mardi 17 mai 2011

Indécence de la justice française

Ces jours-ci j'avais un grand espoir avec l'arrestation de DSK que la justice française tire enfin parti de cette affaire exemplaire. Que nenni! Les réactions de droite comme de gauche et des médias sont renversantes d'irréalité. Tous évoquent en pleurant quasiment devant les caméras le drame vécu par un homme à terre (Moscovici ce matin : "je n'ai pas dormi de la nuit" après le visionnage des images de DSK menotté), tous parlent d"'indécence" en évoquant toujours ces images, tous enfin parlent de la "victime" DSK et oublient, semblent-il, sous prétexte de "présomption d'innocence", qu'il y a normalement en matière de justice une victime et un coupable et pas deux victimes dont une un peu plus victime que l'autre...
En France la justice c'est cela : deux victimes à départager. Les EU nous rappellent des principes simples, il y a un bien et un mal, il y a des actes mauvais et des actes bons. Il est terrible de constater à quel point ces évidences nous semblent complètement improbables, même pour une Christine Boutin pourtant catholique et à qui ces principes ne devraient pas échapper.
Ce sont les médias et les politiques qui font la Loi en France et pas le droit ni la morale.
Le fait que des délinquants sexuels (sous prétexte qu'ils sont mineurs souvent mais pas seulement) soient systématiquement relâchés même lorsque les viols sont avérés (c'est encore le cas pour le viol d'une gamine, en plein jour, gare de Lyon, il y a quelques jours!) devraient nous alerter sur l'impossibilité, en France, d'obtenir justice même pour des faits d'une extrême gravité.
Les américains nous donnent une belle leçon de justice : profitons-en!


Quelques lectures sur IlYS à ce sujet :
-DSK, c'est Landru et c'est Petiot.
"Le Landru ou le Petiot des années 2010, c’était aussi, avant son arrestation, celui que la France présentait comme le futur Président de la République,"
-Tous les socialistes s'appellent Strauss Khan, avec un passage d'XP dans les commentaires sur la présomption d'innocence :
"Le concept de présomption d’innocence est une magouille sémantique.
Il s’appuie sur le fair que les accusés ont le droit de se défendre, de se déclarer innocent, de rassembler des preuves pour prouver leur dite innocence, etc.. Ce qu’absolument personne ne conteste, ni dans le discours ni dans les faits… Personne ne plaide ou n’agit pour que Strauss-Khan n’ait pas d’avocat.
En réalité, il s’agit de faire croire, sous prétexte de la présomption d’innocence, que la présomption de culpabilité ne vaut rien, que l’accusation qui a valu à l’accusé d’être arrêté n’est pas légitime, et qu’il n’y a pas de mal à laisser courir le coupable."
-La présomption d'innocence, un concept de voyou 
"Le principe scélérat de la présomption d’innocence, il repose sur l’idée que l’opinion des pouvoirs publics ne vaut pas mieux que celle des voyous, que c’est parole contre parole et qu’il ne s’agit que d’un vulgaire combat de coq ou d’une bataille d’influence."
-La présomption d'innocence expliquée aux nuls 
"Pour le dire autrement, dans les républiques bananières, on tient à la présomption d’innocence parce que l’on n’y distingue pas exactement le bien et le mal, le préfet de police et le fonctionnaire corrompu, l’agresseur et l’agressé, et l’on s’échine à maintenir un flou artistique qui permettra aux aventuriers de se recaser en cas de changement de cavalières…".(...)
"Mais parlons peu et parlons bien: aux États-Unis, la présomption d’innocence n’existe pas, et ils ont traité la plainte de la femme de ménage violée par DSK en 45 minutes…. En France, on est attaché à la présomption d’innocence, et toutes les plaintes pour viols qui visaient le mari d’Anne Sainclair ont plusieurs années, et elles attendent encore."
-Une dernière fois
"Qu’est-ce que cela signifie? Qu’une cour de justice n’a pas forcément vocation à faire apparaître la Vérité, mais parfois seulement à lui apporter une avalisation judiciaire…. Quelquefois, il arrive qu’à l’issue d’un procès, un juge dise ceci à l’accusé:je sais que vous êtes le meurtrier, le procureur le sait, la cour le sait, tout le monde le sait, mais vous êtes libre…. Nous vous laissons face à votre conscience…. C’est fort bien et c’est même indispensable que cela puisse se passer ainsi, nous devons même nous féliciter que de temps à autre, la justice laisse sortir des criminels en parfaite connaissance de cause, mais pour autant, nous ne sommes pas obligés de nous convaincre qu’ils sont innocents."

Collusion entre journalistes et hommes politiques :
-Outreau, ville morte 
"De temps en temps on révèle les confidences. Parfois non. Il est tellement bon d’être dans l’élite qui sait ce que le commun des mortels ne sait pas. D’être, au moins un peu, dans le pouvoir." (...) "Cette manie de singer les puissants, de partager des confidences avec eux, de coucher avec eux même, cette facilité de se sentir important par la proximité plutôt que par l’affrontement, voilà la maladie du journalisme français."
-Les imbéciles n'aiment pas la rumeur
"Le conseiller spécial du chef de l’Etat Henri Guaino a dénoncé hier soir le climat « détestable » causé par la récente affaire DSK, redoutant « un grand déballage » qui finisse « par sombrer dans l’ordre moral ». « Je suis navré par ce climat […] tellement lourd et tellement détestable […]. On a le sentiment qu’on a enlevé un couvercle et que le grand déballage s’annonce », a regretté M. Guaino interrogé sur Europe 1.
Absolument tout est dit ici: Le climat lourd et détestable, propice aux rumeurs, c’est celui qui survient quand la police arrête les gens qu’elle suspecte d’être des criminels sexuels, ce Monsieur Guaino l’avoue textuellement. Un climat léger, agréable, où la rumeur n’a pas le droit de cité, pour Monsieur Guaino, c’est celui dont on bénéficie quand on maintient le couvercle, quand DSK peut commettre des crimes sexuels sans que la presse n’en dise un mot et sans que ça dissuade le parti socialiste de le propulser à la tête de l’Etat."




4 commentaires:

  1. "Ces jours-ci j'avais un grand espoir avec l'arrestation de DSK que la justice française tire enfin parti de cette affaire exemplaire. Que nenni! Les réactions de droite comme de gauche et des médias sont renversantes d'irréalité"

    L'admiration sans bornes que vous portez aux Américains, ou la détestation sans limites que vous portez à DSK, vous font émettre de singuliers à peu près.

    Vous souhaitez que la "justice française" prenne exemple sur la justice américain et vous constatez aussitôt qu'elle ne le fait pas, au prétexte que les "réactions de droite comme de gauche et des média sont renversantes d'irréalité".

    Quid de la justice française? Qu'a-t-elle dit à ce jour? Quel rapport entre la justice et les réactions politiques? Vous préféreriez une justice au nom de l'opinion publique, de l'émotion? Des lynchages en quelque sorte.poinion

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  2. Enfin un billet sensé!

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  3. Oui, la justice française devrait s'inspirer de la justice américaine, qui prend en compte les droits des victimes et qui les protège. Oui la vidéo dans les tribunaux est une excellente chose. Il est temps que les citoyens soient un peu mieux impliqués dans la justice de leur pays, cette justice qui est rendue en leur nom par des juges complaisants et arrogants, qui ne rendent de comptes à personne.

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  4. @ salomon : ben moi j'affirme que la "justice" française est complétement pourrie, gangrenée par le syndicat de la magistrature, souvenons nous du scandale d'Outreau et le petit juge Burgaud soutenu par ses pairs (esprit de caste), souvenons nous de ce type maintenu des mois en geôle simplement pour avoir émis une opinion négationniste, souvenons nous de l'affaire Baudis, souvenons nous du meurtre d'une jeune femme dans le rer par un récidiviste (Thierry Devé-Oglou) relâché trop tôt, du traitement infligé au papy Galinier, à Fanny Truchelut, à la libraire du Bourget...la liste est sans fin!

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