mercredi 20 février 2013

Pour vider les prisons, condamnons les victimes!

Un anglais magistrat doit se rendre au tribunal pour l'audience d'une affaire; voici comment il décide de la traiter :


"A cet instant, Mrs Bale entra pour lui rappeler qu'il avait une audience dans vingt minutes.
- Pour quelle affaire?
- Celle du chauffeur de taxi tabassé par des types ivres morts qui ont refusé de payer la course, une fois conduits dans leur village.
- Ah oui! Je vais le condamner pour avoir provoqué une échauffourée.
- Le chauffeur? Pourquoi lui? Pourquoi pas les voyous qui étaient soûls? Après tout, c'est leur faute si tout a commencé.
- Vous n'avez pas idée de la honteuse faiblesse du système juridique actuel. Il n'y a pas assez de prisons et nous n'avons plus le droit d'utiliser les cellules des commissariats de police à cause de leur coût. Alors, c'est bien plus économique de mettre le chauffeur de taxi à l'amende : ça lui apprendra à ne pas laisser monter des gens ivres dans son taxi; Et quand je le condamnerai, il ne se plaindra pas : il s'estimera heureux que je ne l'envoie pas en prison."

(Wilt 5, Tom Sharpe)


3 commentaires:

  1. La Justice humaine devrait reposer sur un principe simple: une fois le verdict prononcé, le coupable ne devrait pas s'en tirer mieux que la victime.

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  2. ben on est loin des principes simples Pangloss, la victime aujourd'hui c'est le criminel.

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  3. Aujourd'hui ? Allons, allons ! Ce à quoi nous assistons depuis l'arrivée de Badinter à la Chancellerie, c'est à la victoire de la doctrine Ancel sur le simple bon sens, la défaite de l'idée même de justice, l'apothéose de l'inversion des valeurs. Je ne saurais trop vous conseiller la lecture de l'ouvrage de Marc Ancel publié en 1954 et intitulé "La Défense sociale nouvelle, un mouvement de politique criminelle humaniste". Tout ce que nous endurons, et allons endurer, se trouve dans ces pages. Et je crois que la mère Taubira a passé la surmultipliée. Le connomètre qui était presque au taquet a vu l'aiguille s'enrouler autour de la butée.

    Vous avez raison la crevette, la vraie victime, c'est le criminel. Victime du déterminisme qui l'enferme dans la reproduction de schémas, de la société qui l'ostracise en raison soit de sa couleur, de son origine sociale, du quartier où il vit, etc. Le libre arbitre n'existe pas pour ces gens, ils n'imaginent pas un seul instant qu'un jeune type puisse avoir délibérément fait le choix de la délinquance. Et ils croient à leurs bobards, qui connus sont répétés par ceux qu'ils se proposent de défendre, parce que pas bêtes, ils ont parfaitement pigé que cela marche.

    Il n'en reste pas moins vrai qu'entre eux, ils en rigolent et se moquent des bolos qui triment 8 heures par jour pour un salaire de misère, trop crevés le soir pour faire la fête, lever des cailles. Les moyennement doués se font un smic par jour. Et puis la taule, qui est-ce que ça effraie encore, prolos et bourgeois mis à part ? Téloche, informatique, came presque aussi disponible qu'au quartier, téléphones portables, salle de musculation et une fraternité ethnique grâce à la répartition effectuée par l'administration pénitentiaire, pourtant dénoncée par les assoces, mais qui offre l'avantage de pacifier les maisons d'arrêt.

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