lundi 9 novembre 2009

Sanctuaire



Mon curé s’est avancé dès les lectures terminées
Son sermon débutait et nous nous sommes assis.
Il voulait évoquer la Veuve de Serapta et Elie,
Agrandir notre foi de la taille d’un grain de sénevé.

Alors que le pays est plongé dans la famine,
Elie, prophète de malheur envoyé par Dieu,
Demande à la femme un peu de farine
A boire aussi, une galette cuite sur le feu.

La veuve accepte et dit : « nous mangerons
Ce repas, avec toi, et puis nous mourrons »
Elie rassure son monde et l’adjure à la foi
En son Seigneur avec qui rien ne manquera.

Confiance ! s’écrie mon bon prêtre exalté
Le Seigneur est certainement bien soucieux
De nos besoins primaires et ventres tout creux
Son amour est sans faille, grande est sa pitié !

Confiance, foi, espérance, les mots dansent
Dans ma tête, je veux vraiment les attraper
Faire plaisir à Jésus, (et aussi à mon curé)
Prier un peu mieux, comprendre tout le sens.

Devant mes yeux, soudain, une mère et son bébé,
Un tout petit, tout rose et blanc, un nouveau-né
Elle le lève dans ses bras, un baiser, un câlin
Le pose contre elle et je n’écoute plus rien.

Le profil est pur, sa beauté si douce, son œil fermé.
Calmé très vite, il dort de nouveau, avec application
Je ne vois plus que lui, sa joue si petite et si ronde,
Contre le sein de sa mère, sa bouche écrasée.

Il dort, sans se soucier de rien, des lendemains
Qui chantent et qui pleurent, des combats futurs
Il dort tous sourires et ne manque de rien
Enveloppé dans l’amour, comme dans une armure.

Je contemple, j’observe éperdue le tableau si doux
Et Jésus me dit alors, dans un imperceptible murmure :
« Je veux ta confiance, ta foi, ton cœur et tes blessures;
Comme l’enfant qui repose dans un abandon total et fou,

Comme ce petit s’est blotti tout contre sa mère
Viens te réfugier dans mon Sanctuaire, laisse-Moi faire,
Viens te reposer sur ma Croix, et tu obtiendras tout de mon Père."

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