mercredi 26 décembre 2012

Ce que nous sommes 2, par la foi : engendrés par Dieu




""Au commencement le Verbe était et le Verbe était avec Dieu et le Verbe était Dieu[...]. Et le Verbe s'est fait chair et il a campé parmi nous"(1, 1-14). L'homme Jésus est le "campement" du Verbe, de l'éternel Logos divin en ce monde. La "chair" de Jésus, son existence humaine, est la "tente" du Verbe [...] L'origine de Jésus, son "d'où vient-il", est le "principe" même -la cause première de laquelle tout vient; la "lumière" qui fait du monde un cosmos. Lui vient de Dieu. Il est Dieu. Ce "principe" venu à nous inaugure -comme principe- une nouvelle façon d'être homme. "Mais à tous ceux qui l'ont accueilli, il a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu, à ceux qui croient en son nom, eux qui ne furent ni engendrés ni du sang, ni d'un vouloir de chair, ni d'un vouloir d'homme, mais de Dieu" (1,12sq).
(...)
... qui croit en Jésus entre, par la foi, dans l'origine personnelle et nouvelle de Jésus, reçoit cette origine comme origine propre. En eux-mêmes, tous ces croyants ont été avant tout "engendrés par le sang et la volonté de l'homme". Mais la foi leur confère une nouvelle naissance : ils entrent dans l'origine de Jésus-Christ, qui désormais devient leur origine même. En vertu du Christ, par la foi en Lui, ils sont à présent engendrés par Dieu."

(Joseph Ratzinger, Benoît XVI, "L'enfance de Jésus")



19 commentaires:

  1. Réponses
    1. Oui et non; avant de lire cela je n'avais jamais pris conscience vraiment de la transformation intégrale que provoque la grâce du Baptême : nous avons une nouvelle origine ni plus ni moins. C'est très fort.

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    2. Nan, mais je ne suis pas ironique, zut à la fin!

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    3. Ben moi non plus : je ne suis pas très douée au jeu de l'ironie.
      Pour en revenir à cette histoire d'origine divine, c'est vraiment intéressant de constater que nous décidons littéralement de naître comme enfant de Dieu. Notre naissance humaine, nous ne l'avons pas choisie, mais la divine, oui.Elle nous est donnée par la foi.

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    4. « Nous tenons fermement que Dieu prévoit et a prévu de toute éternité et les bonnes actions que les bons allaient faire dans le futur et les mauvaises actions que les mauvais allaient accomplir. Car, nous avons la parole de l'écriture qui en témoigne : "Dieu éternel, toi qui connais les choses cachées et qui connais toutes choses avant qu'elles n'arrivent". Et il nous plaît de tenir que Dieu a prévu d'avance que les bons deviendraient bons par sa grâce et que, par la même grâce, ils recevraient des récompenses éternelles. Il a prévu que les mauvais seraient mauvais par leur propre malice et qu'ils devraient être condamnés par sa justice aux châtiments éternels. Mais la prescience de Dieu n'a rendu aucun mal nécessaire de façon telle que le mauvais ne pouvait qu'être mauvais. Dieu qui connaît tout avant qu'il n'arrive sut d'avance, par sa majesté toute puissante et immuable, ce que le méchant ferait par sa propre volonté. Nous croyons que personne n'est condamné sans motif, mais à cause de sa propre iniquité. Nous ne croyons pas non plus que les mauvais périssent parce qu'ils n'ont pas pu être bons, mais parce qu'ils ne voulurent pas devenir bons. Ils sont demeurés dans la masse de perdition par leur propre vice, par le péché originel et leurs péchés actuels. »

      Extrait du Concile de Valence.^^
      Nous avons certes choisi notre "seconde naissance"... Mais il est dans notre nature, dans notre ADN, de la choisir ou non. C'est un appel.

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    5. Tout le monde est appelé par Dieu, vous restez ensuite libre de répondre, c'est le principe de la liberté.

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    6. L'Eglise a pourtant deux dogmes qui s'opposent à ce sujet.
      D'après le premier dogme, ceux qui sont susceptibles d'être appellés le sont parce que choisis. Le second, c'est votre position.
      L'Eglise n'a toujours pas tranchée, elle a fait des compromis, encore un fois (ce qui n'est pas le cas des Protestants, soit dit en passant^^).

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    7. Je ne suis pas assez calée théologiquement mais il me semble assez clair que l'Eglise marche au principe de la liberté individuelle. Dans tout : foi, péché, mariage etc...
      Les compromis que vous observez ne sont-ils pas tout simplement des évolutions plus ou moins rapides que l'Eglise suivre? Le mariage, par exemple nécessite l'absolue liberté des deux "contractants" aujourd'hui; mais jusqu'à récemment c'est le mariage de raison qui fonctionnait et qui était admis par l'Eglise qui n'avait pas trop le choix.

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    8. Justement, non. L'accent mit sur la liberté individuelle s'incrit en opposition à bien des dogmes. L'Eglise a tentée de ménager la chèvre et le chou pendant la contre-réforme. Nous ignorons si nous sommes ou non prédestinés, mais le seul fait de se poser la question est le signe d'un appel.
      L'Eglise prétendait accorder la grâce par le biais des prêtres, ce qui arrangait bien le clergé, rapport au commerce des indulgences. Prétendre que la grâce est inclue dans une tradition, des rites, par le biais d'un clergé, ou qu'elle dépend du libre-arbitre, c'est la même chose, c'est prétendre que tous sont appellés, que la grâce est un "choix de vie".
      Ce qui explique l'attitude des Catholiques qui prennent souvent l'Eglise pour un bunker qui les protège du péché, qui sont convaincus d'être dans leur "bon droit" même en faisant les pires saloperies parce que membres de l'Eglise.

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    9. Je ne saisis pas bien : la grâce est effectivement transmise par les prêtres donc par l'Eglise, mais l'appel est celui de Dieu et la réponse celui d'une volonté et d'un esprit individuel.
      Une fois la grâce accordée (par le biais des sacrements), vous pouvez, de votre propre fait, la perdre à tout moment et il s'agit alors d'une véritable mort spirituelle. Certes, vous pouvez la recouvrir par le biais de certains sacrements donc par le biais des prêtres et de l'Eglise. Mais si vous ne le souhaitez pas en votre fort intérieur, si vous n'éprouvez aucune contrition, vous pourrez toujours aligner les listes de péchés au confessionnal et faire pénitence, cela ne changera rien : vous savez bien au fond de vous que la grâce ne passe pas malgré l'absolution du prêtre!
      L'Eglise n'est pas un bunker qui protège du péché, l'Eglise n'est qu'un vecteur, celui de la grâce. Le Pape et les membres sacerdotaux de l'Eglise ne sont que des serviteurs, point-barre.
      Le catholicisme me paraît tellement plus "intelligent" et complexe que d'autres religions! Rien que pour cela je n'aurais pas pu être protestante ou musulmane.

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    10. Justement: votre propos est Chrétien avant d'être Catholique. C'est, non pas une compromission, mais le juste milieu, la Voie Droite. Ce n'est pas précisément la position de l'Eglise.

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    11. Je crois que c'est bien plus la position de l'Eglise que vous ne l'imaginez parce que je n'ai pas inventé cela toute seule! C'est la position du Pape, des papes et c'est la position des Pères de l'Eglise. C'est la base du catéchisme lorsqu'il est bien enseigné.
      Il faut bosser saint Thomas d'Aquin et avec lui vous trouverez toutes les voies droites nécessaires.

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    12. Mais ce n'est pas la position de l'Eglise dans ses DOGMES!!! Elle n'a pas remise en question les conclusions erronées de ses conciles.

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    13. Oui mais de concile en concile l'Eglise a évolué! Les dogmes,eux, ne remettent aucunement en question le principe de la liberté individuelle!

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    14. Quand vous achetez une nouvelle bétaillère, vous ne laissez pas les anciennes moisir dans le jardin. Sans ça, vous aurez une déchetterie ou un camp de gitans derrière la maison à 70 ans.
      C'est pareil pour l'Eglise. Des tas de dogmes remettent en question la liberté individuelle, voyons! Tout les dogmes obsolètes ou modernes, erronnés ou justes, cohabitent... A la fin, cela forme un gloubi-boulga sans consistance, chaque nouveau concile faisant dans la demi-mesure, sans corriger l'ancien, laissant cohabiter des dogmes contradictoires.

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    15. Un dogme n'est pas obsolète, on le découvre à un moment donné, au fur et à mesure de la réflexion dans les conciles mais il est. Il n'y en a pas tant que cela des dogmes en fait. Le dogme concernant la Trinité, le dogme concernant la nature (double) du Christ, le dogme concernant l'Eucharistie, les dogmes concernant la Sainte Vierge (immaculée conception et assomption)... Au sens strict du terme les dogmes n'évoluent absolument pas mais on les découvre et on les approfondit, on les élague si je puis dire au fur et à mesure de la réflexion théologique (et des objections posées par les hérésies).

      En ce qui concerne les bétaillères, je casse pas mal les moteurs, c'est vrai. Mais ça se remplace!^^(bon je vous l'accorde, un moteur ça se remplace difficilement, vaut mieux dans ces cas-là et quand on le peut racheter une bagnole...)

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    16. Justement: Je ne sait pas si le Protestantisme est une hérésie au sens strict, mais si c'est le cas, c'est une hérésie qui contient une bonne part de vérités. C'est à partir de la Réforme, et donc de la contre-réforme, que l'Eglise n'incarne plus la Voie Droite à elle seule, qu'elle ressentit le besoin de se construire en opposition, et non plus en juste milieu.
      Le niveau d'exigeance moral et intellectuel, qui aurait dû être plus fort, n'en a été que diminué. L'Eglise s'est en quelque sorte affinée au fil des conciles et des hérésies, mais la scission de la Chrétienté en deux branches disctincte (mais peut-être pas égales en justesse), a inversé la tendance.

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  2. Les hérésies contiennent toujours une part de vérité; elles ont une forme réelle d'utilité dans la recherche de la vérité.

    Tenez, je vous donne un extrait du même livre de Ratzinger que j'ai continué ce matin chez le coiffeur et quelques pages plus loin je suis tombée là-dessus :

    "Derrière la différence entre les traductions il y a, en dernière analyse, la question de la relation entre la grâce de Dieu et la liberté humaine. Ici deux positions extrêmes sont possibles : tout d'abord l'idée de l'exclusivité absolue de l'action de Dieu, si bien que tout dépend de sa prédestination; à l'autre extrême, une position moralisante selon laquelle, en fin de compte, tout se décide selon la bonne volonté de l'homme. La traduction précédente qui parlait des hommes "de bonne volonté" pouvait être en ce sens mal comprise. La nouvelle traduction peut être mal interprétée dans le sens opposé, comme si tout dépendait uniquement de la prédestination de Dieu.
    Tout le témoignage de la Sainte Ecriture ne laisse aucun doute sur le fait qu'aucune des deux positions extrêmes n'est juste. Grâce et liberté se compénètrent mutuellement, et nous ne pouvons exprimer le fait d'opérer l'une dans l'autre au moyen de formules claires.Il est vrai que nous ne pourrions pas aimer si d'abord nous n'étions aimés de Dieu. La grâce de Dieu nous précède toujours, nous embrasse et nous soutient. Mais il reste vrai aussi que l'homme est appelé à participer à cet amour, il n'est pas un simple instrument, privé de volonté propre, de la toute-puissance de Dieu; il peut aimer en communion avec l'amour de Dieu ou il peut aussi refuser cet amour. Il me semble que la traduction littérale -"de la bienveillance" (ou "de sa bienveillance")- respecte mieux ce mystère, sans le dissoudre dans un sens unilatéral."

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