"C'est une défaite avant le coup d'envoi. Un esclavage consenti. Notre époque a cette force formidable, c'est qu'elle va tellement loin dans l'annihilation des valeurs, des repères, des arguments, des mots, même des idées, qu'elle avorte toute opposition. Vous pouvez frapper dans un mur uniquement parce que ce mur vous rend votre force. Il est de la matière, vous aussi, il y a donc action/réaction. Ce n'est pas le cas du système. Il n'y a pas de mur ou plutôt, comme dirait l'autre, vous en êtes déjà une brique. On ne peut pas se battre contre tout, c'est-à-dire contre rien." Xyr
Devant moi le Mur gris et transparent, dur et mouvant.
J’ai lancé mon poing en avant : mes articulations brisées
Ma tentative était vaine face au Mur épais et j’ai crié
Mais la main a traversé, j’ai touché le mystère, je le sens.
J’ai agrippé de tous mes doigts cette vérité soudaine
Je l’ai tenue, me suis accrochée à elle, fermement.
Je la possédais pour toujours, elle était mienne
Ma main s’est ouverte : rien ! de la douleur et du sang !
Sur mon visage, j’ai essuyé mes pleurs et ma rage
Eau et sang mêlés, le beau spectacle ! Puis un voile
S’est reconstitué, le Mur , glacée et blanche page
De nouveau apparu, immobile et mouvant, face à moi.
Un son lointain, l’écho d’une mélodie perdue
Je suis sûre de l’avoir de nouveau entendue !
J’ai frappé, cette fois de mes deux poings
Et le sang a giclé sur le Mur,a écrit un mot, à la fin.
Mon sang, le Mur, la douleur et l’ouverture.
Ma vie, en somme, ta vie aussi.
Mais pourquoi, Jésus, est-ce aussi dur ?
Et facile pourtant, et difficile, et le jour, et la nuit.
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