mercredi 18 mars 2009

La bétaillère passe à la vitesse supérieure.

Xyr, témoigne comme d’habitude avec un certain brio de la dégénérescence de notre « jeunesse ». Ce retour à la barbarie, si bien décrit par Delsol, puisque nous ne donnons plus de réponse aux jeunes, puisque nous avons renoncé à la transmission de notre culture (connaissances et éducation ou art de vivre) sous prétexte qu’elle était éminemment mauvaise puisqu’elle a donné le nazisme et le communisme. Mais continue t-elle avec force et lucidité, on transmet malgré soi quelque chose. Si ce n’est pas ce qui a fait de nous une grande civilisation, et bien ce sera autre chose : « Pour anéantir la transmission, il faudrait anéantir l’homme lui-même. » (…) « Quand rien n’est considéré comme digne d’être transmis, on laisse, ou on transmet malgré soi, ce refus et cette révolte, cette dénégation. » Bref on transmet le néant, la mort, un nihilisme actif. Actif signifie que la maison France a été allumée par un feu et qu’elle a brûlée.

Voilà, nous en sommes là : la maison France brûle ou plutôt, pour parler plus énergiquement, le bateau France a coulé, corps et biens enfouis au fond d’une mer déchaînée.

Ce qui est bizarre, c’est qu’il y a des gens qui ne se sont pas aperçus qu’ils étaient morts. Non, ils n’ont rien vu passer, rien ressenti et ils continuent d’agir comme si de rien n’était.

Ils sont littéralement devenus des robots, des zombies, répétant mécaniquement, l’œil fixe et obstiné : « tout va pas si mal, la crise c’est l’état qui n’a pas fait son boulot, il faut manger cinq fruits et légumes par jour, le pape est un meurtrier, le redoublement c’est nul, les prisons, c’est mauvais, il faut libérer les criminels parce que en prison ils deviennent des monstres. »

Vous pouvez ajouter d’autres phrase-clé à loisir.

Je m’attarde un instant sur la dernière assertion : Badinter sur France-Inter, il y a quelques jours : « nous avons aboli la peine de mort, mais pas encore les bastilles » (c’est à dire les prisons) .

A l’Institut, je reçois beaucoup de courriers d’adhérents qui me disent : pourquoi n’êtes-vous pas pour la peine de mort ?? Vous n’allez pas assez loin dans vos propositions.

J’ai enfin trouvé la réponse : le navire est coulé et il gît au fond de l’eau depuis quelques décennies. Aujourd’hui, on en est plus à vouloir sauver le bateau, il faut absolument en avoir conscience, on tente de sauver en fait quelques rares survivants qui surnagent, quelques objets de valeur et c’est tout. Autrement dit, (dirait Delsol), nous n’en sommes pas à rétablir une justice digne de ce nom comme je l’écris bêtement à mes adhérents, mais à tenter de sauver quelques vies. C’est tout.

Après, tout est affaire de stratégie et de diplomatie : mais il ne faut pas demander à une mère de famille d’être une stratège ou une diplomate. Elle peut simplement défendre comme une lionne ses petits. Et elle sait parfois rugir pour attirer l’attention sur les dangers. C’est mon job, c’est ma fonction.

Ensuite, ceux qui entendront ce cri d’alarme pourront le relayer et prendre les armes ( de la raison, de l’art, de la prière etc., etc….)

Je l’espère du moins, de tout cœur. Il le faudra bien. Nous sommes maintenant aculés à l’espérance.

6 commentaires:

  1. "la crise c’est l’Etat qui n’a pas fait son boulot, il faut manger cinq fruits et légumes par jour, le pape est un meurtrier, le redoublement c’est nul, les prisons, c’est mauvais, il faut libérer les criminels parce que en prison ils deviennent des monstres". C'est bien dit. Dans les lieux communs médiatiques j'ajouterais : le capitalisme est la cause de la pauvreté dans le monde !

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  2. Par contre, ça : supportEmptyParas endif, tu peux l'enlever, ça pollue la page ! (à défaut de polluer la planète)

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  3. Anonyme : supportEmptyParas endif ???

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  4. Bon en fait les trucs qui foirent sur mes textes ne m'apparaissent pas à moi. Donc j'attends le Grand Manitou du net ce soir et il rectifiera. Toutes mes excuses, en attendant.

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  5. Ce commentaire a été supprimé par un administrateur du blog.

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  6. Je pensais au bateau France puisque j'y vis. Alors certains ont encore espoir en l'Amérique, d'autres prônent l'Australie, certains la Nouvelle-Zélande.
    En fait, ces bateaux-là ont aussi coulés d'une certaine façon (spirituellement, culturellement). Mais leur capacité à surnager et à sauver des vies est supérieure à la nôtre.Ceci pour l'Amérique. Les deux autres paraissent être surtout de bonnes destinations pour sauver sa peau à plus ou moins long terme. Mais ces continents n'échapperont pas non plus au cafouillage.

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