lundi 18 octobre 2010

La droite est de gauche



Alain Finkielkraut dans Répliques du 16/10/2010 : "Y a t-il une menace populiste?"

Je voudrais prolonger cette remarque de Dominique Reynié. Il me semble que nous assistons aujourd’hui à un double phénomène : l’impuissance grandissante des responsables politiques face à la mondialisation. Sarkosy a été élu sur un programme populiste et surtout volontariste : je vais résister à la désinstruialisation. Peut-on y résister, y résiste t-il, c’est une autre question. Deuxième chose, en Europe au moins, une certaine homogénéisation des politiques et la j’en viens à la réforme des retraites. Voyez aux États-Unis, je veux dire quand Obama réforme la politique de la santé, il y a une vraie opposition droite-gauche, c'est-à-dire une droite qui va des Tea Party jusqu' aux néo-conservateurs qui l’accusent de vouloir instaurer le socialisme en renforçant l’État-providence. En Europe, tous les politiques, tous les responsables défendent l’État-providence et en l’occurrence la retraite par répartition. Leurs recettes sont un peu différentes mais pas très différentes, je vais même risquer ce paradoxe Jacques Julliard, mais sans doute pour vous faire réagir : au fond, en Europe la droite est de gauche, la droite est de gauche parce que les grands principes sociaux démocrates sont adoptés par la droite et la gauche et il me semble que ça engendre une double frustration : la frustration face à cette impuissance, la frustration face à quand même ce rapprochement et la frustration engendre, provoque, nourrit la surenchère populiste.

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