dimanche 12 septembre 2021

Enfer

 Dans la maisonnette fleurie

Le doux cocon où tous unis

En liens familiaux les plus forts

Liens du sang, plus forts que la mort


L'enfer niche et tisse sa toile

Tous les jours, tension infernale,

Nous suce tous jusqu'à la moelle

Dans nos cœurs, corps, esprit s'installe.


Les liens du sang, ô chair royale,

Nourrissent l'hôte parasite

Et le combat n'est pas loyal.


Dans la maisonnette fleurie

Le doux cocon où tous unis

Déjà morts, chair empuantie

Le démon se repaît âmes, corps, esprits.


Dans la maisonnette fleurie

Les enfants dansent, jouent et rient.

Les parents travaillent et se plient

A tous leurs devoirs et soucis.

Enfants? Parents? Cœurs, corps, esprits?

Vidés! Des sépulcres blanchis...


4 commentaires:

  1. Bonjour Mme Crevette,

    je me permets de commenter pour une fois.

    Nous ressentons tous cette érosion implacable des jours à la maison avec les tensions des enfants les uns contre les autres, la résistance pénible des petits à nos ordres et l'hostilité franche des grands qui les contestent obstinément.
    Mais il me semble de ce poème que votre situation présente est spécifiquement difficile.
    Recevez toutes mes pensées compatissantes et fraternelles, en espérant que les choses s'arrangent bientôt !

    Bien cordialement,

    K.

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    1. Bonjour,
      ce poème est ancien, un des premiers que j'ai écrit, en 2008 je crois. Je l'ai repris hier et modifié. Je fais ces modifications sur tous mes poèmes, en ce moment, quand j'ai un peu de temps. Je n'ai pas beaucoup de temps pour en écrire des nouveaux.
      Rassurez-vous : ma situation familiale est excellente! certains poèmes sont assez sombres, d'autres plus gais.
      Dans ce poème, je voulais, si mes souvenirs sont bons, traduire le contraste entre l'apparence et la réalité profonde. Parfois, tout à l'air parfait mais au fond, les idéologies nombreuses, notre propre péché, que sais-je d'autre encore, tout cela nous mine de l'intérieur... C'est ce que je voulais traduire ici dans ce texte assez noir. Mais je le trouve assez "juste".
      Je l'ai peut-être écrit un jour où je déprimais, je n'en sais rien. Bref. Merci de votre aimable et sincère préoccupation à mon égard. Tout va bien, comme on dit!

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    2. Je vous remercie de votre réponse et suis heureux que vous ne ressentiez plus les émotions qui suintaient littéralement de ce poème.
      Ayant constaté votre (relative) absence dernièrement et sachant d'expérience combien la présence de tous les enfants à la maison durant les vacances pouvait susciter de tensions et combien la charge de la rentrée pouvait être épuisante, je m'en étais inquiété (et le message sur votre anniversaire de mariage n'était pas non plus spécialement d'humeur sautillante !).

      Puisque tout va pour le mieux, je vous souhaite une bonne continuation !


      K.

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    3. Vous avez raison à propos des vacances stressantes et de la charge de la rentrée. J'essaierai d'écrire rapidement un texte sur cet été et cette rentrée particuliers.
      Je suis à une époque "charnière ": mes enfants quittent le nid et j'ai encore du mal à témoigner. Dans ce blog, j'ai beaucoup écrit sur ma famille avec des enfants jeunes et nombreux. Mais je n'ai pas encore le recul nécessaire pour évoquer cette nouvelle période. D'où mon absence par ici.

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