vendredi 21 septembre 2012

A propos du mariage pour les homosexuels et le rôle de l'Eglise catholique



Cher Kaplan, j'aime bien le titre de ton billet. Mais ne serait-il pas plus cohérent de plaider pour la suppression du mariage civil ? Libre alors à chacun de contracter une union avec une autre personne et de chercher – ou pas – la bénédiction d’une institution religieuse ou philosophique.

Mais revendiquer le « mariage » homosexuel c’est rester dans la logique du mariage civil, institué par l’État républicain et jacobin. Je regrette personnellement d’avoir été « forcé » de me marier à la mairie avant de me marier à l’église. Car au fond je ne reconnais pas d’autre légitime institution sociale que celle de ma communauté. C’est pourquoi j’appelle tous les homosexuels et tous les amis de la liberté à ne pas se laisser berner par le mariage « civil », et à
se soucier de la « République » comme d'une vieille chaussette.
J'ajoute que les notaires sont compétents pour authentifier des contrats personnels et que les communautés sont parfaitement bien placées pour définir le mariage et édicter elles-mêmes les règles qui protègent la filiation. L’intervention de l’État dans le droit de la famille, n'a donc plus aucune justification. Son rôle est uniquement de faire respecter la loi commune, notamment celle qui interdit l'usage de la force contre les personnes et leurs biens.
Il existe un contrat fiscal accessible à tous via le pacs. Par contre le mariage est une institution qui ne relève pas de la loi positive,(des lois de la République pour être exact) c'est pour cette raison qu'il faut le supprimer. Pourquoi voulez-vous le renforcer en faisant de nouvelles lois ??? Il est absurde de s'enfermer dans cette logique d'un droit au mariage reconnu par l'Etat. Certains libéraux sont des étatistes qui s'ignorent..
Sur cette question du mariage, je pense notamment aux Eglises. A elles de définir le mariage, de valider les contrats, d'instituer des tribunaux de droit pour les litiges. Si d'autres communautés le souhaitent, des institutions laïques, philosophiques, que sais-je, pourquoi pas ? Dans ces conditions, on verra très clairement émerger des institutions qui font autorité et qui sont durables. La plupart des gens voudront spontanément aller vers elles. Les communautés homosexuelles resteront tout à fait marginales, comme elles le sont dans la vie réelle. C'est la même chose avec les écoles. Il faut qu'il y un pluralisme éducatif et que l'Etat se contente d'édicter des règles communes en matière de protection des droits élémentaires. Si vous laissez les gens créer leurs écoles, vous verrez que les écoles les plus performantes et les plus demandées seront des écoles classiques, fondées sur des méthodes qui ont faire leurs preuves depuis des siècles. Les écoles type "Libres enfants de SummerHill" seront tout à fait délaissées. Rendre aux personnes le pouvoir de décider elles-même, en s'associant, de leur propre vie, c'est libérer le bon sens et la responsabilité. La liberté ne détruit pas l'ordre, au contraire, elle le renforce
Au risque de me répéter, je pense que les libéraux seraient mieux inspirés de militer pour abroger les lois plutôt que pour les augmenter ou les renforcer. Ce qui est vrai en matière fiscale par exemple devrait l'être aussi en matière de moeurs.

Euh ce qui reste du vieil ordre, c’est pas justement ce qui nous a menés là où nous en sommes en remarquablement peu de temps ?
On peut effectivement imaginer que l’idéal serait de revenir en arrière, de renouer les choses là où elles ont foiré, de les empêcher de foirer, etc. En un sens je suis bien d’accord.
Mais l’ennui avec la tradition, c’est justement que sa principale caractéristique est de ne pas pouvoir être renouée quand elle a été rompue.
Nous sommes enfermés dans un bocal social et politique. Ce bocal est sur une étagère et on y crève. Le couvercle s’appelle Etat, loi, code civil, église, mariage, bref toutes nos institutions très belles en théorie mais qui ont déraillé et jouent maintenant contre nous, en proie à un universalisme dévoyé. Qu’est-ce qui peut arriver de mieux que ce qui agite le bocal, le pousse, voire menace de faire tomber l’étagère ?
Quand quelqu’un comme Barbarin, qui n’hésite pas à citer le Coran le doigt en l’air, archevêque de l’une des villes dont les banlieues sont les plus tranquillement envahies, grand défenseur de tout ce que l’Eglise compte de pourri, immigrationiste et plein de sollicitude pour la diversité qui s’affiche dans toutes ses églises et dont il farcit la tête de tous ses enfants du catéchisme s’oppose à quelque chose, il faut sérieusement se demander si un premier mouvement d’adhésion à ce qu’il dit est bien avisé.
Défendre la civilisation, est-ce défendre ce que promeut habituellement Barbarin ? Ce que promeuvent habituellement, à longueur d’année, la plupart des évêques français ?
Refuser que la société fasse sa place à la pure subjectivité dans certains domaines comme le mariage, c’est bien dans une société qui vous favorise, vous conforte, et qu’il faut à ce titre étayer autant que possible. Mais sommes-nous encore dans une telle société ? Au profit de qui joue aujourd’hui l’ordre social qu’il s’agirait ici de conserver ?

4 commentaires:

  1. Je sens que je vais me fendre d'un petit article de fond sur le sujet... il me faut du temps et du courage !

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  2. :D - ça sent le règlement de compte ce soir à la maison. N'oubliez pas de tout raconter ;)

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    1. Y a rien à raconter : j'ai fait la conduite au pensionnat ce soir en me disant "comme cela il aura le temps de pondre son article"; résultat me suis tapée un orage dantesque sur la route (j'ai du m'arrêter plusieurs fois, il n'y avait plus de route!!)me suis perdue au retour et je suis claquée pour au moins une semaine.Alors maintenant j'espère que l'article sera bon!!

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