C’était décidé depuis longtemps, une habitude que nous
avons,
Je pars de mon côté, loin, tu restes du tien pour travailler,
Quelques jours séparés. Mais tous deux nous le savons :
Un fossé, un abyme vertigineux, une si dangereuse éternité…
Un couple s’étiole et meurt noyé s’il ne pratique plus
Les gestes qui le font surnager à la surface des jours et
des nuits
Il tombe comme pierre au fond des mers, son être même n’est
plus
Sans caresses, sans baisers, sans deux corps et cœurs réunis.
C’est ainsi mon ami, mon mari, tu le sais, nous le savons
tous deux
Et pendant ces séparations, nous vivons doucement au rythme
ralenti
Comme des êtres glacés ou desséchés attendant la chaleur et la pluie
Nous sommeillons si proches de la mort, dans un brouillard
cotonneux
Mi-nuit, mi-vie, solitude charmeuse, trompeuse, qui tue notre
couple, si vite ! Et sans bruit.
Alors dans ce grand danger mon chéri, mon mari, je vais vite
rentrer
Revenir à toi, à moi, à nous deux, revenir sans tarder sans
m’arrêter
Et chaque pas qui me porte vers toi que je n’aurais jamais
du quitter
M’anime de nouveau, me rend plus forte, plus joyeuse, plus
armée
Je reviens vers toi, mon mari, ma vie, et, je te le jure, je
te le promets,
Avec tout mon amour au fil des ans édifié, je vais sans coup
férir
Disperser ces serpents qui menacent, de mon souffle
te rendre à la vie
Par les plus purs, les plus appuyés aussi, les plus brûlants
de tous les baisers.
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