"D'une façon ou d'une autre, comme une flèche ou en errant sans but, on arrive toujours à la fin du chemin"(Exit le fantôme, de Philip Roth)
Monstre puissant d’acier qui prolonge avec harmonie
Mes mains, mes pieds, mon corps ; je suis le noyau dur :
Comme une cellule a pénétré l’atome, une entité unique.
Le brouillard s’est levé en volutes qui serpentent d’abord
Sous mes Pieds-Roues puis s’impose, dense, pesant, blanc.
Le bruit du moteur s’atténue, absorbé par la masse dehors
Je m’enfonce avec courage dans la matrice qui piège et endort.
Je-Voiture accroche mes Yeux-Phares aux lignes pointillées
J’avale les petits traits avec régularité, sans me presser
Ce tunnel aura bien une fin, j’avale, mais j’ai été engloutie
Dans ce boyau dont il ne faut pas dévier, pour rester en vie.
J’avance donc bien sagement sur le chemin tout tracé
Parfois à peine visible, dans un clair-obscur tournoyant
Sourde, muette, presqu’aveugle, sur le chemin proposé
De gré et de force, sans respirer, j'avance obstinément
Comme le nouveau-né a emprunté la route de la délivrance
Propulsé dans une mystérieuse et irrésistible sollicitation
Comme l’homme évolue toute sa vie submergé de questions
Il n’y a qu’une voie, une seule, et il faut la suivre avec confiance.
La route me perd et me plonge dans des méandres absurdes,
Trouver du sens ne sera pas pour demain ni aujourd’hui
Un jour, peut-être, dans ma demeure une fois rendue
Je me retournerai observant ce qui toute ma vie m’a fui
J’attraperai un son, une mélodie, des réponses, une vue
J’entendrai, j’évoquerai, je verrai ce qui toujours a lui
Dans la Ténèbre de mon cœur, mon corps, mon esprit
Celui qui est le Chemin, la Vérité, la Vie.
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