Le soir, je traverse une forêt et le ciel épais au dessus des arbres nus et noirs, est gris
Plein de lourds nuages de pluie. J'avance le front baissé sur les cahots de la route, vite.
Puis ma vallée secrète et mystérieuse se dévoile enfin et je relève la tête dans ma fuite :
Au travers de la croûte céleste le feu solaire se déverse à flots du ciel qui se déchire
Alors, dans un silence total et paisible les éléments se déchaînent avec lenteur
La lave solaire avance et balaie de ses doux rayons notre paysage détrempé
Elle parvient parfois jusqu'à nous, absorbant, auréolant de paix et de chaleur
Notre capsule terrestre. Nous sommes au cœur du volcan suspendu, arrêtés.
Je ne vois plus rien de la route, de l'horizon, je ne sais plus où je suis.
Les enfants assourdis babillent gaiement, hors de l'espace et du temps,
Une pause de quelques heures ou secondes dans un lieu, inexistant
Ont-ils perçu ce moment d'éternité, le paradis retrouvé, la vraie vie?
Nous nous sommes perdus et retrouvés, âme, corps, cœur enfin réunis
Dans le soleil qui luit.
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