dimanche 29 avril 2012

Dimanche du Bon Pasteur


Évangile de Jésus-Christ selon saint Jean 10,11-18.

"Jésus disait aux Juifs : « Je suis le bon pasteur, le vrai berger. Le vrai berger donne sa vie pour ses brebis.
Le berger mercenaire, lui, n'est pas le pasteur, car les brebis ne lui appartiennent pas : s'il voit venir le loup, il abandonne les brebis et s'enfuit ; le loup s'en empare et les disperse." 



"Mais ce coin est tellement abandonné de Dieu."(Joseph Conrad dans "Victoire")

"C’est parce que j’ai accepté de perdre que je vais gagner. C’est le secret des blancs. C’est le secret du corps crucifié. Il trompe l’ennemi avec sa faiblesse et il l’extermine avec sa miséricorde."
(Jean-Louis Costes, dans un texte que j'intitulerais : "Rencontre avec le Crucifié" )

"Madame, lui dis-je, si notre Dieu était celui des païens ou des philosophes (pour moi, c'est la même chose) il pourrait bien se réfugier au plus haut des cieux, notre misère l'en précipiterait. Mais vous savez que le nôtre est venu au-devant. Vous pourriez lui montrer le poing, lui cracher au visage, le fouetter de verges et finalement le clouer sur un croix, qu'importe? Cela est déjà fait ma fille..." (Bernanos, "Le journal d'un curé de campagne") 



Prière

Il est là, debout, appuyé contre un mur,

Son odeur insoutenable l’encercle comme une armure,

Un pantalon gris, en loques, couvre sa misère,

Un sac en plastique, tous ses biens, par terre.



Elle est, à genoux, dans ses bras enserrés

Sa fille unique, le tremblement de terre

Au matin, dans son école, l’a écrasée,

Morte, broyée, dans les bras de la mère..



Ils sont là, dans la boue, le désert, nus

Ils n’ont plus rien : l’ouragan a tout dévasté

Leur maison, leur terre, tout est figé

Après la tempête. Ils ont tout perdu..



Elle est là, Seigneur, l’humanité,

Celle que tu as voulue, et créée.

Comme des pantins disloqués

Aux mains cruelles de la destinée.



La révolte gronde, la haine s’épanche

En un immense fleuve noir, brûlant

Seigneur, il faut que tu te penches

Pour emporter, de l’univers ardent



Ceux qui brûlent et se noient

Ceux qui pleurent et s’assoient,

Ils n’ont pas vu ta Croix

Tomber sur eux avec Toi.



Ils restent en terre et ne se retournent pas

Pour te prendre Seigneur et relever tout à la fois

Pour te rependre, Seigneur, bien droit

Ou t’emporter, Jésus, dans leurs bras



Te soigner, te guérir, te consoler

Enlever, la boue, la suie et la poussière

Avec leurs mains, leurs gestes et leurs prières,

Les corps brisés, les âmes noyées et submergées



Tu es notre Berger, tu vas nous chercher

Dans le fleuve, dans le noir, dans la nuit

Tu es notre Berger, tu vas nous sauver

Rassembler le troupeau de ceux qui fuient



Affolés. Et moi qui ai tout vu, tout observé

A tes côtés, mon Dieu, je vais courir rattraper

Les petits agneaux mais aussi les noirs béliers

Te les remettre, ces âmes, Seigneur, à jamais.

2 commentaires:

  1. Robert Marchenoir30 avril 2012 à 14:07

    Légèrement hors sujet, mais je voulais dire à quel point le nom de ce blog était bien trouvé.

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  2. Ah merci Marchenoir!
    Je vous lis en ce moment chez Fromage + et Woland avec grand intérêt...

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