jeudi 7 mars 2013

"Dépasser la démocratie", d'autres extraits

... car il faut lire ce petit livre, absolument, et cet article complémentaire de l'Institut Coppet .

(les gras-rouge sont de mon propre fait)



Extrait  de "Dépasser la démocratie", cf premiers extraits ici : 

"Démocratie = collectivisme

Pourtant, voilà précisément ce que nous allons faire dans ce livre : nous prononcer contre le dieu Démocratie, et notamment la démocratie parlementaire nationale. L'usage de la démocratie pour la prise de décision est utile dans certains contextes, dans les petites communautés ou au sein d'associations. mais une démocratie parlementaire nationale, telle qu'elle existe dans quasiment tous les pays occidentaux, a bien plus d'inconvénients que d'avantages. Comme nous l'expliquons, la démocratie parlementaire est injuste, elle amène la stagnation économique et davantage de bureaucratie, elle met en péril la liberté, l'indépendance, et l'esprit d'entreprise, et amène inévitablement conflits, ingérence, léthargie, et excès de dépenses publiques. Et cela n'est pas dû au fait que certains hommes politiques ne font pas leur travail -ou parce que le mauvais parti a été porté au pouvoir- mais parce que le système fonctionne ainsi.

La caractéristique principale de la démocratie est que "le peuple" décide comment la société doit être organisée. En d'autres termes, nous décidons "tous ensemble" sur ce qui nous concerne. A quel niveau doivent-être les impôts, combien doit être consacré pour la santé des enfants et des personnes âgées, à quel âge les gens sont autorisés à boire des boissons alcoolisées, combien les employeurs doivent payer pour les retraites de leurs employés, quelles indications doivent être inscrites sur un produit, quelles matières doivent être enseignées à l'école, combien doit être consacré à l'aide aux énergies renouvelables ou à l'éducation sportive ou aux concerts d'orchestre, comment un gérant doit tenir son bar et si ses clients sont autorisés à fumer, comment une maison doit être construite, à quel niveau doivent être les taux d'intérêt, combien d'argent doit circuler dans l'économie, si les banques doivent être sauvées avec l'argent du contribuable en cas de risque de faillite, qui est autorisé à se dire docteur, qui est autorisé à lancer un hôpital, si les gens sont autorisés à mourir lorsqu'ils sont las de vivre, et si et quand la nation intervient militairement. Dans une démocratie, "le peuple" doit décider sur toutes ces questions -et sur un millier d'autres.

La démocratie est donc un système collectiviste par essence. C'est le socialisme qui fait irruption par les coulisses. L'idée de base derrière cette réalité est qu'il est souhaitable et juste que toutes les décisions importantes sur l'organisation physique, sociale et économique de la société soient prises par la collectivité, le peuple. Et le peuple autorise à des représentants du Parlement -en d'autres termes à l'Etat- de prendre des décisions en son lieu et place. En d'autres termes, dans une démocratie le fonctionnement entier de la société est orienté vers l'Etat.

Il est clairement trompeur de proclamer que la démocratie est, d'une certaine façon, l'apogée de l'évolution politique de l'humanité. Ce n'est rien de plus que de la propagande pour cacher le fait que la démocratie représente une orientation politique bien particulière. Une orientation pour laquelle il existe de nombreuses alternatives raisonnables.

L'une de ces alternatives s'appelle la liberté. Ou le libéralisme -dans l'acceptation classique du terme (qui est complètement différente de celle qui prévaut de nos jours aux Etats-Unis). Il n'est pas difficile de voir que la liberté n'est pas la démocratie. Considérez simplement ceci : est-ce que nous décidons démocratiquement de la manière dont chacun doit dépenser pour s'acheter des vêtements? Ou dans quel supermarché nous devons aller? Pas du tout. Chacun décide de cela lui-même. Et cette liberté de choix fonctionne très bien. Donc pourquoi cela fonctionne-t-il mieux si toutes les autres questions qui nous affectent -de notre lieu de travail à notre assurance santé en passant par les pensions de retraites et les bars et discothèques- sont décidées de façon démocratiques?

En réalité, se pourrait-il que ce fait précis -que nous décidons de tout de façon démocratique, et que la quasi -totalité des questions économiques et sociales soient réglées par ou à travers l'Etat- est la cause fondamentale des nombreux problèmes de notre société? Se pourrait-il que la bureaucratie, l'intervention étatique, le parasitisme, le crime, la corruption, le chômage, l'inflation, le faible niveau d'éducation, etc, ne soient pas dus à un manque de démocratie, mais soient plutôt causés par la démocratie? Se pourrait-il qu'ils aillent avec la démocratie comme les magasins vides et les voitures Trabant allaient avec le communisme?"


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Extrait de la préface dans le texte français, par Damien Theillier : 

"C'était déjà le message d'Aristote au Ve siècle avant Jésus-Christ. Ce qui importe disait-il, ce n'est pas qui gouverne (un seul homme, plusieurs ou tous) mais pour quoi faire et dans quelles limites? D'où le fait que sa pensée politique soit ancrée dans l'idée d'une justice naturelle. Cette idée rappelle que le pouvoir ne dispose pas de la justice elle-même mais qu'il est lui-même soumis à une loi qui le dépasse et doit réguler son exercice. Le droit positif pose l'ordre du juste politique, mais ne dispose pas de la justice elle-même. S'il n'y a que le droit positif, dit Aristote, Créon aura toujours raison, même quand il a tort. Mais si nous maintenons l'idée régulatrice d'un droit naturel, Antigone pourra se dresser le moment venu et invoquer contre une loi injuste, le droit supérieur de la loi non écrite.

Cette critique d'un pouvoir illimité du peuple a conduit nombre de penseurs classiques, dans la lignée d'Aristote, à poser au-dessus de la démocratie un principe de limitation qui n'est autre que le droit naturel. L'homme dans sa nature même, contient des valeurs et des normes, qui n'ont pas à être inventées, mais soulignées et respectées.

Le système politique que Benjamin Constant, Jean-Baptiste Say et Frédéric Bastiat appelaient de leurs voeux était une république constitutionnelle limitée, restreinte à la protection des droits individuels. Dans un tel système, la règle de la majorité s'applique uniquement à la sélection des représentants. mais la majorité n'a rien à dire sur les principes fondamentaux régissant la société comme le gouvernement. Elle n'a pas le pouvoir de demander ou d'obtenir la violation des droits individuels.

Dans une société libre, le vote est un mécanisme approprié pour la sélection de ses représentants politiques mais non, comme le veut la démocratie, de ses principes éthiques et politiques. Il faut donc limiter le pouvoir du gouvernement à une seule fonction : la protection des droits individuels. C'est le vrai sens de la liberté, tel qu'il a été si bien compris et exposé par Frédéric Bastiat au XIXe siècle."


5 commentaires:

  1. Robert Marchenoir7 mars 2013 à 20:12

    Ce commentaire a été supprimé par un administrateur du blog.

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  2. Robert Marchenoir7 mars 2013 à 20:13

    Ce commentaire a été supprimé par un administrateur du blog.

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  3. Bob, ce sont des extraits dont des extraits sur une préface sur le livre. Je crois sincèrement que vous n'avez rien compris au bouquin.Je retire vos commentaires qui n'apportent rien de positif alors que ce livre est vraiment une perle.

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  4. Oh, chère Crevette, quel dommage d'avoir supprimmé les commentaires de Marchenoir, même si vous n'étiez pas d'accord, il a une façon de raisonner qui apporte du piment, enfin c'est mon avis, mais évidement si vous avez été choquée, (je me demande bien ce qu'il avait bien pu écrire qui vous a mis en colère), c'est votre blog, donc… liberté.

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    1. Oui je m'en excuse auprès de vous et de Marchenoir mais j'ai été prise entre deux feux, pour tout dire, et j'ai préféré couper court...

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