jeudi 31 décembre 2009

New York, 1, Le Grand Passage.

Photo prise un soir, du Rockefeller Center, le deuxième building le plus haut à NY, après l'Empire States Building. " The Top of the Rock"

Photo prise du Ferry, sur l'Hudson


Nous sommes partis à deux samedi 26 décembre.Le voyage en avion a été un peu stressant, le personnel de ligne avait les nerfs en pelote à cause d'une tentative d'attentat dans un avion qui provenait d'Europe et se dirigeait vers Détroit. Un Nigérian a été maitrisé par un jeune Hollandais, au moment où il tentait d'allumer un engin explosif. Je suis très fière que le héros du jour soit néerlandais car j'ai moi-même du sang hollandais dans les veines et c'est toujours important de constater que ce sang n'est pas constitué que de flotte...
Au moment d'atterrir dans une purée de poix abominable, le pilote a remis les gaz, est remonté et nous a fourni une explication un peu vaseuse après cette manœuvre : nous étions, parait-il, trop près de l'avion de devant!

Je lisais Le Grand Passage, de Cormac McCarthy et j'ai bien cru que j'allais pour de bon faire ce grand passage vers l'au delà. Je réfléchissais fébrilement en moi-même : est-ce que tout était en ordre dans ma vie? Les enfants? Les derniers ont eu 6 ans, ils savent tenir un couteau et une fourchette, ils parlent, savent à peu près lire, et surtout, surtout, font leur signe de croix... Les plus grands? Ils ont acquis le réflexe inconscient de la prière quotidienne et de la messe du dimanche, quoiqu'il arrive, quoiqu'il en coûte... Leur tête n'est pas encore très pleine mais elle commence à être bien faite : ne pas se fier à la vérité toute crue, aux apparences, choisir la difficulté, toujours, tenter d'agir au mieux selon sa conscience sachant que la correspondance acte-bien n'est jamais parfaite, etc...
L'idée qui me revenait le plus, dans ces minutes un peu longues était que je serais sans doute plus efficace au ciel que sur terre, auprès de mes enfants. Je m'accrochais aux accoudoirs ou plutôt à McCarthy en songeant : ce n'est qu'un mauvais moment à passer, comme un accouchement... Après, à Dieu va!!

Dans le magnifique roman de MacCarthy, plus beau encore que la Route, d'une poésie absolue, il y a un long passage crucial, au milieu du livre où un vieillard raconte son questionnement sur le sens de sa vie, questionnement qui se présente comme un combat contre Dieu.Je lisais ce texte essentiel et me disais : si j'arrive au bout, si j'ai la clé de l'Enigme, alors, je peux mourir...
Je suis allée au bout, dans le souk de l'atterrissage, et je ne suis pas morte et j'ai encore le mystère de ma vie à percer.
"Tous autant que nous sommes nous serons à la fin que ce que nous avons pensé de Dieu. Cela et rien d'autre. Car rien n'est réel que sa Grâce."

Puisque je suis dans les considérations techniques de pilotage, il faut que je vous raconte la conduite automobile New Yorkaise. Je croyais les américains assez paisibles au volant, avec des 90km/heure sur les autoroutes.
Et bien! Le taxi à New York est un Cow Boy qui ne s'ignore pas du tout! C'est le Far West avec possibilité de doubler par la droite et la gauche, des accélérations éblouissantes et brutales dès qu'une voie se dégage (time is money!), le klaxon à gogo au moindre ralentissement. Cette ville est faite pour moi et la bétaillère! Suffirait que je lui rajoute un bon pare-choc comme il y en a partout là-bas et je serais la reine de NY! La bétaillère ne déparerait pas car toutes les voitures sont énormes, imposantes, noires. Ce sont les grosses berlines à la Jack Bauer qui prédominent et je reconnais que ça, ça me fait rêver...
L'américain au volant klaxonne beaucoup, double sec mais ne se fait pas emmerder par des péquenots : là-bas, une conduite efficace et rapide, un bon coup (automobile!) est salué par les autres. En France, vous serez poursuivi et menacé par des fous furieux pas contents de s'être faits doubler avec un peu d'audace.Le conducteur New Yorkais ne perd pas son sang-froid, contrairement à ce que l'on imagine : il cherche simplement à aller au plus vite du point A au point B, et respecte malgré tout quelques règles élémentaires : les feux et les piétons. Que demander de plus?!

1 commentaire:

  1. Si je puis me permettre, voici une vue saisissante de Manhattan depuis Brooklyn qui ressemble à ta photo prise depuis le ferry sur l'Hudson :

    Manhattan-Brooklyn

    RépondreSupprimer