 10-11 ans, je suis rentré dans une église (en France) et j'ai été saisi, immédiatement, par l'atmosphère, l'odeur d'encens, les tableaux, les statues, les confessionnaux. On m'avait persuadé qu'entrer dans une église provoquerait la colère de petits démons [la crevette : je n'ai pas retenu le nom exact donné par Moh-Christopher de ces démons] et je me suis aperçu qu'il ne s'est rien passé à mon égard et j'ai traversé, de nombreuses fois, cette église, ce qui me permettait d'arriver à l'heure à l'école.
Par ailleurs, j'écoutais le dimanche matin au poste de TSF les émissions religieuses, celles des juifs et des protestants en particulier. J'avais appris par cœur, comme tout enfant musulman, treize sourates du Coran. Mais sans les comprendre. Et en écoutant les émissions de radio, je me posais la question de savoir pourquoi on m'avait enseigné quelque chose sans me l'expliquer. Cela me taraudait. Pourquoi ces questions infinies d'un côté, chez les chrétiens, et le silence, le manque de recherche, chez les musulmans.
Je vais ainsi étudier Saint Jean, avec les protestants, je découvre que Dieu se met à la portée de l'homme, qu'Il demande humblement à l'homme de croire en Lui. Cela me touche évidemment et j'ai toujours le sentiment que l'on me cache des choses dans l'Islam. Le Jésus du Coran n'est pas le Jésus que je découvre chez les chrétiens.
Une chose va l'emporter : la question des miracles. En effet, chez les musulmans, Jésus ne fait pas de miracle! Comment quelqu'un qui prétend parler au nom même de Dieu ne peut-il pas faire de signes?
Le Jésus de la Bible m'apparaît comme le seul digne de croyance.
Je m'aperçois enfin, au travers de l'histoire de l'Afrique du Nord, de l'Algérie, que ces pays ont été chrétiens avant tout et qu'ils ont bénéficié d'un foisonnement de martyrs. Je préfère croire en celui qui donne sa vie pour sa foi plutôt qu'en celui qui prend la vie au nom de sa foi.

Deuxième porte à ouvrir : la critique du Coran. Un musulman nait musulman, meurt musulman et une conversion à une autre religion ne signifie rien. On est musulman et c'est tout. Il y a des degrés de pratique mais il n'en demeure pas moins que l'on est musulman et que cela ne peut "s'enlever". Il faut observer que la non croyance en des conversions de musulmans au christianisme, le doute quant à ses conversions est très fort dans l'Église (chez des prêtres!) et chez les chrétiens.

Troisième porte à déverrouiller : le conflit avec l'Oumma. La force de la communauté, de l'Oumma fait partie intégrante de l'Islam. Cette communauté est ce qui maintient, en fait, la cohésion de l'Islam. La fraternité revendiquée dans l'Islam qui est en fait une surveillance de tous les instants et pour tout et donc un déni total de ma liberté est un poids incroyable. Ce n'est pas l'individu qui pose problème, mais le groupe. Lorsqu'un musulman se convertit au christianisme, il perd tout lien avec sa communauté, sa famille etc... (dans le meilleur des cas, car il peut subir des représailles physiques de la part de ses proches)

Conclusion : Nous n'avons pas d'autre chose, nous chrétiens, à proposer aux musulmans que notre foi en Jésus-Christ. Les musulmans attendent cela avant toute promesse de richesse matérielle. L'Église doit faire de la place en son sein aux musulmans convertis, car cela aiderait à l'édification d'une civilisation de liberté.
Les chrétiens d'Orient ont été abandonnés par l'Église et cette dernière doit engager un dialogue avec l'Islam en vérité. L'Église a fait le maximum de concessions possibles vis à vis de l'Islam. (Par exemple, Jean-Paul II a embrassé le Coran!). Au delà de ces concessions, il y aurait apostasie de l'Église, soyons clairs à ce propos. Et certains religieux ont apostasié. Ils ne défendent plus leurs frères d'Orient enfermés dans la dhimmitude.

L'Eglise doit rappeler aux musulmans qui pratiquent leur religion à la lettre que la lettre tue.

8 commentaires:

  1. Merci pour ce témoignage passionnant.

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  2. Ce commentaire a été supprimé par un administrateur du blog.

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  3. "Le Christianisme est basé sur le principe du dogme évolutif et comme le dit Nicolà Gomez d’Avilà, il naît d’une tension toujours entretenue entre hérésie et orthodoxie."

    Maurice G. Dantec...

    Follow the Link :

    http://www.mauricedantec.com/article/article.php/article/interview-pour-noise-dantec-metacortex

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  4. Merci Nébo : ces "interview" de Dantec sont décidément des mines.

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  5. Comme dans la plupart des idéologies totalitaires, l'esprit "collectif" de l'islam agit comme une sorte de force massifiante visant à uniformiser les comportements et les attitudes. Il est extrêmement difficile pour des musulmans de quitter leur religion sans être reniés (voire pourchassés!) par leurs anciens coreligionnaires. Ceux qui, malgré l'esprit antichrétien de l'Occident contemporain, malgré la hargne des islamistes parviennent à rester droits dans leur foi, ceux là méritent toute notre admiration.

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  6. votre blog ressemble a un club de menteurs, ou tous les membres jouent a qui fait le plus gros mensonge. Personne n'est dupe, et chacun y va de son coté.

    Amusez vous bien, vous rendez un grand service aux extremistes, en leur permettant de se cacher dans la masse, graçe aux amalgames que vous propager entre les terroristes et le 1/4 de musulmans de la planete.

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  7. Les principes suivis à la Lettre tuent... l'Esprit...

    Euh... les petits démons dont vous parlez... n'étaient ce pas les "Sheitans" ?

    :-D

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  8. Ah! merci Nebo! C'était certainement cela!!

    Aladin, pourquoi vous leurrer tout seul? Ouvrez les yeux.
    "Il n’y a pas d’Islam « radical ». Il y a l’Islam, point. (Re)-lisez le Coran, tout y est dit en toutes lettres." Ceci dans cette interview :
    http://www.mauricedantec.com/article/article.php/article/interview-quotidien-bresilien

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