samedi 23 mai 2009

De la messe, du prêtre et de l'Eglise


Les enfants de chœur de la messe de N. (curé de paroisse de la CSM, excellente communauté de prêtres; à mon sens l'avenir de notre Église peut se situer avec de telles communautés, très proches des gens et qui agissent véritablement comme les missionnaires d'antan dans nos campagnes et villes complètement déchristianisées. Il y a d'ailleurs - j'y songe à l'instant- quelque chose à rapprocher des derniers fils d'Xyr qui souhaite, qui affirme - et plutôt que de rejeter avec horreur ses intuitions même les plus "scandaleuses", je les lis avec intérêt tant il me semble que ce garçon est inspiré dans le bon sens du terme- sur ce livre occidental ET chrétien qu'il faut fermer : en fait ce livre est quasiment fermé me semble t-il, quand on voit le peu de catholiques réellement pratiquants qui subsistent dans nos pays européens, quand on voit les chrétiens d'Orient exterminés de plus en plus radicalement... Sans doute ces curés-missionnaires sont-ils déjà dans cet avenir qu'Xyr appelle de ses vœux...)

Mes quatre garçons (et plus tard les jumeaux) servent donc la messe : ils sont effectivement une vingtaine d'enfants de chœur chaque dimanche et - j'insiste mais tu as pu le constater de tes yeux - des enfants de tous les milieux et horizons : N.est dans la Beauce et la région n'est pas réputée pour être très riche spirituellement parlant... Certes il y a la cathédrale de Chartres qui draine avec ses pèlerinages quelques chrétiens et amoureux d'art religieux mais au cœur de l'hiver et au cœur de la Beauce, l'encéphalogramme spirituel reste plat dans ce plat pays!
Notre jeune curé (la trentaine, tu l'as vu) a dit quelque chose dimanche qui me fait penser de façon troublante de nouveau à Xyr qui a changé sa "bannière"* (je crois que c'est comme cela qu'on désigne les fioritures d'un blog ?) : le prêtre n'est pas là pour son activité mais simplement pour témoigner de la présence Christique : comme un reflet du soleil que serait le Christ qui viendrait rebondir sur "le miroir-prêtre" pour mieux se transmettre aux hommes et les "brûler", les embraser : tous les gosses ont fait l'expérience du miroir ou de la loupe pour faire brûler des feuilles mortes .

Xyr écrit dans sa bannière : "on doit appeler prêtre tout personnage qui règne par la perpétuation de la culpabilité"
Je ne sais pas si cette citation est de lui ou de quelqu'un d'autre : peu importe, elle est intéressante.
Je dirai qu'elle est très juste dans le sens ou le prêtre qui est le Christ, sa représentation sur terre, prend sur lui le poids de nos péchés, tous nos péchés, ce poids de notre culpabilité qui nous écrase et en mourant sur la Croix fait mourir ce péché et nous en libère... Finalement est ce que ce christianisme que Xyr souhaite voir mourir (d'une certaine façon), et bien est ce que ça n'est pas ce Christ qui meurt en Croix pour ressusciter ensuite ? Et ne devons-nous pas nous chrétiens mourir à nous-même pour mieux "ressusciter" dans le Seigneur? (je m'avance sottement dans un terrain dont j'ignore tout comme d'habitude et ce qui m'attriste c'est de dire n'importe quoi ).

Edith Stein dit dans un petit recueil à lire absolument La crèche et la Croix, (éd.Ad Solem) : "Le Christ est venu arracher les pécheurs au péché et rétablir l'image de Dieu dans les âmes profanées. Il vient comme un enfant du péché - ce que manifeste son arbre généalogique et toute l'histoire de l'Ancienne Alliance - recherchant la compagnie des pécheurs pour se charger de tous les péchés du monde et les porter sur le bois d'ignominie de la Croix, qui devient ainsi le signe de sa victoire."
Elle dit aussi et quand je lis cette phrase je pense TOUJOURS à la "photo" d'Xyr sur son texte "un livre à fermer" *:
"Le monde est en flammes. Le feu peut aussi bien embraser notre maison. Mais, au-dessus de toutes les flammes, se dresse la croix que rien ne peut consumer."

Alors Xyr va râler en disant : "non non : quand je dis qu'il faut fermer ce livre du christianisme, il faut vraiment le fermer et ne pas y revenir avec une résurrection purificatrice en quelque sorte; mais là je coince, je ne sais plus : je sais que je me base sur un plan-théologique et que sans doute se place t-il, lui, sur un plan-philosophique.

Où en étais-je ? Les enfants de chœurs... Les garçons m'ont expliqué, je leur ai bien demandé tout à l'heure pour que tu puisses raconter à tes amis "tradis" : il y a les plus âgés, les "cérémoniaires" qui s'occupent des plus jeunes et qui veillent à l'ordonnancement de l'Autel. Ensuite les acolytes qui s'occupent du prêtre spécialement. Puis après pleins de "rôles" différents : "pétoches" ( pas: "la trouille" mais porteurs de gros cierges appelés pétoches), cloches ( la cloche au moment de la Consécration), porte-livre (mon Rémi faisait cela dimanche : il prend le livre et se le pose en appuie sur la tête ce qui permet au prêtre de lire comme s'il avait un pupitre devant lui! : plein de symboles ce rôle : s'enfoncer la Vérité dans le crâne!) Il y a aussi "burettes" : apporter l'eau et le vin dans des burettes donc; il y a le rôle du "lavabo" etc, etc... (le plus petit se charge généralement de porter l'encens en suivant un grand qui gère l'encensoir) Il y a enfin le " plateau" (François qui ne mettait pas justement le plateau sous le menton des communiants : une hostie consacrée qui risque de tomber tomberait normalement dans ce fichu plateau!)
Bref, les rôles sont très divers et j'avoue passer un temps infini à observer les enfants de chœur au lieu de prier bien sûr mais une maman, ça ne se refait pas. :-) Tous ces mouvements, ces rites qui occupent nos garçons (et j'insiste sur le privilège du masculin autour de l'autel : qu'on ne vienne pas me balancer des nanas là-dedans, par pitié : un homme ça prie, à mon sens dans l'action essentiellement, plus que dans la contemplation. Quoique je dis une bêtise : la contemplation est l'Activité par excellence... Bref, il faudrait creuser la question aussi.

Nebo dirait que la Messe est un ballet (avec tous ces gestes et mouvements de chacun) et il n'aurait pas tort, avec ce point culminant de la tragédie : la mort et le résurrection du Christ sans cesse rejouées mais nous, chrétiens, nous savons et croyons qu'il ne s'agit pas simplement d'une pièce rejouée chaque dimanche mais du Mystère qui s'accomplit réellement en chaque Eucharistie.
Bon, j'arrête là pour ce soir, je crois que je me suis un peu éloignée de ton sujet de départ : raconter à tes potes la messe locale! :-) Mais comment "raconter" une messe aussi ??

*
1/ Je fais référence à une ancienne version du blog d'Xyr où il avait mis une citation sur le prêtre.
2/ Je fais référence à un texte d'Xyr intitulé "le livre qu'il faut fermer" mais que je n'ai pas. La photo qui accompagnait le texte d'Xyr montrait une église en flammes avec une une statue de Marie toute abîmée.

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