lundi 8 avril 2013

La leçon de Margaret Thatcher,1-Religion et libéralisme


J'ai lu une excellentissime biographie de Margaret Thatcher par Jean Louis Thériot (éditions Perrin) et je ne résiste pas à l'envie de vous en donner quelques extraits.

Je commence par le volet religieux  : dans son discours devant l'assemblée générale de l’Église d’Écosse, elle donne la vision de sa foi en lien avec ses principes libéraux.

"Je vous parle de la manière dont je vois les choses, non seulement comme femme politique, mais avant tout comme chrétienne."

"La religion chrétienne, qui naturellement inclut les grandes vérités spirituelles et morales du judaïsme, est une part essentielle de notre héritage national." Les racines chrétiennes de la Grande Bretagne ne font pour elle aucun doute "parce que les vérités de la foi sont infiniment précieuses, pas seulement parce que j'y crois car elles sont vraies, mais parce qu'elles fournissent l'impulsion morale qui seule peut conduire à la paix".
Naturellement, les autres religions ont leur place dans un Royaume Uni dont la tolérance est la marque depuis des siècles. Toutes les religions et les cultures sont les bienvenues, notamment celles des pays du Commonwealth, à condition de respecter"l'essence de notre propre identité". Elle poursuit en expliquant les conséquences qu'elle en tire pour les affaires publiques, celles qui "relèvent de César": Ce n'est pas la création de richesses qui est mauvaise, mais l'amour de l'argent pour lui-même. La dimension spirituelle vient du choix que l'on fait de ses biens. Comment pourrions nous répondre aux nombreux appels à l'aide des nécessiteux, ou investir dans des projets d'avenir, ou soutenir des artistes merveilleux ou des artisans de talent dont les œuvres sont à la gloire de Dieu, si auparavant nous n'avons pas travaillé dur et utilisé nos talents pour créer la richesse nécessaire?".
(...)
Au nom de l’Évangile, elle défend même la consommation de luxe. Elle rappelle l'onction de Béthanie, cette scène où la femme adultère -probablement Marie-Madeleine- oint les pieds de Jésus d'un parfum de grand prix. Judas est le seul à s'y opposer, au motif que "ce parfum aurait pu être vendu trois cents deniers qu'on aurait donnés à des pauvres". C'est oser assimiler Judas et les dénonciateurs de nantis- pour le moins troublant."

Dans un autre passage :
"A un député qui l'interpelle au motif que "les pauvres sont relativement plus pauvres, moins bien logés et moins bien nantis que les riches, et que ce n'est surement pas un résultat dont on puisse être fier", elle répond, dressée sur ses ergots : peu importe, "tous les niveaux de revenus sont plus élevés qu'en 1979! Mais ce que l'Honorable Membre est en train de dire, c'est qu'il voudrait que les pauvres fussent encore plus pauvres, pourvu que les riches fussent moins riches. Oui, quelle politique! Oui, que les pauvres soient encore plus pauvres, pourvu que les riches soient moins riches! C'est ça une politique social-démocrate. Oui! C'est sorti comme ça! Il ne l'a pas fait exprès, mais c'est sorti quand même!"

Autre déclaration, dans la conférence annuelle du Centre politique conservateur, conférence intitulée "What's wrong with politics?", "Qu'est-ce qui ne marche pas en politique?" :
"L'urgence, c'est de donner à tous la possibilité de développer librement leurs talents. C'est une question de morale avant même d'être une question d'économie. "L'argent n'est pas une fin en soi. Il permet de mener la vie que l'on a choisie." Il permet tout, y compris la charité. Ce n'est que parce qu'il était bien pourvu que le bon Samaritain a pu venir en aide à son frère blessé. Les solutions viennent ensuite et coulent de source. "





14 commentaires:

  1. Elle m'a l'air assez imperméable à votre éducation Tatcherienne ! Ca commence comme ça , et demain ... Prenez garde !

    Mais j'aimerais avoir VOTRE lecture de l'onction de Béthanie . Et qu'est-ce que c'est que ces manières , une majuscule à Eglise et pas à Ecosse ?

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  2. Intéressante biographie en effet, la Crevette, mais elle est bourrée de fautes qui montrent que Jean-Louis Thériot connaît mal l'anglais.

    Quand il lui prend l'envie de saupoudrer son texte d'expressions anglaises, il écrit dans un anglais de vache espagnole, avec des erreurs impardonnables même pour un débutant.

    C'est assez déroutant, car pour écrire une biographie valable de Thatcher, il faut évidemment lire couramment les sources anglaises dans le texte original.

    Je m'interroge sur cette incohérence.

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  3. Merci de la mise en garde, Marchenoir.Je pense malgré tout que je donnerai d'autres extraits, j'ai bien aimé ce livre.

    Prolo, donner ce que nous avons de plus précieux au Christ. Ici, pour Marie-Madeleine, un parfum de grand prix. Mais pour chacun d'entre nous? Qu'est-ce qui serait si précieux pour nous que nous peinerions à l'offrir au Seigneur?
    Ah oui, vous avez raison pour Écosse, merci.Mais parlez moins fort svp, Gabrielle dort.

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  4. "Qu'est-ce qui serait si précieux pour nous que nous peinerions à l'offrir au Seigneur?"

    (chuchotement): D'où l'intérêt de la réhabilitation des sacrifices humains .

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  5. " Ce n'est pas la création de richesses qui est mauvaise, mais l'amour de l'argent pour lui-même."

    Je ne suis pas vraiment d'accord avec cette phrase. Le capitaliste, celui qui batit des empires, est motivé "par l'amour de l'argent pour lui-même", c'est à dire l'accumation du capital considéré comme un sport, un palmarès. Et au final, ca profite à tous le monde. La vraie motivation d'un grand capitaliste, c'est de "peser" Trois milliars, puis quatre, puis dix, exactement comme un sportif qui cherche à accumuler des titres. C'est pour ça qu'il va investir ses trois trois milliards au mieux, dans le but d'augmenter sa fortune. Au final, c'est la meilleure façon de contribuer au bien commun, mais ce n'est absolument pas ce qui le motive.

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  6. XP :
    Il n’y a pas de contradiction : un tel capitaliste s’intéresse au fait de réussir et de gagner ce capital, pas tellement au capital en lui-même ; il serait par exemple beaucoup moins heureux d’hériter desdits milliards plutôt que de les amasser par ses actions.
    On parle donc bien du processus de création de la richesse.

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  7. Bonjour,

    Si vous comprenez l'anglais, le journaliste Charles Moore, biographe autorisé de la Iron Lady vient d'être interviewé pour National Review. C'est ici: http://fora.tv/2011/07/14/Charles_Moore_The_Legacy_of_Margaret_Thatcher

    Vous pouvez aussi mettre votre petite rouquine devant, bilingue elle passera encore plus pour une Irlandaise.

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  8. Ah et j'oubliais la source essentielle sur The Iron Lady, le site de la Margaret Thatcher Foundation : http://www.margaretthatcher.org/

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  9. Merci Daredavil pour les sources et l'idée pour la rouquine! Elle commencer à gazouiller (en anglais bien sûr^^)

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  10. Réponses
    1. huhu, elle était mimine même la boule à zéro!

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    2. Ah ça oui, la rouquinitude n'est pas qu'une affaire de crinière, la mignonnitude fait partie du lot.

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