Courrier à un ami à propos du divorce et du mariage :
En fait, je rencontre deux types de situations et personnes : des jeunes de parents divorcés qui ne veulent pas revivre ou faire revivre à leurs enfants ce type de situation littéralement destructrice et qui donc sont extrêmement sérieux ou prudents dans leurs choix de vie et de femmes ou d'hommes, (mais peu de réussite car une sélection extrêmement serrée) et des jeunes qui, au contraire, pensent que construire quelque chose de sérieux ou de durable se situe dans le domaine de l'illusoire ou du leurre et donc vivent avec une forme de légèreté toutes leurs relations. Pour ces derniers, c'est un suicide lent qui a commencé dans leur enfance. Car le divorce peut-être vécu par les enfants comme une forme de mise à mort. Les jeunes qui décident malgré tout de tenter le pari du mariage ou pour le moins d'une relation sérieuse tentent littéralement de "s'en sortir" donc de survivre.
Mes parents ont failli divorcer. Je suis de cette catégorie qui a voulu réussir son mariage pour simplement réussir sa vie, plus exactement réussir à vivre.
Il existe aussi une autre forme de catégorie : des jeunes adultes qui ont eu une enfance heureuse et aimante au sein d'une famille "réussie" mais qui foirent malgré tout leur relation, leur couple. Il y a bien entendu des situations particulières mais aussi une forme nouvelle que tu décris assez bien, d'adultes qui ne conçoivent plus fidélité, durabilité avec vie de couple ou amour. D'où tes "sermons"qui demeurent sans effet. Un effet effectivement de la modernité mais quelque chose de plus profond que cela : l'idée, parfaitement intégrée dans nos consciences que la famille n'est plus une cellule vitale et essentielle à la base de la société et à la base de tout amour.
Reprise et modification d'un petit texte écrit il y a deux-trois ans :
Je vais vous avouer un secret inavouable : j'ai fait des enfants parce que je ne voulais pas mourir. J'ai été un monstre d'égoïsme, j'ai voulu sauver ma peau avant toute chose et j'ai réussi à me tirer de la nasse grâce à mes enfants. Mon mariage plus précisément.
Le combat que je menais durait depuis trop longtemps et j'étais sur le point de le perdre. Les ombres envahissaient mon espace vital de façon inquiétante. Le Bon Dieu m'a tendu la main pour me tirer de cet enfer. Je suis remontée à la surface et c'est là que je me suis rendue compte de mon état. Ça n'était pas joli-joli à voir.
Il a fallu trouver des remèdes très puissants, très efficaces, c'était la fin.
J'étais sur le point de disparaître quand j'ai rencontré D.Mon mariage a été un électro-choc, le premier d'une longue série, mon cœur s'est remis à battre, très faiblement, très lentement.La rééducation a pris un certain temps pendant lequel le Bon Dieu ne m'a pas dit un mot. Rien, nada, nothing, niente. Un silence absolu. Il est vrai que je ne pouvais pas non plus entendre grand-chose vu mon état. Lorsque j'ai reconnu sa Voix, j'ai du aller voir un curé pour qu'il me certifie que c'était bien Lui! C'est fou je sais...
Aujourd'hui, bien sûr, je ne suis pas à l'abri d'une rechute. Je me dope, c'est obligé, avec l'amour de mon mari et de tous mes enfants. J'entretiens scrupuleusement ma santé.Sinon, je sais bien que je mourrai pour de bon.
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