lundi 2 décembre 2013

La tentation autoritaire

Dans les commentaires chez l'Amiral Woland
La description que vous faites d’un "fascisme individuel" est tout simplement une profession de foi libérale. Vous revendiquez la liberté d’association, ce qui est éminemment libéral.
En revanche, vous dites que les Français n’ont pas une disposition d’esprit libérale, et que la démocratie a trop dégradé le civisme pour envisager une solution libérale.
Là où c’est juste, c’est que le libéralisme se mérite. Ce n’est pas pour tout le monde. Il faut le vouloir, et agir dans cette direction.
Ce que je crois discerner derrière votre truc, c’est la tentation autoritaire, qui se manifeste effectivement beaucoup, en ce moment, à… droite (pour utiliser un concept qui a quand même une certaine utilité).
Certains flirtent avec le fascisme, d’autres avec le gaullisme, d’autres encore avec la monarchie… y compris chez les personnes à disposition libérale.
Notez tout de même que le contexte français est spécifique. J’écris souvent que les Français n’aiment pas la liberté, qu’ils ont une mentalité d’esclaves, ce qui met beaucoup de gens en fureur. Ce n’est que la conclusion de ce que je constate quotidiennement autour de moi, et aussi de ce que je lis de leurs pensées sur Internet.
Je viens d’apprendre que Chateaubriand l’avait dit avant moi, dans ses Mémoires d’outre-tombe :
Une expérience journalière fait reconnaître que les Français vont instinctivement au pouvoir : ils n’aiment point la liberté ; l’égalité seule est leur idole. Or l’égalité et le despotisme ont des liaisons secrètes. Sous ces deux rapports, Napoléon avait sa source au coeur des Français, militairement inclinés vers la puissance, démocratiquement amoureux du niveau. Monté au trône, il y fit assoir le peuple avec lui ; roi prolétaire, il humilia les rois et les nobles dans ses antichambres ; il nivela les rangs, non en les abaissant, mais en les élevant : le niveau descendant aurait charmé davantage l’envie plébéienne, le niveau ascendant a plus flatté son orgueil.
Cité par Jacques Marseille, historien communiste devenu libéral, dans Du bon usage de la guerre civile en France, très éclairant pour comprendre la situation actuelle.
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Sébastien : il est grotesque de qualifier Pinochet de libéral. Il a appliqué certaines recettes libérales à l’économie de son pays. Ca s’arrête là. Le libéralisme, c’est la liberté. Autant qualifier Hitler de démocrate, parce qu’il est arrivé au pouvoir par le suffrage universel.
Woland : Napoléon III a présidé à une période relativement libérale de l’histoire de France. Le personnage le plus proche que nous ayons de Napoléon III, c’est Sarkozy.
Si l’on cherche des exemples de chefs politiques qui aient mené avec autorité et détermination des réformes libérales, c’est Thatcher qu’il faut citer, pas Pinochet.

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