soleil couchant janvier 2012 |
Mon Dieu, mon Dieu, je t’appelle tous les jours
Mon Dieu, mon Dieu, je t’appelle toutes les nuits
Je crie, j’hurle, je pleure, point de non-retour,
Je gémis comme un enfant, et ma plainte t’ennuie…
Je promets la lune, les étoiles, la mort et la vie
Je jure de traverser l’enfer brûlant et ses monstres
Je brandis l’épée de la justice jusqu’aux cieux infinis
Je suis une guerrière ! On me suit par vaux et par monts.
Et tu me dis, Seigneur, à cet instant d’éternité
« Me refuseras-tu. »
Un jour, je dormais, épuisée, sous le large feuillage,
Un jour, je contemplais, émerveillée, le beau rivage
Une nuit, j’aimais, apaisée, l’homme humble et sublime
Une nuit, je consolais, lassée, l’enfant qui a peur et qui crie
Je luttais couverte de blessures, l’épée étincelante
Bien en main, invaincue, invincible et colère
Les ténèbres sont mon territoire, lieux éclatants,
Où Ta gloire resplendit, Seigneur ; j’étais fière !
Et tu me dis, Seigneur, à cet instant d’éternité
« Me refuseras-tu. »
Que veux tu, oh Dieu Puissant, que je ne t’ai donné ?
Je t’ai offert, mon combat, toutes mes souffrances
Mes blessures non cicatrisées qui ruissellent de sang
Mon bonheur exaltant de servir mon Bien-Aimé
Et tu me dis, Seigneur, à cet instant d’éternité
« Me refuseras-tu. »
Oui, Me refuseras-tu tes humbles joies et petits soucis,
Tes travaux quotidiens, ta cuisine, tes tâches ménagères,
Ton linge à laver, à repasser, ton linge dans la buanderie,
Les bains à donner, les dîners, tout le sel de TA terre.
Me refuseras-tu la mère de famille et non pas la guerrière,
L’épouse attentive, toujours, au retour du mari
La maman et les devoirs des enfants, jamais de répit
La femme choisie par son homme dont elle est si fière.
Me refuseras-tu tes colères et tes peurs, angoisses et cris
Tes rages incontrôlées, tes paroles et ta langue de vipère
Ta paresse quotidienne, tes petits trucs et mesquineries
Ton regard critique pour tes propres enfants et leur père
Tes envies d’ailleurs, ton incessant désir d’une autre vie
Ta fatigue lourde et pesante, le désespoir qui t’enserre
Chaque jour, s’être sans doute trompé d’alchimie
La vieillesse qui arrive, n’avoir rien vécu, mes frères !
Oui, Me refuseras-tu, mon enfant, ma chérie, ta vie ?
Votre poème résonne avec ces mots de Villon du moins pour moi,
RépondreSupprimerFrères humains, qui après nous vivez,
N'ayez les coeurs contre nous endurcis,
Car, si pitié de nous pauvres avez,
Dieu en aura plus tôt de vous mercis.
Oh, merci Memento Mouloud, merci beaucoup.
RépondreSupprimerSais-tu au moins ce que tu cherches Gringo ?
RépondreSupprimerhttp://www.deezer.com/listen-2112491
Nebo, bien trouvé, le texte de Lavilliers est vraiment en correspondance avec la citation de Bernanos... J'ai réussi à mettre votre référence deezer sous le poème sans "écraser" le libellé, ce qui est, vous le savez, un exploit par ici!^^
RépondreSupprimerQuant à savoir ce que nous cherchons, hum... C'est bien là le problème, faut que je remette mon texte sur La contrevie de Philip Roth mais je verrai demain : il est un peu "foutoir", ce texte.
"Les confins de l'âme, tu ne pourras les découvrir dans ta course, même si tu parcourais toutes les routes, tant est profond le logos qui lui appartient"
RépondreSupprimerHéraclite