lundi 11 novembre 2013

Morne plaine

"Il n'y a qu'une personne à sauver, constamment et en priorité, c'est soi-même"




C'est vrai qu'une fois sortis de l'enfance dont nous apercevons encore de temps à autre
Les paisibles lueurs douces et dorées qui éclairent de leur présence notre nuit,
Nous nous tournons un jour brutalement vers les espaces adultes immenses et gris
Et la guerre débute, larvée, perfide, contre nous-mêmes et tous, contre la Faute,
Dans ces plaines quotidiennes, désertes et arides, et elle ne cesse jamais plus.

Cette guerre nécessite toutes nos forces, notre vertu et notre haine pour l'ennemi
Sans nom et sans visage qui se manifeste par notre paresse, nos péchés, nos travers
Et ceux de nos frères, cette guerre qui ne finira jamais tant que nous serons en vie
C'est l'histoire de nos jours et de nos nuits, de nos épreuves et nos pénibles galères
Dans ces plaines quotidiennes, désertes et arides, et elle ne cesse jamais plus.

J'aimerais connaître un instant de félicité qui durerait plus de quelques secondes;
Jour après jour, je brasse péniblement quelques gestes pesants en eau profonde
J'aimerais, quand ma tête émerge de loin en loin pour une respiration avide et longue,
Apercevoir la côte, la terre, atteindre le sable, creuser et reposer dans ma tombe
Dans ces plaines quotidiennes, désertes et arides que je vis à perte de vue.



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