mardi 23 avril 2013

Gabrielle




Devant l'immensité du temps et de l'espace tu déploies la petite flamme
De tes cheveux et de ta vie. Comme la frange dorée de l'uniforme gris,
La tunique des vaincus, des causes perdues, de la civilisation sudiste
Une lueur dans un peuple finissant, la chute d'un monde qui s'enflamme...

Tu es ma petite chérie, mon adorée, cette fragile étincelle née de notre joie.
Tu vivras au coeur d'un monde gris, étale comme cette mer qui se déploie
Dans la douceur, le silence des mourants. Chaque respiration laborieuse
Ressemble au mol ressac des vagues qui s'écrasent sans fracas et sans heurt.

Je veux que tu deviennes la plus vivante de tous ces cadavres que nous sommes.
Comme la frange de l'uniforme s'agite au gré des vents, tu déploieras ton être
Éthéré et indestructible, ta grâce ardente qui brûlera ton âme infinie, sans trêve,
Parce que même morts nous sommes éternellement vivants.




3 commentaires:

  1. Une petite fille aux yeux bleus plus vastes que l'Océan ne croupit ni ne s'ennuie jamais en Bretagne, parce qu'elle a toutes les vagues du gris Océan à compter.

    (pendant ce temps, sa maman écrit de jolis poèmes sudistes)

    [ne le dites à personne]

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  2. Ce poème sudiste me vient d'une image très précise d'"Autant en emporte le vent", le film, où Scarlett s'emploie à coudre la large ceinture de l'uniforme d'Ashley pour qui elle soupire à tort et à travers, et c'est un uniforme d'un beau gris avec des franges dorées. A chaque fois que je vois un ciel gris avec des lueurs rouges-dorées(ici les cheveux de Gabrielle),je pense à cet uniforme et ce roman.

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  3. Ah ah ! J'avoue ne pas aimer beaucoup ce film, mais c'est vrai qu'il y a des plans très "plastiques". Parlant de sudistes, je reverrais bien Josey Wales de Eastwood, très plastique aussi. Moi j'aime beaucoup la mer quand elle est grise, ou vert-de-gris (normal).

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