Un article passionnant sur les catholiques et leur rapport à l'économie, par Jeffrey Tucker, vice-président éditorial du Mises Institute. Extraits :
"En l’occurrence, le salut est en effet un bien non-rare à la disposition de tous ceux qui le recherchent. Les intercessions des saints sont dans ce cas. Nul n’échoue à demander l’intercession d’un saint, mais on ne sait pertinemment si quelqu’un d’autre a recours à tel saint en ce moment. Non, nous supposons à juste titre que les saints ne connaissent pas de limites de temps pour leurs prières. En effet, l’absence de limite au salut constitue le prototype de toutes les formes de biens non rares comme la musique, les textes, les images, et les enseignements.
(...)
Pour autant, le monde n’est pas seulement constitué de biens non rares. Le problème économique traite de la question des biens rares. Et cela est tout aussi important à l’épanouissement de la vie sur terre. Toutes les choses finies sont soumises aux lois économiques. Nous ne pouvons pas les ignorer, ni ignorer les systèmes de pensée qui cherchent à expliquer leur production et leur distribution. Notez que les paraboles de Jésus portent sur ces deux domaines. Et donc, nous devrions tous faire de même."
Il y a une espèce de délire logique des libéraux qui a certes des aspects séduisants, mais qui laisse quand même rêveur.
RépondreSupprimerOn dirait que le libéral s'invente sans cesse des défis posés par un interlocuteur imaginaire :
-- T'es pas cap' d'appliquer le libéralisme économique aux routes.
-- Sisi, privatisons toutes les routes, c'est vachement mieux, je t'essplique.
-- T'es pas cap' d'appliquer lé libéralisme économique à la drogue.
-- Sisi, libéralisons la drogue, c'est vachement mieux, je t'essplique.
-- T'es pas cap' d'appliquer lé libéralisme économique à la sexualité.
-- Sisi, le libéralisme s'applique aussi à ce qui se passe dans ton plumard, tu vas voir, je t'essplique.
Mais c'est quand même la première fois que je vois le libéralisme appelé à la rescousse pour expliquer la sainteté ou le paradis.
Ca doit être le comble du libéral. Au-delà, je vois pas.
"c'est quand même la première fois que je vois le libéralisme appelé à la rescousse pour expliquer la sainteté ou le paradis."
RépondreSupprimerRobert, je me permets de te contredire, il n'est pas question dans cet article d'expliquer le christianisme ou la théologie. Il est question de rappeler aux catholiques la réalité économique dont ils doivent tenir compte pour être crédibles aux yeux du monde et pour transmettre leur message moral et religieux.
L'économie est une science et les catholiques se doivent de la respecter comme tout le monde, au même titre que la géométrie et la physique.
Tu parles du libéralisme comme si c'était un système théorique et a priori (idéologique donc) qu'il faudrait appliquer bêtement à tous les sujets. Ce n'est absolument pas ce que fait l'auteur de cet article qui parle d'économie et non de libéralisme. Le simple fait que l'article provienne d'un américain te donne des boutons... soit. C'est ton droit. Mais cela ne te donne pas le droit de travestir et de caricaturer sa pensée. C'est indigne d'un penseur libre et honnête comme toi.
Erreur d'interprétation, voyons...
RépondreSupprimerJ'ignorais parfaitement que ce monsieur fût américain, et si je devais avoir un préjugé dans un sens ou dans un autre, il serait plutôt favorable à ce que peuvent raconter les Américains.
Par ailleurs, je ne parle pas uniquement de ce qu'il écrit, lui. Je parle d'une tendance chez les libéraux. Je généralise. (Je sais, c'est mal, mais je passe mon temps à ça.)
Enfin, je n'affirme même pas être en désaccord avec ce qu'il écrit ! Je dis que c'est gonflé, et j'observe ce mécanisme intellectuel, que je retrouve souvent chez les libéraux, avec un oeil amusé.
Je ne sais trop s'il faut admirer cette capacité à jongler avec n'importe quelle réalité humaine pour la triturer sous le raisonnement de ce qui est, tout de même, l'idéologie libérale (ce n'est pas un gros mot), ou bien se dire qu'il faut quand même, à un moment, arrêter d'être brillant. Je me tâte encore.
Je ne travestis donc rien du tout...
En revanche, je caricature, oui, probablement. Pourquoi ? On peut caricaturer Mahomet, mais pas les libéraux ?
Et puis l'économie, c'est une science, oui, mais une science molle ! On ne peut pas la comparer à la géométrie ou à la physique...
Les physiciens vont sur la Lune, ce qui prouve la physique, tandis que l'économiste A soutient que le chômage a baissé grâce à sa théorie A, tandis que l'économiste B dit : non, non, pas du tout, c'est ma méthode B à moi qui fait baisser le chômage. Tandis que le comité Nobel donne son prix à tous les deux.
Enfin, si on rentre dans le dur, son affirmation que le salut n'est pas un bien rare est beaucoup plus fondée que celle selon laquelle il en irait de même pour la musique ou les enseignements.
Pour peu qu'il enseigne dans une université américaine (où ils ne sont pas payés avec des bouts de bois, en général), on pourrait lui proposer de se mettre en accord avec sa théorie en réduisant ses émoluments à pas grand'chose, puisqu'il n'y a là rien de rare, après tout.
Tu peux caricaturer, bien sûr, c'est ton droit, mais moi je ne suis pas obligé de trouver ça drôle.
RépondreSupprimerAu-delà de ça, ton discours hyper relativiste me surprend. Pourquoi en économie tout serait possible, pourquoi pourrait-on dire tout et le contraire de tout ?? Objectivement, il y a de bons et de mauvais économistes comme il y a de bons et de mauvais philosophes. Il y a aussi des charlatans. De même qu'on sait lancer une fusée sur la lune, on sait que l'économie dirigée va dans le mur. Il y a des lois économiques, aussi vrai qu'il y a une nature humaine. Et l'économie est une science, même si sa méthodologie diffère de celle des sciences dites dures.